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Le blog de Malika Sorel - Page 82

  • Et si l’Histoire donnait raison à Marcel Gauchet ?

    Je souhaite partager avec vous l’entretien que l’historien et philosophe Marcel Gauchet a accordé à des journalistes suisses. J’éprouve une très grande admiration pour Marcel Gauchet, à mes yeux l’un de nos plus grands intellectuels. Notre pays, dans la phase tourmentée qu’il traverse, aurait grand besoin d’être irrigué par la pensée d’hommes de son étoffe.

    Marcel Gauchet : « […] Dix siècles d’une inventivité extraordinaire ne s’effacent pas en quelques années. L’Europe a d’énormes atouts. Elle est le continent le plus ouvert sur le monde, le moins ethnocentrique, le mieux adapté, en fait, aux conditions de la mondialisation. Les conditions d’un rebond existent. Il ne manque que la volonté de s’en saisir. […] »

    Je vous encourage à lire l’intégralité de son entretien, qui peut nourrir notre détermination à défendre encore et toujours les idéaux qui nous rassemblent ici.

    Catégories : Politique
  • Bonne fête nationale à tous !

    Chers amis,

    Malgré la peine qui parfois nous étreint, malgré la rage que chacun d'entre nous exprime à sa façon, avec ses mots et ses maux, n'oublions pas de célébrer notre fête nationale. Saisissons ce jour d'histoire pour transmettre à nos enfants et à nos petits-enfants la fierté de l'héritage français, car c'est cette fierté qui nous aidera à relever les têtes baissées.

    Patrouille de France
    Catégories : Identité
  • Autorité du savoir et respect de l’école

    Étant très attachée à la question de l’école, je suis très heureuse que Le puzzle de l’intégration ait retenu l’attention de l’association Lire-Écrire qui lui a réservé un chaleureux accueil. Je vous encourage à faire connaître autour de vous cette association, qui s’est fixé comme ligne d’action d’« informer le public et de conseiller des parents, en toute indépendance ». J’ai rencontré son équipe, qui dédie tout son temps et son énergie à la défense du bien commun, à l’avenir de la France. Je vous le redis : nous ne sommes pas isolés. Nous sommes majoritaires. Nous devons en prendre pleinement conscience, et puiser dans cette prise de conscience la force de toujours avancer !

    Voici la critique publiée sur le site de Lire-Écrire :

    « Contrairement à nos habitudes, nous présentons ici un ouvrage politique, au meilleur sens du terme. L’auteur, d’origine marocaine, a demandé la nationalité française à 30 ans. Elle sait de quoi elle parle, et développe une argumentation serrée, sans oublier aucune pièce du puzzle.

    L’intégration

    Malika Sorel décrit les difficultés d’intégration, non pas des nouveaux immigrants, mais de leurs enfants et petits-enfants ; difficultés étonnantes pour nous, puisque ce sont des Français, et spécialement de jeunes Français, qui affectent de rejeter la France. Ce phénomène se produit dans tous les pays occidentaux, et même au Canada, qui pratique une politique d’immigration “choisie”.

    Le puzzle

    Les politiques et les leaders d’opinion cherchent aux difficultés une cause simple, qu’un seul principe simple suffirait à traiter. Malika Sorel nous montre qu’une situation extrêmement complexe appelle un ensemble de mesures complémentaires.

    L’un des principes qui fait actuellement débat en France est celui de la discrimination positive en faveur des minorités, qui, comme le remarque l’auteur, est une discrimination négative à l’égard de la majorité. L’adoption de ce principe renforcerait le communautarisme, et conduirait à la reconnaissance juridique des communautés. Beaucoup aux États-Unis, y compris dans les minorités, voudraient revenir en arrière, mais ils n’y parviennent pas, du fait des avantages acquis par certains.

    Dans l’enseignement, les Américains ont facilité pour les minorités l’accès aux études supérieures et aux diplômes. Dans les faits, c’est un inconvénient pour les meilleurs éléments des minorités, qui se trouvent nantis de diplômes dévalués aux yeux des employeurs. Chez nous, une mesure analogue vient d’être adoptée par Sciences-Po.

    Malika Sorel demande - comme nous le faisons - que les enfants et les adolescents défavorisés de fait, ce qui inclut d’ailleurs des Français de souche, reçoivent une aide massive afin que, moyennant les efforts nécessaires, ils puissent accéder sans artifice à la même réussite que les autres. Elle ne dissimule pas que les efforts nécessaires sont beaucoup plus importants pour eux que pour les Français moyens.

    En particulier, elle réclame, comme nous, un effort important dès la maternelle et retour, dans le primaire et le secondaire, à l’enseignement explicite et systématique du français, de la littérature, des mathématiques, au rebours de tout ce qui a été fait depuis des décennies, et particulièrement depuis 1989.

    Intégration ou insertion ?

    L’intégration, conforme aux principes français et républicains, devrait, d’après l’auteur, procéder du choix délibéré, et mûrement réfléchi, d’une nouvelle patrie. Pour les immigrés et leurs descendants immédiats, ce devrait être par excellence un choix d’adulte.

    Intégrer d’office selon le droit du sol impose un choix que beaucoup récusent : ils se disent “Français de papier” (et pour les avantages attachés aux papiers) tout en rêvant à une patrie imaginaire qui n’est pas celle que leurs parents et grands-parents ont quittée.

    Malika Sorel propose donc d’abandonner le droit du sol. Mais elle reconnaît à la France le droit d’imposer aux étrangers qu’elle héberge un devoir d’insertion, c’est-à-dire le devoir d’apprendre les lois et coutumes, et de s’y conformer dans leurs rapports avec les citoyens français.

    Le communautarisme est un frein à l’insertion, car il isole de la majorité, et maintient des règles et des coutumes propres, en fait discriminantes. Les grandes idées généreuses que certains voudraient institutionnaliser : le droit à la différence, la discrimination positive, ont trop souvent pour effet de culpabiliser les français de souche et de victimiser les autres, substituant ainsi des sentiments subjectifs à l’acceptation des réalités en France et dans les pays d’origine, réalités que Malika Sorel décrit parfaitement. Tout cela aggrave les problèmes au lieu de les résoudre.

    Pour nous, qui militons pour la refondation de l’école, nous retenons parmi les pièces du puzzle l’impératif de restaurer, aux yeux des élèves et de leurs parents, l’autorité du savoir et le respect de l’école. »

    Catégories : Éducation - instruction, Insertion - intégration, Revue de presse
  • Ma colère…

    J'écris, j'écris mais ne publie pas. Je ne publie pas, car j'ai peur de vous exprimer la colère qui souvent, ces derniers temps, a monté en moi. J’ai trop mal à la France ! J’aimerais que ce soit simplement un cauchemar, un cauchemar qui remonterait du fond de mon ancienne vie ; celle où j'étais prisonnière de savoirs-être dans lesquels je ne me reconnaissais pas. Ce doit être un cauchemar, je vais finir par me réveiller. Il n’est pas possible que la classe politique française ait pu laisser la France des libertés de mai 68 glisser vers l’obscurantisme !

    J’ai frotté mes yeux, et j’ai réalisé que j’étais éveillée et que je me trouvais bien en France ; enfin, dans ce que nos dirigeants politiques avaient fait de la France. J’ai réalisé que le cauchemar était devenu réalité, et que M. Besson était bien ministre en 2009 et que, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c’était au nom de la liberté qu’il ne fallait pas, selon lui, interdire le port de la burqa. La burqa, ce symbole de l’asservissement d’une partie de l’humanité. Aïe, revoilà donc mai 68 avec son « il est interdit d’interdire ». Besson, soixante-huitard primaire ? Imaginerions-nous qu’une personnalité politique de notre pays puisse déclarer : « Au nom de la liberté, il est interdit d’interdire l’esclavage », ou encore : « Si l’esclave consent à être esclave, alors il faut respecter sa volonté, c’est une question de respect de la liberté individuelle » ? J’ai simplement envie de paraphraser Coluche : Interdisons la connerie, et la France ira beaucoup mieux !

    Voici un extrait de mon audition par le HCI, le 3 mars 2009 :

    « Le respect de la laïcité perd chaque jour du terrain dans notre société. Ce sont les femmes qui en subissent les conséquences et qui voient ainsi, jour après jour, rogner le peu de liberté qu’elles avaient. Ceux qui ne connaissent rien aux pressions et au harcèlement que subissent les femmes au sein de certaines sociétés pensent que les signes religieux qu’elles arborent sont les conséquences d’une liberté de choix. Lorsque l’on a vécu dans ces sociétés, on comprend, au gré de la pression du groupe, que ces choix ne sont jamais libres, mais contraints.
    C’est à l’État, encore une fois, et c’est au HCI de faire prendre conscience que pour permettre l’insertion, il faut imposer le respect de cette valeur essentielle de laïcité, et que l’intégration n’aboutira jamais pour ceux qui ne respectent pas la laïcité, car jamais les Français de souche ne reconnaîtront une femme arborant un signe d’appartenance religieuse qui leur renvoie l’image de la société afghane comme concitoyenne, et à ce titre porteuse ou représentante de l’idéal français. Car être Français, c’est aussi cela : être porteur de l’image de la France vis-à-vis des autres communautés nationales. Il faut cesser d’occulter la réalité de ce qu’être Français signifie pour un Français. Le peuple français a droit au respect de son image et de son identité, de même que tout peuple au monde a droit au respect de son identité et de son image. Pourquoi vouloir nier un droit aussi fondamental et aussi élémentaire au peuple français ?
    »

    Alors oui, j’ai été choquée par une partie du discours que Barack Obama a prononcé au Caire. Pourquoi cette ingérence dans nos affaires intérieures, de la part d’un pays qui a déjà démontré sa forte capacité de nuisance sur la scène internationale avec la création de nouveaux foyers de terrorisme (Afghanistan, Irak) ?

    J’ai été choquée aussi par le manque d’esprit stratège de Barack Obama, qui l’a conduit à s’adresser au « monde musulman » quand tous ces peuples sont différents, et qu’entre eux existent fractures ou profondes divisions. Quel intérêt pour la paix dans le monde, dans les circonstances d'insécurité que nous connaissons, y a-t-il à vouloir donner conscience à ces peuples que, partageant la même religion, ils formeraient de ce fait un seul et même corps ? Ce qui n’est pas le cas, bien entendu ! Notons au passage que B. Obama divise le monde selon les mêmes lignes qu’un G. Bush ! D’où vient cette obsession des Américains à vouloir pousser les peuples à majorité religieuse musulmane à s'agglomérer, à se regrouper sous un même idéal ?

    J’ai été choquée plus encore quand Nicolas Sarkozy, en sa qualité de représentant des Français, a approuvé ce discours de Barack Obama — y compris sur la question du voile, a-t-il tenu à préciser. Mais voilà qu’hier, au Congrès de Versailles, il a dit le contraire et a même parlé de délaisser son concept de négation de la laïcité qu’il appelle « laïcité positive ». Lequel des deux Nicolas Sarkozy faut-il croire ?

    Face au Congrès de Versailles, Nicolas Sarkozy a promis qu’il n’évoquerait plus la « discrimination positive », mais dans le même discours il a dit ce qui suit :

    « Qui ne voit que notre modèle d’intégration ne fonctionne plus ?
    Au lieu de produire de l’égalité, il produit de l’inégalité.
    Au lieu de produire de la cohésion, il produit du ressentiment. Mais je veux dire que pour atteindre l’égalité, il faut savoir donner plus à ceux qui ont moins, il faut savoir compenser les handicaps de ceux auxquels la vie a donné d’emblée moins de chances de réussir qu’à tous les autres. Il ne faut pas le faire sur des critères ethniques.
    »

    Ces paroles portent en elles des contradictions, mais je veux pouvoir y croire. Soyons adultes : jugeons sur les actes, et non sur les paroles ! Une première occasion de vérifier si Nicolas Sarkozy s’est métamorphosé et a enfin compris la nécessité de respecter les valeurs qui sculptent l’identité du peuple français sera d’analyser la composition de son gouvernement, qui sera annoncée demain.

    Si Nicolas Sarkozy se sépare du commissaire à la diversité Yazid Sabeg ; si Nicolas Sarkozy renonce à faire entrer le directeur de Sciences-Po Richard Descoings dans l’équipe chargée de mettre en oeuvre la politique de la France, ces deux hommes étant parmi les plus acharnés défenseurs de la discrimination positive et de la lecture communautariste de la France, alors oui, nous pourrons dire que Nicolas Sarkozy a peut-être commencé à comprendre les véritables défis qui se posent à notre pays sur cette question de l’identité et du maintien de la cohésion nationale. Si Nicolas Sarkozy a bien rompu avec le Nicolas Sarkozy habité de convictions non-républicaines (au sens de la République française, et non américaine), nous pourrons alors tous nous réjouir de ce divorce. Dans le cas contraire, le discours d’hier au Congrès ne serait qu’un rideau de fumée ; non seulement Nicolas Sarkozy n’aurait toujours pas compris qu’il est en train de mettre en place, sans le vouloir bien sûr, les outils ou les armes qui conduiront à la disparition de l’identité française, mais en plus il avancerait masqué ! Dans ce cas, que pourrions-nous faire afin qu’il entende raison, afin qu’il s’assagisse ?

    Catégories : Politique