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Le blog de Malika Sorel - Page 95

  • Article dans l’Expansion

    L’Expansion publie, sur son site internet, l’article que son rédacteur en chef Bernard Poulet avait consacré au Puzzle de l’intégration.

    Catégories : Revue de presse
  • Quand le Président largue une bombe à retardement...

    Une bombe a été larguée au dernier Conseil des Ministres. Le Président de la République a officiellement lancé le comité qui aura pour mission de réfléchir à la modification du préambule de la Constitution française. Par ces temps où les hommes politiques paraissent convaincus que la Constitution leur appartient, il me semble important de rappeler qu’elle est en réalité celle du peuple français, et qu’il est dangereux qu’ils tentent de l’adapter pour la rendre conforme à leurs desiderata !

    Pourtant, le peuple français est très loin d’imaginer quels seront les effets de cette bombe, si la commission présidée par Simone Veil vient à accorder au Président français sa bénédiction pour le « jouet » qu’il réclame depuis si longtemps : la discrimination positive ! Certes, il faudrait encore en passer par le Congrès de Versailles, mais ce dernier ne nous a-t-il pas démontré qu’il ne constitue plus à présent qu’une simple formalité...

    Voici un extrait de la lettre de mission : « Faut-il rendre possibles de nouvelles politiques d’intégration valorisant davantage la diversité de la société française pour favoriser le respect effectif du principe d’égalité ? »

    Nicolas Sarkozy précise que l’enjeu est de permettre à la Constitution d’être « à nouveau en avance sur son temps ». Que signifie pour lui « être en avance sur son temps », alors qu’il veut à tout prix imposer aux Français une régression de plusieurs siècles, en ouvrant la porte à la fragmentation d’une nation qu’il aura fallu si longtemps pour unifier ?

    Ci-dessous, la liste des membres qui auront la lourde tâche de dire si le principe fondamental d’Égalité doit continuer à vivre, ou s’il doit mourir :

    Simone Veil, Présidente du comité de réflexion ;
    Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale ;
    Francine Bardy, conseillère à la Cour de cassation ;
    Claude Bébéar, ancien président d’Axa ;
    Denys de Béchillon, professeur de droit public à Pau ;
    Philippe Bélaval, conseiller d’État ;
    Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris ;
    Samia Essabaa, professeur d’anglais dans un lycée professionnel de Noisy-le-Sec ;
    Patrice Gélard, sénateur (UMP) de Seine-Maritime ;
    Axel Kahn, directeur de recherche à l’Inserm ;
    Pierre Manent, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales;
    Jean-François Sirinelli, directeur du Centre d’histoire de Sciences Po.

    À première vue y figurent deux farouches apôtres de la discrimination positive, Richard Descoings et Claude Bébéar.

    La commission rendra ses conclusions avant l'été 2008. J’espère vivement qu’étant présidée par une femme aussi pleine de sagesse que Simone Veil, elle saura réaliser qu’il est extrêmement dangereux de permettre aux dirigeants politiques de notre pays de rompre avec des éléments constitutifs de l’identité nationale française. Les Français finiraient en effet, tôt ou tard, par en prendre conscience, et là… Ceux qui connaissent un tant soit peu l’Histoire de France savent que c’est le pas de trop qu’il convient de ne pas franchir.

    Catégories : Commission Veil - HCI, Discrimination positive
  • Sélection pour le prix « Edgar Faure »

    Le Puzzle de l’intégration a été sélectionné par l'association Edgar Faure, pour concourir au prix du meilleur ouvrage politique de l’année.

    Le jury se compose de :

    Roland Dumas, ancien Ministre des affaires étrangères, ancien Président du Conseil constitutionnel

    Olivier Dassault, Député de l’Oise

    Isabelle Debré, Sénateur des Hauts-de-Seine

    Quitterie Delmas, Déléguée Nationale du Mouvement Démocrate

    Patrick Gobert, Président du Toit citoyen

    Elisabeth Guigou, Députée de Seine-St-Denis, ancien Ministre de la Justice

    Rodolphe Oppenheimer, Président de l’Association Edgar Faure

    Antoine Sfeir, Directeur des Cahiers de l’Orient

    Philippe Tesson, journaliste

    Manuel Valls, Député de l’Essonne

    Laurent Wauquiez, Secrétaire d’État chargé de l’Emploi

    Paul Wermus, journaliste

    L’association Edgar Faure perpétue la mémoire et les œuvres d’Edgar Faure qui fut Président du Conseil, Président de l’Assemblée nationale, Sénateur, Ministre des Finances, Ministre des Affaires étrangères, Ministre de l’Agriculture, Ministre de l’Éducation nationale, Ministre des Affaires sociales. Il fut également membre l’Académie française.

    Catégories : Revue de presse
  • Liberté, Égalité, Fraternité : oui, mais lesquelles ?

    Suite au commentaire de Stéphane : concernant le yacht, la dernière fois que j’ai pris le bateau, c’était il y a quelques années. J’ai eu un sacré mal de mer. Je ne sais pas si je retenterai l’expérience de sitôt ! Plaisanterie mise à part, voici en guise de réponse un extrait de l’entretien que j’avais accordé à Jeune Afrique :

    « Parce qu’elle met en garde contre les dangers des mesures qui menacent la cohésion sociale, Malika Sorel est souvent sollicitée pour un engagement politique qu’elle a jusqu’à présent repoussé. “Je voudrais éviter d’être instrumentalisée, comme c’est actuellement la mode à Paris. Je n’ai aucune ambition personnelle, je souhaite simplement servir l’intérêt général, […] en travaillant avec des personnalités qui m’apparaîtront en mesure de pacifier les relations entre les uns et les autres. »

    Le commentaire que vous évoquez, cher Stéphane, est très intéressant. Il va dans le même sens que des publications de mouvements communautaristes, qui montrent qu’une proportion non négligeable de migrants des dernières vagues ne sont habités d’aucune volonté d’appartenir à une autre communauté que celle de leurs ancêtres biologiques. C’est leur droit le plus absolu, mais c’est là que nous constatons combien le droit du sol est fâcheux, pour ne pas dire davantage. Votre commentaire rejoint également les articles de la presse anglo-saxonne auxquels Raph faisait allusion dans un précédent commentaire. Tout cela ne fait que mettre davantage en lumière la justesse des analyses de mon livre. Croyez-moi, je le dis dénuée de tout sentiment de fierté, mais plutôt habitée d’une grande tristesse teintée d’inquiétude car j’aurais préféré, pour la France, qu’il en fût autrement.

    Les Français avaient déjà, depuis fort longtemps, l’intuition que l’intégration avait bel et bien échoué pour un très grand nombre d’enfants issus de l’immigration. Même en naissant sur le sol français, et n’ayant parfois jamais connu d’autre société que la société française, ces derniers se vivent et se pensent en effet comme membres de la communauté d’origine de leurs ascendants, et nullement comme membres de la communauté française, et soucieux à ce titre du destin de la France. Éduqués dans des environnements familiaux au fonctionnement tribal qui n’attachent quasiment aucune importance à la liberté de l’individu, ils apprennent, dès le plus jeune âge, à considérer que tous ceux qui sont nés au sein de leur tribu (« droit du sang »), non seulement leur appartiennent, mais ne peuvent, de ce fait, que s’inscrire dans une logique d’opposition à tous ceux qui ne sont pas estampillés membres de la même tribu. La Liberté, telle que les Européens la conçoivent depuis maintenant plusieurs siècles, n’a guère de sens pour eux. Dans ces communautés, l’identité n’est pas dynamique ; elle est figée… avec les conséquences que l’on sait.

    En janvier dernier, en plein débat sur la possibilité d’élire un président Noir aux États-Unis, il fut rappelé que Bill Clinton avait été qualifié il y a quelques années, pour les actions qu’il avait menées en faveur des Noirs, de « premier président Noir ». Ce à quoi Barack Obama rétorqua : “I would have to investigate more Bill’s dancing abilities and some of this other stuff before I accurately judged whether he was, in fact, a brother.” Barack Obama, qui aspire à diriger les États-Unis, sous-entendait, avec sa métaphore, qu’un Noir était nécessairement son frère, tandis que ce n’était pas le cas de tous les Blancs. Imaginez le tollé si Hillary Clinton ou John Mc Cain avaient osé évoquer une fraternité Blanche… Barack Obama fut notamment formé par le pasteur Jeremiah Wright qui, bien qu’Américain, préfèrerait entendre dire « que Dieu maudisse l’Amérique » plutôt que « Dieu bénisse l’Amérique ». Une majorité de Noirs américains refusent qu’on les qualifie d’Américains, et préfèrent la dénomination « African-Américan »…

    Je l’ai écrit dans « Le puzzle de l’intégration » : la Fraternité, au sens où l’entendent les peuples européens, n’est pas du tout universelle. Barack Obama l’illustre en substance. De même, les valeurs « Liberté » et « Égalité » de la devise républicaine ne revêtent absolument pas la même signification pour tous les peuples. C’est la raison pour laquelle il faut veiller à ne jamais accorder, à ceux qui n’ont pas été éduqués dans un univers familial imprégné de ces valeurs si chères au peuple français, quelque intérêt que ce soit à se replier encore davantage sur leurs « tribus ». Si cette monumentale erreur était commise et que notre société se retrouvait officiellement clivée par la reconnaissance de la « diversité », alors il n’y aurait plus aucun espoir que les enfants issus de l’immigration s’imprègnent un jour des valeurs fondamentales de la société française. Quid alors de la paix civile ?

    Le cas des États-Unis est un remarquable exemple de modèle à fuir. Bien que Noirs et Blancs y partagent de nombreuses valeurs fondamentales, basées sur une même culture (ce qui participe à les protéger d’affrontements intercommunautaires), ils ne parviennent toujours pas à se penser autrement qu’en Noirs et Blancs. Quoi de plus normal, puisque ce n’est que la conséquence du clivage entretenu par la discrimination positive (rebaptisée en France « respect de la diversité »). Ces dernières semaines, nos journaux ont largement évoqué l’apparition de la question raciale dans la campagne présidentielle américaine ; mais à ma connaissance, aucun journaliste n’a tenté de pousser l’analyse sur ce point. Pire, certains, dans un même papier, dénonçaient le clivage de la société américaine tout en appelant notre classe politique à tenir compte de l’origine ethnique ou raciale dans la composition des équipes. Cela n’aura pas échappé au Président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, qui souhaite profiter de sa tentative de sauvetage du rapport Attali pour y ajouter en prime la question de la diversité. En effet, dans la liste des inepties du rapport Attali, il manquait bien celle-là !!!

    Nous vivons une époque paradoxale, où les savoirs sont largement répandus dans les sociétés dites « développées », et où pourtant la misère est immense dans de nombreux domaines sur le plan de la cohérence des idées.

    Catégories : Discrimination positive, Insertion - intégration