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Le blog de Malika Sorel - Page 96

  • Tangue navire, tangue…

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « Parmi ceux qui votent, beaucoup estiment n’avoir pas d’autre choix que de faire tanguer le navire France à chaque élection, éjectant ainsi par le jeu de l’alternance ceux qui détiennent le pouvoir. Ce “jeu” est dangereux, et il ne faudrait pas qu’il fasse un jour chavirer le navire ! »

    Malgré les apparences, la gauche n’a pas gagné les dernières élections ; c’est la droite qui a reçu un avertissement, plus que sévère. Une droite boudée par son électorat : le taux d’abstention a atteint un niveau inégalé depuis 1959. Aux optimistes béats, convaincus, vu le taux de participation à la dernière présidentielle, que les Français avaient renoué avec la confiance en leur personnel politique, les présentes élections viennent d’apporter un démenti cinglant.

    La situation de la France devient de plus en plus dangereuse car, sans espoir d’une alternative politique crédible à laquelle confier la conduite de son destin, l’étape suivante pourrait bien voir le peuple français, très au fait de la réalité des défis qui se posent à lui, en venir à la moindre étincelle à mettre le feu aux poudres. La nette dégradation des conditions économiques pourrait constituer le détonateur. D’autant que la classe politique, appliquée depuis vingt-cinq ans à niveler par le bas le niveau d’enseignement et obnubilée par la question des banlieues, a magistralement négligé la création de nouvelles perspectives de développement économiques. Or, la capacité d’innovation qui permet de garder une longueur d’avance se prépare très en amont.

    L’électorat n’aura pas été abusé bien longtemps. Appâté par l’odeur alléchante d’un discours déterminé aux accents populistes sur l’identité nationale, il avait accouru, nourri du fol espoir que son profond malaise avait été entendu, et surtout convenablement décrypté. Il s’est rapidement aperçu que la droite, pas plus que la gauche, ne semblait vouloir s’atteler à traiter de manière responsable ces problèmes essentiels pour l’avenir de la société française. L’élection présidentielle s’est jouée sur le thème de l’identité nationale, et je ne doute pas un seul instant que les historiens l’écriront un jour. Ce sujet est central, car il participe à engendrer malaise, peur et perte de confiance ; cela empêche les Français de regarder vers l’avenir avec courage.

    Au travers de la réflexion sur l’identité nationale se pose la question du choix du projet de société pour la France de demain. C’est la raison pour laquelle un des chapitres du Puzzle de l’intégration s’intitule « Deux identités, deux projets de société ». Je tiens à préciser que je fais ici référence à des projets assis sur des valeurs philosophiques, et non pas sur des considérations de peuplement racial ou ethnique. Il n’est, d’autre part, nullement question d’opérer quelque hiérarchie que ce soit entre différentes identités. Chaque peuple a droit au respect, sur son territoire, de son identité propre ; une identité qui est, bien entendu, dynamique, mais qui ne saurait évoluer au corps défendant du peuple lui-même. Sur ce thème, l’Histoire nous fournit de sages démonstrations et d’utiles avertissements, mais les hommes retiennent-ils les leçons de l’Histoire ? Focalisés sur le passé, ils sont bien trop souvent aveugles au présent. L’éternel recommencement des tragédies en témoigne.

    Le repli des Français sur eux-mêmes, lié à l’angoisse générée par ce qui leur est donné d’observer ou de vivre au quotidien, est une réalité. Ce repli est pour l’instant silencieux, mais il ne le restera pas pendant encore des décennies, étant donné que notre classe politique s’emploie à des actions contre-productives qui enveniment de surcroît les relations sur le terrain, telles que les politiques préférentielles ou encore l’obligation pour chaque commune d’accepter un quota de logements sociaux, interprété par les Français comme la promesse de voir fleurir un jour au pas de leurs portes des émeutes de « jeunes » issus de l’immigration.

    Certains sujets sont extrêmement complexes à décrypter, et les solutions à mettre en œuvre ne peuvent produire de résultats instantanés. Dans ces conditions, notre société court le danger qu’un programme à la Jean-Marie Le Pen, fondé sur le repli sur soi et la haine d’autrui, ne soit un jour soutenu, en silence, par une majorité. Seuls ceux qui vivent à l’abri des palais dorés peuvent penser que le lepénisme est mort. Non seulement il ne l’est pas, mais tel la poussière dans « Cent ans de solitude », il s’est infiltré par tous les interstices, pour la simple raison qu’il offre le leurre d’une réponse à effet immédiat à des Français déboussolés par une grave crise de confiance ; à des Français également effarés par l’incohérence de leurs « élites » politiques, journalistiques et intellectuelles, qui dans le même temps vont s’offusquer de certains événements à travers le monde, et les taire ou les applaudir lorsqu’ils se produisent dans l’Hexagone, allant parfois jusqu’à les saluer comme autant de manifestations de l’avènement d’une société multiculturelle…

    Mon inquiétude ? Que le contexte économique se dégrade fortement. Il est alors à craindre que « l’étranger », ou celui qu’on identifie comme tel, ne devienne le bouc émissaire ou le souffre-douleur.

    Je forme un vœu : que la gifle que vient indiscutablement de recevoir le Président de la République le pousse à s’assagir, et à renonçer à tout ce qui participera à éloigner encore un peu plus les enfants issus de l’immigration de l’insertion dans la société française, pour ne pas rapprocher un peu plus la France de tensions civiles dramatiques. Nicolas Sarkozy doit donc renoncer à la mise en danger de la laïcité, à la discrimination positive, à l’inscription de la diversité dans le préambule de la Constitution, à la refonte stérile de la justice des mineurs… J’espère, pour le bien de la France, qu’il choisira d’emprunter la voie de la cohérence.

    Catégories : Discrimination positive, Insertion - intégration
  • Un épouvantail bien commode, mais très lourd de conséquences...

    Les élections sont arrivées, la droite est en difficulté, et comme par enchantement revoilà le sujet de l’immigration-insertion-intégration, qui tente de se rappeler au bon souvenir des électeurs. Christian Estrosi évoque le code de la nationalité ; Nicolas Sarkozy s’invite à Toulon pour évoquer l’immigration et l’intégration. Ne manquent plus à ce tableau que les images de voitures brûlées aux journaux de 20h. Combien d’élections à raviver les tensions, à exacerber les passions, à stigmatiser, à créer de la souffrance parmi les Français issus de l’immigration, mais aussi parmi les Français de souche ? Combien d’élections à tenter de vendanger « les raisins de la colère » ?

    Depuis trente ans, un sujet essentiel pour l’avenir de la France est exploité lors des échéances électorales dans le seul but – inutile de jouer les innocents – d’influencer le vote d’électeurs effrayés. Et ensuite ? Ensuite, rien : électroencéphalogramme plat. Au lendemain de chaque élection, notre pays retourne à ces problèmes qui enflent, enflent et qui, sans sursaut rapide, finiront un jour par faire sortir le fleuve France de son lit. Au vu des défis considérables que la France doit à présent affronter et relever, tous nos partis politiques, sans faire de jaloux, méritent un carton rouge. Bien sûr, quelques voix politiques s’élèvent parfois çà et là pour tenter de délivrer un message cohérent ; mais elles sont encore bien trop isolées, et leur message n’est pas toujours aisé à déchiffrer par une population que certains discours faciles d’accès, aux accents un peu trop populistes, ont rendue quelque peu paresseuse.

    Ce qui me préoccupe le plus, c’est le cancer de l’ignorance qui semble ronger notre classe politique, entre les mains de laquelle réside pourtant le destin de la France. Ignorance insupportable et incompréhensible de la réalité des causes profondes de l’échec de l’intégration. Ignorance qui a divisé la France en bourreaux et victimes ; ignorance qui a poussé notre système éducatif dans un coma profond, dont les enfants issus de l’immigration paient aujourd’hui le plus lourd tribut, et la France aussi par conséquent ; ignorance qui pousse Valérie Pécresse à s’employer à aggraver la situation, en introduisant la discrimination positive dans l’enseignement supérieur (commission Wieviorka) ; ignorance qui pousse à l’importation de modèles de société qui ont pourtant échoué (comme l’« accommodement raisonnable » canadien, ou la segmentation du corps social par des politiques préférentielles comme aux États-Unis ou en Inde) ; ignorance de la souffrance de nombreux enfants issus de l’immigration, otages d’une dissonance identitaire ; ignorance qui pousse la France sur un chemin qui lui sera fatal, celui de l’inscription de la « diversité » dans le préambule de sa Constitution. Je vous renvoie à la lecture du Puzzle de l’intégration pour saisir la relation de cause à effet.

    Aujourd’hui, le dernier témoin de la Grande Guerre nous a quittés. C’est l’occasion pour le peuple français de regarder, mais aussi d’analyser son passé, et de se rappeler que ni la paix, ni la liberté ne sont jamais acquises pour l’éternité, et que pour cette raison elles doivent faire l’objet d’une vigilance et d’un esprit de responsabilité chaque jour renouvelés.

    Loin de leur venir en aide, ceux qui utilisent le sujet de l’immigration-insertion-intégration comme épouvantail desservent les Français dans leur ensemble. Ils empêchent en effet l’installation du climat apaisé et serein qui aiderait au traitement sage d’un sujet très sensible, car porteur de grande souffrance.

    Catégories : Insertion - intégration
  • Gérer la France à temps partiel, est-ce vraiment sérieux ?

    La France peut-elle continuer à s’offrir le luxe d’être gérée à temps partiel ? C’est sa situation économique et sociale qui nous en donne la réponse.

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « L’accumulation de fonctions et d’honneurs ne laisse plus à nos élus le temps de réfléchir à ce pourquoi nous les avons élus. C’est la raison pour laquelle ils vont chercher dans d’autres pays des recettes ou du “prêt à poser”, souvent sans même se demander si elles sont compatibles avec l’héritage culturel et social des Français. Rares sont les citoyens qui croient qu’il puisse être possible, vu la complexité des sujets à traiter, à une seule et même personne d’assumer de manière satisfaisante plusieurs responsabilités simultanément. De plus, une trop grande concentration des pouvoirs entre les mains de trop peu de gens les rend superpuissants, de cette superpuissance qui fait peur, lie les langues et fait grossir les rangs des courtisans. »

    Lors d’un récent déplacement à Périgueux dans le cadre de sa campagne municipale, le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos s’est laissé aller à la confidence. Il a assuré les Pétrocoriens de sa présence régulière à leurs côtés, puisqu’il n’était, selon ses dires, à son ministère que « 2 à 3 jours par semaine ». Peut-il être réellement efficace en exerçant un temps si partiel à la tête d’un ministère qui a en charge l’avenir de la France, puisqu’il prépare les générations futures ? Depuis sa nomination, Xavier Darcos s’est surtout illustré en reprenant à son compte des mesures déjà annoncées et programmées par son prédécesseur Gilles de Robien…

    Près des deux tiers des membres du gouvernement sont candidats aux élections municipales. Même le Premier d’entre eux s’y présente. À croire que Matignon lui laisserait encore des ressources cérébrales et de l’énergie physique disponibles. Il est vrai que la situation économique et sociale de la France est si belle et si paisible, et qu’un avenir radieux est déjà assuré…

    Rien ne saurait donc détourner nos dirigeants de la recherche de la gloire du mandat électif, pas même les résultats de leur gestion, pourtant sans appel. Seule Valérie Pécresse a renoncé à se présenter à Versailles, arguant que son ministère exigeait de sa part concentration et investissement. Merci Madame Pécresse, de venir nous rappeler la nécessité d’un minimum de sérieux dans l’engagement.

    Les Français se sont laissés piéger par la règle d’un suffrage qui serait devenu une onction, règle colportée précisément par ceux qui se pensent surnaturellement si efficaces qu’ils osent encore et toujours cumuler. La confrontation au suffrage universel est-elle une condition nécessaire pour rendre l’homme ou la femme politique pertinent, sérieux et efficace ? Si tel était le cas, alors la France se porterait à merveille.

    Peut-on espérer que ceux qui cumulent des charges importantes s’assagiront un jour d’eux-mêmes, et se résoudront à exercer leur fonction à temps complet avec le niveau d’investissement que devrait spontanément leur commander le service de la France et des Français ? Je ne le crois pas une seule seconde. Ce sont véritablement les électeurs qui détiennent la solution. Ces derniers ont compris depuis fort longtemps que le cumul était à l’origine de beaucoup de leurs misères. Tant qu’ils ne se résoudront pas à émettre un signal fort et sans équivoque à leur classe politique, en sanctionnant très sévèrement les candidats au cumul déjà en charge d’une mission exigeante au service de la France, le cumul continuera d’opérer ses ravages, pour le plus grand malheur des électeurs eux-mêmes.

    Catégories : Politique
  • Faites vos jeux, rien ne va plus !

    Selon Rama Yade, la gauche l’attaquerait non pas sur la base de considérations politiques, mais en raison de son origine raciale. Rama Yade accuse donc l’un des trois partis les plus importants de la vie politique française d’être raciste : « Cette gauche qui dit défendre les modestes, les minorités et les immigrés, c’est cette gauche qui s’en prend à moi, qui ne suis que numéro 3 de la liste, je le rappelle, qui s’en prend à moi parce que je suis Noire. » (Colombes, le 16 février 2008)

    Est-il anodin qu’un ministre de la France porte une telle accusation ? Non, car il est évident que sa voix, celle d’un représentant de l’État, sera entendue comme une vérité par tous ceux qui seraient enclins à s’identifier à elle en raison de la couleur de leur peau. Est-il responsable de jouer avec le feu en attisant la haine ambiante ? Non, c’est totalement irresponsable.

    Alors qu’elle participait le 30 janvier dernier au dîner annuel du CRAN (Conseil représentatif des associations Noires), Rama Yade avait déjà illustré sa propension à se vivre comme Noire avant tout : « Après tout, les Blancs votent à droite, à gauche ! Bon, pourquoi, nous, nous devrions tous voter dans le même sens ? […] Ne serait-ce que par intérêt. Y’a Ségolène Royal, y’a Sarkozy. Sarkozy avait 50% de chances. Qu’est-ce qu’on fait s’il gagne ? Et il a gagné. Qu’est-ce qu’on fait ? C’est fini pour les Noirs ? […] »

    Rama Yade a été vice-présidente, et reste administratrice, du Club XXIe siècle (créé, entre autres, par Rachida Dati). Ce club affiche publiquement sa détermination à œuvrer pour favoriser l’ascension des personnes d’origine étrangère dans les cercles du pouvoir. Rien ne vous choque ? Imaginez donc la création, demain, d’une organisation qui afficherait comme ambition de favoriser l’ascension des Français de souche… Allô, M. Louis Schweitzer (HALDE) ?

    Le 21 décembre 2007, le Roi du Maroc installait le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME). Parmi les missions qu’il assigne à ses membres, figure celle d’œuvrer à « l’essor de leur mère patrie, au renforcement de son rayonnement international ». Quoi de plus naturel pour des citoyens marocains, me direz-vous ? Bien sûr, sauf que parmi les membres de ce conseil figurent des personnalités très actives au sein de structure nationales françaises à caractère politique. Je vous laisse juges :

    • Najat Belkacem, membre du cabinet du maire de Lyon et porte-parole de la candidate Ségolène Royal aux dernières élections présidentielles ;
    • Abdellah Boussouf, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), nommé Secrétaire général du CCME ;
    • Najat Azmy, Conseillère municipale de la ville de Roubaix, présentée par le PS à la députation pour la circonscription de Tourcoing ;
    • Driss El Yazami, membre du Conseil d’administration et du Conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration en France, nommé Président du CCME.

    Trouverait-on acceptable que demain, des Français possédant aussi la nationalité américaine, en position d’influencer les plus hautes sphères du pouvoir politique de la France, puissent accepter une mission officielle de la part de George Bush pour œuvrer à l’essor de leur mère patrie, les États-Unis d’Amérique ? Ou que des concitoyens de sensibilité juive acceptent une telle mission au service de l’État d’Israël ?

    Rachida Dati ne figure pas parmi les membres du conseil installé par le Roi du Maroc, mais voici, dans le même registre, ce qu’elle confessait dans un entretien que je cite dans Le puzzle de l’intégration et qu’elle avait accordé le 31 août 2006 à un journal marocain : « C’est toujours comme ça, je bascule entre les affaires d’ici et de là-bas [Maroc] […] Je me sers de mon carnet d’adresses. J’aide aussi des Marocains résidant en France à régler certains problèmes. J’ai créé le Club XXIe siècle avec des personnes d’origine maghrébine qui aident les gens de très haut niveau à être visibles dans la société française […] Je suis toujours allée au Maroc en disant “on est votre première vitrine”. Peut-être considèrent-ils qu’on n’est pas assez malléables. C’est dommage, ils [les pouvoirs politiques marocains] se privent d’une vraie représentation […] Moi, je donne pour le Maroc, j’aimerais aussi un peu de retour. J’ai toujours entendu dire au plus haut niveau de l’État [marocain] qu’on était les bienvenus et qu’on était des Marocains. Tant que ce discours ne sera pas contredit, je continuerai à me battre pour mettre le pied dans la porte de ce pays. »

    Un Président de la République française qui se rend au dîner annuel du CRIF escorté d’une armada de ministres ; Alain Juppé qui se dit respectueux des principes républicains, et fait néanmoins ses emplettes municipales guidé par le marketing communautariste, et dans le panier duquel on retrouve, aux élections de Bordeaux, la présidente régionale du CRAN… Pour compléter le décor de cette France atomisée par le manque de vision de sa classe politique, ne manque plus que la création du Conseil représentatif des Français de souche. Faites vos jeux, rien ne va plus !

    Catégories : Insertion - intégration