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Le blog de Malika Sorel - Page 97

  • Quand l’État perd la raison

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « Le même phénomène se produit en France depuis plusieurs années. Plusieurs centaines de milliers d’emplois ne trouvent pas preneur, en majorité dans le bâtiment, la restauration et l’hôtellerie. Dans le même temps pointent au chômage des centaines de milliers de jeunes sans qualification, qui pourraient aisément être formés pour répondre à ces besoins. »

    Dépêche Reuters du 25 février 2008 : « Signature d’un accord d’immigration entre Paris et Dakar : Concernant l’immigration professionnelle, l’avenant ouvre le marché du travail français aux ressortissants sénégalais dans 108 métiers, qualifiés et non-qualifiés, correspondant à des secteurs divers de l’économie et dont la liste a été établie en tenant compte à la fois des besoins de main d’œuvre de l’économie française et des souhaits exprimés par le Sénégal. »

    Comment peut-on très régulièrement rappeler à tous les Français que le chômage est massif parmi la population issue de l’immigration maghrébine et africaine, et oser dans le même temps signer de tels accords, qui organisent de nouveaux flux migratoires dont une partie concurrencera les chômeurs présents sur le territoire français ? Peut-on se résoudre à l’idée que l’État serait incapable de trouver des solutions pour que les emplois actuellement vacants permettent aux innombrables chômeurs de s’insérer dans le tissu économique ?

    Comment ne pas s’inquiéter de la signature de tels accords, lorsqu’on sait qu’ils amèneront de nouvelles familles qui à leur tour connaîtront les mêmes problèmes d’intégration, qui viendront amplifier ceux auxquels nous peinons déjà à faire face ? Car ce sera le cas, à n’en point douter ! Pourquoi l’État ne parvient-il toujours pas à comprendre que la résolution préalable des problèmes de l’immigration-insertion-intégration constitue l’urgence absolue de la France, et représente dans le même temps une obligation morale vis-à-vis des enfants issus de l’immigration ?

    Non seulement l’État perd la raison, mais je crains qu’il ne soit guère en voie de se ressaisir ni s’assagir, puisque qu’il affirme, par la bouche de Brice Hortefeux, que l’accord signé avec Dakar est « transparent et concerté et qu’il prend en compte les intérêts du Sénégal et de la France. » Quels intérêts de la France ?

    Une autre mesure particulièrement choquante est celle qui encourage la transgression des lois existantes. Ainsi pouvait-on lire dans le Monde du 8 janvier dernier : « Un employeur de “bonne foi”, ayant fait travailler un sans-papiers à son insu, pourra désormais se tourner vers la préfecture pour demander sa régularisation. Il devrait pouvoir compter sur la “bienveillance” des services préfectoraux. Dans une circulaire qui leur a été adressée lundi 7 janvier, et dont Le Monde a obtenu une copie, le ministère de l’immigration demande aux employeurs d’étudier “avec une particulière diligence” les dossiers qu’ils porteront eux-mêmes. »

    Pour l’avoir vécue moi-même, pour l’avoir vue vivre autour de moi, je sais combien la question de l’immigration est porteuse de très grandes souffrances humaines. Et c’est justement la raison pour laquelle il est essentiel que l’État rompe avec le manque de cohérence qu’il promène depuis trente ans ; qui s’amplifie à présent ; et qui a, pas à pas, mené la France vers une sérieuse menace d’implosion.

    Catégories : Immigration, Insertion - intégration
  • Coup d’envoi de l’escalade des mémoires ?

    Paris, 14 janvier 2007, discours de Nicolas Sarkozy : « Au bout du chemin de la repentance et de la détestation de soi il y a, ne nous y trompons pas, le communautarisme et la loi des tribus […] On ne construit rien en demandant aux enfants d’expier les fautes de leurs pères. De Gaulle n’a pas dit à la jeunesse allemande : “Vous êtes coupables des crimes de vos pères”. Il lui a dit : “Je vous félicite d’être les enfants d’un grand peuple, qui parfois au cours de son histoire a commis de grandes fautes.” »

    Lyon, 5 avril 2007, discours de Nicolas Sarkozy : « Je déteste cette mode de la repentance qui exprime la détestation de la France et de son Histoire. Je déteste la repentance qui veut nous interdire d’être fiers de notre pays. Je déteste la repentance qui est la porte ouverte à la concurrence des mémoires. Je déteste la repentance qui dresse les Français les uns contre les autres en fonction de leurs origines. Je déteste la repentance qui est un obstacle à l’intégration parce que l’on a rarement envie de s’intégrer à ce que l’on a appris à détester, alors que l’on devrait le respecter et l’aimer. Voilà ma vérité. »

    Paris, 6 mai 2007, discours de Nicolas Sarkozy prononcé le jour de son élection à la Présidence de la République : « Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres. Le peuple français a choisi le changement. Ce changement je le mettrai en œuvre parce que c’est le mandat que j’ai reçu du peuple et parce que la France en a besoin. »

    Paris, 14 février 2008, discours de Nicolas Sarkozy, Président de la République, prononcé devant le CRIF : « C’est dans les premières années de l’éveil de sa conscience qu’un enfant doit être élevé dans le rejet absolu du racisme. C’est pourquoi j’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’éducation nationale Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah. […] Les enfants ont payé le plus lourd des tributs à la Shoah. Vous en savez quelque chose, Monsieur le Président, puisque vous êtes né à Gdansk le 7 juillet 1945. Dans cette Pologne où les historiens considèrent que moins d’1% des enfants juifs ont survécu, votre naissance est tout simplement un miracle. Peut-on trouver plus noble dessein que de permettre à ces enfants martyrs d’être les pédagogues éclairés de nos propres enfants ? »

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    La parole donnée serait-elle désormais vide de sens ? Comment ne pas s’interroger ?

    Pendant combien de générations les Français devront-ils encore mettre genoux en terre ? Quand les dirigeants français prendront-ils véritablement conscience que pour construire la paix avec autrui, il est indispensable de signer d’abord la paix avec soi-même ?

    Au-delà de ces interrogations, se pose une terrible question : le Président de la République a-t-il ainsi officiellement donné le signal du départ de la compétition des mémoires avec les conséquences que cela ne manquera pas d’entrainer? Après avoir demandé aux enfants français de porter sur leurs épaules les fantômes d’enfants victimes de la Shoah, leur demandera-t-on un jour de porter également les fantômes de jeunes esclaves, de jeunes colonisés, ou de jeunes de toutes origines que l’on désignera peut-être un jour comme victimes d’une politique étrangère de la France qu’il est souvent de bon ton et fort commode de décrier (Bosnie, Darfour, Rwanda…) ? La réponse, c’est Serge Klarsfeld qui nous l’apporte : « On imprime mieux une histoire quand on est enfant, […] quitte à élargir cet effort de mémoire à d’autres questions, comme la colonisation. » (déclaration du 15 février 2008)

    Autre inquiétude, et non des moindres, exprimée par Simone Veil : « Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à son fils ou à sa fille d’incarner le souvenir d’un petit juif ? » Sous-entendu, cette initiative pourrait susciter des sentiments ou attitudes antisémites. Et Simone Veil a bien raison de s’en inquiéter. Pascal Bruckner ne dit pas autre chose : « C’est une initiative dangereuse qui va ajouter du pathos et faire dire, une fois de plus : “Y’en a que pour les Juifs.” La compassion, c’est dangereux. » (le Figaro du 15 février 2008)

    N’incombe-t-il pas à la classe politique de veiller, au jour le jour, sur la paix civile ?

    Catégories : Identité, Insertion - intégration
  • La France est-elle en danger ?

    Ma réponse est OUI, et c’est au demeurant ce que j’ai exprimé tout au long du Puzzle de l’intégration. C’est même la raison principale de l’écriture de cet essai ; ne jamais me reprocher d’avoir tu ce qui devait être dit. Face aux menaces qui pèsent sur la France, chacun de nous risque de se trouver un jour confronté à l’examen de sa propre conscience.

    Le 14 février dernier, dix-sept personnalités politiques, dont l’ancien Chef de cabinet du Général de Gaulle, Pierre Lefranc, ont signé un appel à la vigilance républicaine. Loin d’arborer la même couleur sur notre échiquier politique, ces personnalités exprimaient une même inquiétude : que soient altérés des principes fondamentaux, piliers de la maison France.

    J’aurais aimé que leur appel fasse également référence à l’« égalité républicaine », par opposition à la discrimination positive. Je vous renvoie à la première partie du Puzzle de l’intégration pour vous aider à identifier les raisons profondes qui feront de cette politique inégalitaire, le fossoyeur de l’identité française.

    Voici un extrait de la conclusion du Puzzle de l’intégration : « Face à des dangers qui menacent sérieusement de faire voler en éclats la cohésion de la France, le clivage gauche-droite n’est plus pertinent. Il est même dangereusement inadapté, car il pousse à des alliances contre nature. C’est ce qu’il nous est aujourd’hui donné de constater sur l’échiquier politique, aussi bien à droite qu’à gauche, où des femmes et des hommes politiques républicains se rangent derrière des personnalités qui défendent la mise en œuvre de politiques qui mineront notre cohésion nationale. Il n’y a aucune nécessité qui soit plus impérieuse que la défense de notre cohésion. Pour s’en convaincre, il suffit de s’interroger sur ce qui adviendrait de la France si elle éclatait et se subdivisait, rompant de ce fait avec une France « une et indivisible ». Il est urgent que tous ceux qui sont attachés à l’idéal républicain qui a maintenu cette France unie et pacifiée se donnent la main pour permettre à notre pays de traverser cette zone de turbulences. »

    Toutes les actions politiques qui tendent à diviser le corps social (discrimination positive, instrumentalisation de la mémoire ou de l’Histoire…), toutes les actions politiques qui tendent à introduire, dans l’espace public, des sujets prétextes à affrontements (révision de la laïcité, défense d’une France « diverse » et non d’une France « une et indivisible »…), doivent se voir opposer un front républicain déterminé et aussi large que possible. Ce qui est ici en jeu n’est pas tant de plaire ou de déplaire à quelque homme politique que ce soit, fût-il Président de la République ; non, ce qui est en jeu, c’est simplement de veiller à ce que l’oxygène que respire la France ne soit pas raréfié davantage, à un moment où son cœur bat si faiblement, si difficilement.

    N’est-ce pas, en outre, aider le Président de la République, que d’attirer son attention sur le risque qu’il encourt d’entrer dans l’histoire de France comme ayant participé à creuser le tombeau de l’identité française?

    Catégories : Discrimination positive, Insertion - intégration
  • Le Président de la République saura-t-il relever le défi des banlieues ?

    Mon intention initiale était de vous publier une revue détaillée, point par point, du discours du Président de la République lors de sa présentation du « plan banlieues », le 8 février dernier. J’y renonce finalement, et j’ai même longuement hésité avant de poster le présent billet. Cela me pèse beaucoup de venir vous informer que, sur les sujets traités dans Le puzzle de l’intégration, une trop grande partie des décisions politiques qui sont prises par le pouvoir actuel ne vont malheureusement pas dans le bon sens. Je préfèrerais pouvoir venir vous dire l’inverse, mais sur un sujet qui engage autant l’avenir de la France, je ne peux me résoudre à l’indifférence.

    Mon analyse est nourrie par ma connaissance approfondie de deux univers fort différents. Engager encore davantage la France dans une mauvaise voie, c’est lui faire prendre le risque d’être entraînée, sans espoir de retour, vers des sables mouvants. Nous sommes dans une situation où nous n’avons plus le temps de perdre du temps. Doit-on pour autant rester rivé sur le passé et nous lamenter sur toutes les erreurs stratégiques qui ont été commises ? Je ne le pense pas, mais pour nous guider vers un avenir meilleur, le passé doit cependant demeurer constamment présent à l’esprit.

    En analysant de bout en bout, et dans le détail, l’ensemble du discours du Président de la République, j’ai été frappée des contradictions qui s’exprimaient en son sein même ; de la trop grande méconnaissance des sources du problème de l’intégration des dernières vagues d’immigration ; du manque de cohérence ; de l’absence de vision d’ensemble, et même de vision tout court, sans compter les sempiternels recours à la théorie de la victimisation, qui fait de chaque personne d’origine étrangère une victime en puissance de la société française.

    Certes, le Président de la République reconnaît, dans ce discours, tout comme avant lui Lionel Jospin (au printemps 2002), que le problème des banlieues n’est pas d’ordre économique. L’ennui, c’est que d’un bout à l’autre de ce même discours, il affirme aussi exactement le contraire.

    Nicolas Sarkozy avoue également l’impuissance de l’État : « Ce dont je veux parler ne peut pas s’accomplir par la seule volonté de l’État et par la seule action de l’administration. » Or justement, hors de la volonté réelle de l’État, il n’y aura point de salut ! C’est parce que l’État a renoncé à faire vivre la République sur tous ses territoires, que nous en sommes arrivés là. l’État a donc une responsabilité centrale et un rôle déterminant à jouer en faisant vivre de manière ferme et déterminée l’existence du pacte républicain. Se délester d’une partie de sa responsabilité sur les associations ou, comble de l’irresponsabilité, sur les représentants religieux comme cela a d’ailleurs déjà été fait, nous conduira à l’abîme.

    Selon le Président de la République, les personnes issues de l’immigration ne bénéficieraient pas, actuellement dans notre pays, des mêmes droits que les Français de souche : « Il y a des quartiers dans notre pays, dans notre démocratie, dans notre République où l’on a moins de droits, moins de chances que les autres. » Non seulement cela est totalement faux, mais de plus, cela fait même 30 ans que par le biais de mesures spécifiques, l’État leur accorde davantage de moyens qu’aux autres Français, et qu’en fermant les yeux sur les outrages faits à la République, à ses représentants et à ses principes, il leur accorde implicitement le droit de déroger au Droit.

    Le Président de la République évoque comme « enjeu de civilisation », excusez du peu, la construction de quartiers « beaux » afin que les habitants s’y sentent bien. Il se félicite du travail de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine qui engloutit des milliards d’euros dans la rénovation des quartiers, alors que chacun a pu observer l’absence de retour sur cet investissement. Il lui assure que « cet effort ne sera ni arrêté, ni ralenti, qu’il se poursuivra aussi longtemps que nécessaire ». Je reste sans voix de constater qu’un pays surendetté tel que la France s’évertue à détruire des immeubles pour en construire d’autres, au seul motif que ces bâtiments ne seraient pas « beaux ». Connaissant les deux rives de la Méditerranée, et donc les habitudes de vie et les exigences des habitants des deux côtés, je peux vous assurer que là n’est pas la question.

    Le Président de la République s’inquiète des loisirs offerts aux jeunes des banlieues, mais aussi de la possibilité d’accéder à des banques et en tire une conclusion surprenante : « À quoi peuvent s’occuper les jeunes de Grigny qui n’ont ni cinéma, ni théâtre ? Quelle égalité des chances pour les 15 000 habitants du quartier nord de Bondy qui n’ont aucune banque à proximité ? » Je pointe dans Le puzzle de l’intégration les comportements familiaux qui conduisent nombre d’enfants issus de l’immmigration à ne pas savoir s’occuper, finissant par « tenir les murs ». Placer comme enjeu d’égalité des chances « occuper les jeunes de Grigny » et installer des guichets de banques m’amuserait presque, si j’ignorais la façon dont les familles de l’immigration traduisent ce type de propos, à savoir en se délestant sur autrui de la construction de l’avenir de leurs propres enfants. Comment espérer que ces familles puissent un jour établir une quelconque relation entre l’effort qu’exige toute réussite dans la société française, et leur très insuffisant niveau d’investissement dans le projet éducatif de leurs enfants ?

    Le Président de la République demande à l’actuel Ministre de l’intérieur, de faire en sorte que le premier devoir de l’État soit respecté : « le premier devoir de l’État, c’est d’assurer la sécurité […] À présent, avec Michèle Alliot-Marie, nous allons mettre fin à la loi des bandes, cette loi du silence et des trafics en renforçant l’efficacité des Groupes d’Intervention Régionaux qui seront recentrés sur la mise à jour de l’économie souterraine. » Laissons ici la parole au Ministre de la Justice Rachida Dati, qui s’exprimait le 22 juin 2007 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) : « Les difficultés en Seine-Saint-Denis sont nombreuses : un taux de criminalité élevé de 104 crimes et délits pour 1000 habitants en 2006, alors qu’il est de 61 pour la France entière […] Et pourtant, il y a ici plus de 30 000 associations, soit 20% de plus que la moyenne nationale […] Le nombre de condamnations en récidive pour les crimes et délits a augmenté de 68% en cinq ans. Pour les délits les plus graves, cette augmentation a été de 145% […] La délinquance des mineurs augmente. Elle est de plus en plus violente. Elle concerne des tranches d’âge de plus en plus jeunes. En 5 ans, le nombre de mineurs condamnés pour des délits de violence a augmenté de près de 40%. » L’actuel Ministre de l’intérieur réussira-t-il ce qui a échoué au cours des cinq dernières années simplement en recentrant l’activité des GIR ? Permettez-moi d’en douter.

    Je m’interroge par ailleurs : Le Président de la République mesure-t-il l’importance considérable des moyens alloués depuis trente ans par nos gouvernements successifs, de droite comme de gauche, afin de rompre l’alarmante spirale de l’échec scolaire dans les banlieues ? Pas si sûr : « Et l’on ne voit pas derrière toute cette population, toute cette jeunesse qui ne demande qu’une chose, c’est qu’on lui donne les moyens d’étudier, de travailler, d’entreprendre. »

    Dans son plan d’action pour les banlieues, le Président de la République inscrit la discrimination positive, qu’il maquille en « promotion de la diversité » ; discrimination positive qu’il met d’ores et déjà en place, bafouant ainsi la Constitution française. Il exprime également sa volonté d’inscrire la diversité dans le préambule de la Constitution, alors que la France est une République une et indivisible. D’autres passages de son discours confinent à l’absurde, parmi lesquels l’accession à la propriété comme l’une des réponses aux problèmes des banlieues.

    L’apothéose du discours du Président de la République se trouve dans sa conclusion : « Je pense à tous ceux qui sont venus et qui ne repartiront pas, je pense à leurs enfants qui n’ont qu’un seul pays, qu’une seule patrie, qui s’appelle la France. » Leur seul pays, leur seule patrie ? Qui l’a décidé ? Doit-on s’enorgueillir que la France, sans le vouloir, s’applique à réemprunter aux discours colonialistes ?

    Oui, décidément, je pense que malheureusement pour nous tous, Français de souche comme enfants issus de l’immigration, le Président de la République ignore encore beaucoup des solutions aux problèmes posés par l’immigration-insertion-intégration. Il lui manque pour cela bien des pièces du puzzle de l’intégration. Notre société n’a donc vraisemblablement pas fini de vivre au rythme de l’instrumentalisation de ce très sensible sujet, au gré des échéances électorales. La descente de plus de 1000 policiers accompagnés d’une noria de caméras pour l’arrestation de 33 suspects à Villiers Le Bel, est l’exemple par excellence d’actions hautement contreproductives qu’il conviendrait de ne jamais mener.

    Catégories : Discrimination positive, Insertion - intégration