Samedi 21 janvier, de 9h00 à 10h00, j’ai participé à l'émission Répliques d’Alain Finkielkraut sur France Culture.
Le thème de l’émission était « Les défis de l'intégration ». J’ai débattu avec Michel Wieviorka. Vous pouvez la réécouter ci-dessous.
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Samedi 21 janvier, de 9h00 à 10h00, j’ai participé à l'émission Répliques d’Alain Finkielkraut sur France Culture.
Le thème de l’émission était « Les défis de l'intégration ». J’ai débattu avec Michel Wieviorka. Vous pouvez la réécouter ci-dessous.
Le commentaire de Vive la Liberté m’amène à soumettre à votre réflexion le passage suivant, extrait de mon livre Immigration, intégration : le langage de vérité.
« C’est parce que certains se sont plu à toujours tout minimiser et à tout justifier, même l’injustifiable, que nous en sommes arrivés là : une situation où notre société a fini par engendrer des fauves. Une société qui en vient à légitimer la violence ne pourra qu’être un jour balayée par cette violence. Les hommes et femmes politiques ont à présent très peur des fauves qu’ils ont eux-mêmes créés.
C’est la peur qui guide désormais leurs prises de position et leurs décisions. Anticipant le plus souvent les demandes, ils reculent en leur sacrifiant l’une après l’autre, en guise d’offrande, chacune des vertèbres de la colonne vertébrale de la France. Si la classe politique agit ainsi, c’est parce que la France est devenue sa variable d’ajustement. Elle l’est devenue parce qu’elle ne semble plus croire depuis longtemps à la France, mais aux territoires optimisés dans la mondialisation.
La France est devenue cette variable parce que le peuple français, contraint au silence, ne la défend plus guère, et aussi parce que les Français sont un vieux peuple respectueux de la démocratie. Ils attendent sagement le jour du vote pour tenter d’exprimer, à travers une abstention croissante, leur désaveu de leur classe politique. Or, la violence, c’est malheureusement la seule chose qu’entendent et redoutent les hommes et femmes politiques, et qui guide leur comportement sur ce sujet de l’immigration-insertion-intégration.
C’est cela qui constitue le plus grand danger pour notre démocratie, car les citoyens comprennent petit à petit que respecter la démocratie ne paie pas, et que le joyau des droits de l’homme et du citoyen est en réalité devenu une arme de destruction employée contre eux pour entamer le corps politique qu’ils avaient réussi à constituer. »
La proposition du Parti Socialiste au sujet du quotient familial est dans la droite ligne de sa stratégie d’abandon de certaines couches de notre société au profit d’autres, comme l’a d’ailleurs exposé, sans aucun complexe, Terra Nova dans son rapport intitulé « Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? »
Il est évident que cette offensive menée contre une politique qui n’a jamais eu pour vocation de jouer un rôle de redistribution entre aisés et moins aisés, mais simplement de venir en aide aux familles qui paient l’impôt sur le revenu et ont des enfants à charge, aura des conséquences sur les catégories de familles qui ont le plus souvent pleinement conscience de l’engagement qui doit être consenti pour la bonne éducation des enfants. À n’en pas douter, cela aura à moyen et long terme terme une incidence sur le taux de natalité de ces mêmes familles. C’est une manière indirecte d’œuvrer à amoindrir leur poids électoral. C’est aussi une manière de contribuer, mine de rien, à la substitution d’une partie de la population française.
Voici la cible électorale du PS selon Terra Nova : « A- les diplômés. B- Les jeunes. C- Les minorités et les quartiers populaires. D- Les femmes. E- Les non-catholiques. F- Les urbains »
Extrait du rapport de Terra Nova : « La coalition historique de la gauche, centrée sur la classe ouvrière, est en déclin. Mais une nouvelle coalition émerge. Elle dessine une nouvelle identité sociologique de la gauche, la France de demain, face à une droite dépositaire de la France traditionnelle. (…) Les analyses comparatives menées dans des zones urbaines sensibles (ZUS) montrent, en 2007, une plus forte propension au vote à gauche dans ces zones (+12 pts au second tour par rapport à l’ensemble des électeurs), en particulier en faveur du Parti socialiste (+8 pts au premier tour), relativement à celle constatée dans les zones pavillonnaires et les centres-villes situés dans leur voisinage. Les scores obtenus par la gauche dans les bureaux de vote les plus populaires sont exceptionnels : plus de 80 % pour Ségolène Royal au second tour de l’élection présidentielle (…) La population des Français issus de l’immigration est en expansion démographique et en mutation identitaire : en 2006, près de 150.000 acquisitions de la nationalité française ont été accordées (cf. tableau ci-dessous), en augmentation de 60 % par rapport à 1995. Dans l’hypothèse d’une continuation à l’identique, ce sont entre 500.000 et 750.000 nouveaux électeurs, naturalisés français entre 2007 et 2012, qui pourront participer au prochain scrutin présidentiel sans avoir pu participer au précédent (…) Au-delà des non-religieux, ce sont aussi tous les non-catholiques, notamment les individus d’“autres religions”, composés à 80 % de musulmans, qui sont plutôt enclins à voter à gauche. Dans ces conditions, la dynamique démographique est très favorable à la gauche : comme le montre le graphique ci-après (…) »
Je vous conseille vivement deux ouvrages qui méritent que vous les lisiez avec grande attention. Ils ont tous deux été publiés par Hervé Algalarrondo, rédacteur en chef adjoint au service politique du Nouvel Observateur :
Le système des aides aux familles doit être totalement refondé, mais certainement pas comme le Parti Socialiste semble l’entendre. Le système actuel induit de nombreux effets pervers, que je décris dans mon dernier livre, Immigration, intégration : le langage de vérité. En voici un extrait :
« Cette question de la natalité révèle beaucoup du gouffre culturel qui sépare les familles européennes, chez qui la décision d’enfanter est devenue, avec le temps, une décision de couple prise le plus souvent de façon autonome, et les familles de cultures du Sud. Peut-on parler de décision 100 % individuelle lorsque la liberté individuelle n’existe pas ? Le regard du groupe n’exerce-t-il vraiment aucune influence dans cette décision ? Pas si sûr ! Les enfants permettent très souvent de s’assurer le respect du reste du groupe et par là même une reconnaissance au sein du groupe lui-même. (…)
Dans les sociétés développées, l’attention et les moyens dévolus par les parents au projet éducatif de leurs enfants sont considérables, et une part non négligeable du budget familial lui est consacrée. C’est rarement le cas dans les familles de l’immigration, dont le référentiel n’est pas le même. De ce fait, il est nécessaire de sensibiliser les parents de l’immigration à la réalité des exigences de la société française et à l’ambition du projet éducatif. De façon incontournable, un travail devra également être entrepris sur la question de la natalité au sein de ces familles. L’État devra impérativement se pencher sur cette question centrale de la natalité et mettre en place des mesures sociales qui favorisent le renouvellement des générations, mais pas davantage.
La conviction transmise de génération en génération selon laquelle c’est l’ordre divin qui pourvoirait aux besoins des enfants n’est pas toujours étrangère à la décision d’enfanter, même lorsque les conditions pour assurer le bien-être et le bonheur des enfants eux-mêmes ne sont manifestement pas réunies. La famille est-elle vraiment seulement une affaire privée ? Au vu des conséquences de la non-insertion, il est temps que l’État se saisisse de cette question essentielle qui concerne l’avenir de la cohésion sociale (…)
Si l’État était véritablement habité par l’ambition de réduire un peu du gouffre qui sépare les enfants de l’immigration du Sud des autres enfants, alors il devrait en faire la démonstration en révisant les circuits d’aides sociales : il veillerait à ce qu’une partie de ces aides ne passe plus par les familles, mais soit directement versée aux organismes culturels et de suivi scolaire qui s’investiront auprès de ces enfants affectés de monumentales carences. Il faut en effet cibler au plus près le projet éducatif et culturel des enfants afin de les aider à réussir, les aider aussi à briser le cercle infernal de la reproduction de leur propre asservissement. »
Voici quelques exemples des nombreux travaux que je cite dans mon livre :
« Parmi les familles très nombreuses de quatre enfants ou plus, le taux de pauvreté progresse très vite avec le nombre d’enfants, pour dépasser les 20 % avec cinq enfants et approcher les 40 % lorsqu’il y a six enfants. L’on sait moins que parmi les familles pauvres de quatre enfants et plus, près de la moitié est d’origine étrangère non européenne, et, comme le relève aussi le rapport du CERC (2004), “dans près de la moitié de ces ménages aucun adulte n’a d’emploi ; trois chefs de ménage sur quatre sont sans diplôme.” [1] »
« La proportion de jeunes issus de l’immigration atteint 37 % en Île-de-France, 23 % en Alsace, 20 % en Rhône-Alpes.[2] »
« En 2005, les plus fortes concentrations départementales sont donc en Île-de-France avec en tête, la Seine-Saint-Denis (57 %), puis Paris (41 %), le Val-de-Marne (40 %) et le Val-d’Oise (38 %) (…). L’implantation de jeunes d’origine subsaharienne était quasi inexistante à la fin des années 1960 (toujours moins d’un demi-point de pourcentage). Elle a beaucoup augmenté, particulièrement en Seine-Saint-Denis où plus d’un jeune sur six en est originaire en 2005.[3] »
____________________________
[1] Michel Godet, Évelyne Sullerot, La Famille : affaire privée et publique, La Documentation française, 2007. ↩
[2] Bernard Aubry, Michèle Tribalat, « Les jeunes d'origine étrangère », revue Commentaire, juin 2009. ↩
[3] Michèle Tribalat, Les Yeux grands fermés. L'immigration en France, Denoël, 2010. ↩
Voici venue une nouvelle année. Que nous réservera-t-elle ? Que réservera-t-elle à notre patrie, la France ?
Je ne crois pas en l’homme (ou la femme) politique providentiel(le) ; en tout cas, pas en temps de « paix ». Je place volontairement le mot paix entre guillemets. Comment penser en effet que nous puissions être encore en temps de paix quand la France menace de s’écrouler – ses fondations ayant été, depuis plus de trente ans, minées jour après jour ?
L’Histoire est là pour en attester : ce sont souvent les grandes épreuves qui créent les conditions d’une suspension du temps propice à l’émergence d’hommes et de femmes capables de se transcender. Ces circonstances amènent alors une part suffisante du peuple à délaisser le quotidien pour regarder la vérité en face et consentir aux sacrifices sans lesquels aucun défi d’envergure ne peut être surmonté. Aussi grand soit-il, aucun homme ne peut rien à lui tout seul.
À tous mes compatriotes, je souhaite donc une année de vérité et de fraternité !
« (…) Ce n’est pas assez de dire aux citoyens, soyez bons ; il faut leur apprendre à l’être ; et l’exemple même, qui est à cet égard la première leçon, n’est pas le seul moyen qu’il faille employer : l’amour de la patrie est le plus efficace ; car comme je l’ai déjà dit, tout homme est vertueux quand sa volonté particulière est conforme en tout à la volonté générale, et nous voulons volontiers ce que veulent les gens que nous aimons.
Il semble que le sentiment de l’humanité s’évapore et s’affaiblisse en s’étendant sur toute la terre, et que nous ne saurions être touchés des calamités de la Tartarie ou du Japon, comme de celles d’un peuple européen. Il faut en quelque manière borner et comprimer l’intérêt et la commisération pour lui donner de l’activité. Or comme ce penchant en nous ne peut être utile qu’à ceux avec qui nous avons à vivre, il est bon que l’humanité concentrée entre les concitoyens, prenne en eux une nouvelle force par l’habitude de se voir, et par l’intérêt commun qui les réunit. Il est certain que les plus grands prodiges de vertu ont été produits par l’amour de la patrie : ce sentiment doux et vif qui joint la force de l’amour-propre à toute la beauté de la vertu, lui donne une énergie qui sans la défigurer, en fait la plus héroïque de toutes les passions. C’est lui qui produisit tant d’actions immortelles dont l’éclat éblouit nos faibles yeux, et tant de grands hommes dont les antiques vertus passent pour des fables depuis que l’amour de la patrie est tourné en dérision.
Voulons-nous que les peuples soient vertueux ? commençons donc par leur faire aimer la patrie : mais comment l’aimeront-ils, si la patrie n’est rien de plus pour eux que pour des étrangers, et qu’elle ne leur accorde que ce qu’elle ne peut refuser à personne ? Ce serait bien pis s’ils n’y jouissaient pas même de la sûreté civile, et que leurs biens, leur vie ou leur liberté, fussent à la discrétion des hommes puissants, sans qu’il leur fût possible ou permis d’oser réclamer les lois. Alors soumis aux devoirs de l’état civil, sans jouir même des droits de l’état de nature et sans pouvoir employer leurs forces pour se défendre, ils seraient par conséquent dans la pire condition où se puissent trouver des hommes libres, et le mot de patrie ne pourrait avoir pour eux qu’un sens odieux ou ridicule. Il ne faut pas croire que l’on puisse offenser ou couper un bras, que la douleur ne s’en porte à la tête ; et il n’est pas plus croyable que la volonté générale consente qu’un membre de l’État quel qu’il soit en blesse ou détruise un autre, qu’il ne l’est que les doigts d’un homme usant de sa raison aillent lui crever les yeux. La sûreté particulière est tellement liée avec la confédération publique, que sans les égards que l’on doit à la faiblesse humaine, cette convention serait dissoute par le droit, s’il périssait dans l’État un seul citoyen qu’on eût pu secourir ; si l’on en retenait à tort un seul en prison, et s’il se perdait un seul procès avec une injustice évidente : car les conventions fondamentales étant enfreintes, on ne voit plus quel droit ni quel intérêt pourrait maintenir le peuple dans l’union sociale, à moins qu’il n’y fût retenu par la seule force qui fait la dissolution de l’état civil (…) » Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Discours sur l’économie politique, publié dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1755.