Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog de Malika Sorel - Page 38

  • Entretien avec Atlantico

    Atlantico a publié hier matin un entretien dans lequel j’évoque la responsabilité des parents de l’immigration dans l’échec de l’insertion de leurs enfants, ainsi que le rôle, destructeur pour notre société, des associations de lutte contre le supposé racisme des Français de souche européenne.

    Il n’est pas facile de tout résumer dans un article, ni dans un billet de blog. Aussi, de nombreux points n’ont fatalement pas pu être abordés.

    Je regrette beaucoup que nombre de personnes me critiquent, ou même souvent me posent des questions sur des points précis, sans avoir manifestement jamais lu mes livres. Ils ont malgré cela des avis déjà tranchés, y compris sur ce que j’ai publié et qu’ils n’ont pas lu. Rien ne remplacera pourtant jamais les livres pour décrire et analyser en profondeur des sujets aux multiples dimensions, ou pour aborder les multiples pièces d’un puzzle comme je l’avais écrit dans mon premier ouvrage. Notre époque est, bien malheureusement, exactement telle que l’avait prophétisée Alexis de Tocqueville dans le deuxième tome de De la démocratie en Amérique.

    Catégories : Identité, Revue de presse
  • « Tu tues mes frères, je te tue »

    Le Figaro : « Le tueur au scooter Mohamed Merah, tombé sous les balles aujourd’hui à Toulouse, a filmé chacune de ses tueries à l’aide d’une caméra sanglée, a affirmé le procureur de Paris François Molins. Cette caméra, retrouvée dans un sac sur les indications du tueur, a filmé des scènes “extrêmement explicites”, a dit le magistrat qui dirige les investigations. “On le voit abattre ses victimes.” “Tu tues mes frères, je te tue”, aurait dit Mohamed Merah en commettant son premier meurtre, selon le procureur. »

    Selon le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, le meurtrier « revendique être un moudjahidine, appartenir à Al-Qaïda et avoir voulu venger les enfants palestiniens autant qu’avoir voulu s’en prendre à l’armée française. »

    Voici ce que j’écrivais dans Le puzzle de l’intégration – les pièces qui vous manquent, publié en avril 2007 :

    « Un nombre non négligeable de Français d’origine maghrébine se sentiront d’emblée plus proches de n’importe quel autre personne d’origine arabe se trouvant à l’autre bout du monde, que du Français d’origine européenne qui vit pourtant à côté de chez eux ; cela pour la simple raison qu’ils partagent un immense héritage commun. La notion de Nation arabe a un sens. Se sentir y appartenir recouvre une réalité à part entière, tout aussi respectable que celle d’appartenir à tout autre nation. C’est la raison pour laquelle les conflits qui impliquent les peuples arabes sont vécus avec autant d’intensité et d’émotion dans les banlieues françaises. »

    Et dans Immigration, intégration : le langage de vérité, publié en 2011 :

    « Dans leurs premières années, les enfants apprennent par mimétisme. Aussi, c’est au travers des gestes de la vie quotidienne que les parents transmettent l’ensemble de leurs marqueurs identitaires. Mais ce qui se révèle très grave, pour leurs enfants ainsi que pour notre société, c’est qu’ils leur transmettent également leur ressentiment personnel et leur rejet du mode de vie des Européens. La famille s’adresse à la sphère affective de l’enfant et exerce souvent sur lui des pressions morales, quand elles ne sont pas psychologiques et même physiques, tandis que l’école s’adresse à la dimension intellectuelle et rationnelle qu’elle entend développer dans le but d’amener l’enfant à devenir un adulte libre, un citoyen responsable, capable d’exercer son esprit critique. Dans des conditions d’une telle asymétrie, les enseignants ne peuvent en aucun cas faire le poids si l’État ne met pas en place toutes les mesures qui dissuaderont ces parents d’entraver le processus d’insertion de leurs enfants. Les parents de l’immigration sont centraux et non périphériques. »

    Recommandations :

    Il faut impérativement, et de toute urgence, limiter de manière drastique l’immigration.

    Extrait de Immigration, intégration : le langage de vérité : « L’arrivée continue de migrants en provenance de la terre d’origine produit un réenracinement dans les mœurs et coutumes du groupe culturel d’origine. Dans ces conditions, toute insertion devient impossible. »

    « Il faut aussi, et c’est fondamental, leur construire [aux enfants de l’immigration] des attaches affectives avec la culture française, de manière à ce qu’ils ne la rejettent pas et l’apprécient par la suite. C’est surtout au cours des premières années de l’existence que l’on construit ces attaches solides et sincères (…) C’est dès l’école maternelle que nous devons venir en aide aux élèves qui rencontrent ces problèmes identificatoires qui les conduisent à s’enfermer dans la spirale de l’échec, puis de l’exclusion. Cela requiert une véritable intensification des moyens dans les premières classes (maternelle-CP-CE1). C’est dans ces classes que la plus grande attention doit être accordée à la transmission de la langue française et du référentiel culturel de notre société (…) C’est dans les premières classes que l’effet de levier est le plus important, et c’est donc bien là que les graines de l’ouverture à d’autres possibles doivent être semées afin d’en maximiser les chances de germination. Venir s’inquiéter du sort de ces élèves à leur entrée en sixième, voire, comble du ridicule, à l’entrée des grandes écoles, dénote une insupportable ignorance de la réalité des difficultés auxquelles ces élèves doivent faire face et des défis qu’ils sont, très jeunes, amenés à affronter.

    Au collège, c’est souvent trop tard. Leur personnalité, leur vision d’eux-mêmes, leur vision des autres sont en grande partie formées et déjà figées. Les évolutions apportées à ce stade ne pourront être que dérisoires. La grande majorité ne sera en effet plus réceptive au pacte qui leur sera proposé. »

    Catégories : Identité
  • La refonte du code de la nationalité

    Au vu des promesses de respect de l’identité nationale, thème qui l’a fait élire en 2007 – et certainement pas celui du « travailler plus pour gagner plus » comme les médias se sont plu à le répéter en boucle –, on était en droit d’attendre parmi les premières réformes du Président Nicolas Sarkozy la refonte du code de la nationalité, pour donner un coup d’arrêt à la déconnexion croissante entre identité et papiers d’identité. Or le Président Nicolas Sarkozy n’a rien fait de significatif sur ce sujet, pourtant l’un des rares où il n’existe aucune possibilité pour Bruxelles de venir nous casser les pieds. Le rapport de la mission parlementaire sur la nationalité pilotée par le député Claude Goasguen a même été enterré sans autre forme de procès (juin 2011).

    Or voici qu’aujourd’hui, contre toute attente, c’est à propos des exilés fiscaux que le candidat Nicolas Sarkozy et sa porte-parole abordent la question de la nationalité : « Pour le président-candidat, il n’est pas acceptable que certains continuent de bénéficier des avantages de la nationalité française sans verser un sou au fisc. “Je souhaite que la fiscalité et la nationalité soient désormais liées”. »
    Nathalie Kosciusko-Morizet va jusqu’à suggèrer qu’ils pourraient perdre la nationalité française. Elle qui a tant de mal avec toutes les questions qui touchent de près ou de loin à l’identité nationale se sent ici bien plus à son aise : « S’il ne paie pas, [l’exilé fiscal] est poursuivi par le fisc. (…) En revanche, s’il veut échapper à la mesure, il est bien sûr libre de prendre une autre nationalité. »

    Je suis indignée par ce que je considère comme de la pure démagogie. Nous savons que les Français sont inquiets, non pas de la poignée d’exilés fiscaux dont personne ne nous donne le montant réel du manque à gagner fiscal qu’ils représentent, mais des conséquences sur la cohésion de la nation d’un code de la nationalité rendu obsolète par la mondialisation, la liberté de circulation, l’évolution des télécommunications et du coût du transport aérien, sans compter le phénomène des diasporas que j’ai déjà eu maintes fois l’occasion d’aborder. Les Français sont également inquiets de la possible implosion d’un système de protection sociale qui a fait de la France l’une des destinations privilégiées pour les pauvres de la planète. La ruée vers la France des Tunisiens qui avaient reçu un permis de séjour des autorités italiennes après avoir fui leur pays lors d’évènements récents, en avait donné une magistrale démonstration. Or, sur tous ces sujets, ainsi que sur le coût de l’immigration-intégration – le fameux tonneau des Danaïdes –, les deux partis de gouvernement ont manifestement décidé de ne rien faire, ou si peu que je ne souhaite même pas l’évoquer tant cela frise le ridicule au regard des enjeux.

    Comme beaucoup de nos concitoyens, je me sens prisonnière, privée du choix de notre destin collectif, réduite à tenter d’identifier qui sera potentiellement le moins dangereux pour notre pays selon la conséquence de ses actions sur le moyen et long terme, et non pas qui sera le plus à même de nous garantir enfin un projet de société digne de ce nom.

    Catégories : Politique
  • Coupables d’être femmes

    Simone de Beauvoir avait écrit « on ne naît pas femme : on le devient ». Aujourd’hui encore, l’assignation à la qualité de femme conditionne et détermine une grande partie de l’existence. Ainsi, c’est la loterie de la naissance qui préside aux destinées. Le combat de Simone de Beauvoir et de ses contemporains pour plus de liberté et le droit de choisir son destin me fait aujourd’hui osciller entre sourire et frissons, car le souvenir de son époque nous permet de mieux mesurer l’ampleur de la terrifiante régression qui se profile désormais à l’horizon sur la question des femmes et des libertés, régression qui a été rendue possible par une succession de lâchetés, trahisons des principes, et parfois aussi banale indifférence envers notre devenir collectif. Jamais, dans mes pires cauchemars, je n’aurais pu imaginer que la France puisse se voir un jour rattrapée par une barbarie importée. Il serait faux, du point de vue historique, d’employer ici le terme de « coutumes moyenâgeuses », car si les femmes furent longtemps privées de tant de droits en Europe, elles n’y étaient pas pour autant brûlées vives par leur famille si elles contrevenaient à l’ordre moral établi. Certes, elles encouraient le risque d’être mariées de force ou enfermées dans des couvents. Peut on comparer ce sort à celui des crimes « d’honneur », en vérité crimes d’horreur ?

    Le Figaro : « Banaz Mahmod, 20 ans, a été violée, torturée, étranglée puis brûlée sur ordre de son père et de son oncle en 2006 car elle fréquentait un garçon. Son meurtre avait choqué le Royaume-Uni (…) Battues, séquestrées, mutilées, aspergées à l’acide ou tuées pour avoir porté atteinte à l’honneur de leur famille. Cette réalité a été vécue en 2010 par près de 3000 jeunes femmes résidant en Grande-Bretagne.  »

    Le Point : « Les victimes sont ciblées parce qu’elles ont un petit ami, ont été victimes d’un viol, ou ont refusé un mariage arrangé. Soit encore parce qu’elles sont homosexuelles, voire simplement parce qu’elles se maquillent ou portent des tenues jugées inappropriées. »

    Peut-être pensez-vous que la France demeure encore un pays sûr, un pays de liberté et de respect des droits de l’homme ? 27 février 2012 : « Une jeune fille de 23 ans n’est pas passée loin d’une mort atroce samedi soir quand son père a tenté de l’immoler. L’histoire, révélée lundi par Le Parisien, se déroule rue du Chemin-Vert, dans le hall d’un hôtel du XIe arrondissement de Paris. »

    « Le 4 octobre 2002, Sohane, 17 ans, a été aspergée d’essence puis enflammée avec un briquet dans le local à poubelles de l’escalier H de la cité Balzac à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). L’auteur présumé des faits, Jamal Derrar, dit “Nono”, 19 ans, est un petit caïd du quartier. »

    Extrait de mon dernier ouvrage : « Omerta sur le sexisme dans certaines banlieues. Sur la question des violences faites aux filles, et plus généralement aux femmes, de l’immigration, une véritable omerta règne dans les médias, qu’illustre parfaitement l’attaque menée contre le documentaire La Cité du mâle [1] qui traite du sexisme. Là aussi les médias en viennent à taire la vérité ou à la relativiser, au prétexte que les femmes de souche européenne seraient elles aussi victimes de violences. Ce qui se déroule dans certaines familles de l’immigration ne ressemble, en aucun cas, à ce que peuvent vivre les femmes européennes. En témoignent les observations de Luc Bronner : “L’ordre social, qui attribue à chaque sexe un rôle déterminé, structure la vie des garçons et des filles. Pour les premiers, elle les cantonne dans l’hétérosexualité – mais leur laisse une assez grande liberté en dehors du registre “romantique” perçu comme une faiblesse, voire un indice d’homosexualité. Pour les secondes, cet ordre social est nettement plus contraignant. La sexualité féminine, pour être jugée morale, doit être contrôlée et les filles sont constamment sous contrôle, en liberté surveillée pour les plus libres d’entre elles.” » Et Luc Bronner de poursuivre : « “À partir de 12, 13 ans, elles existent d’abord dans le regard des autres”. Les jugements sont définitifs. Selon les vêtements portés, selon leur attitude publique face aux garçons, selon leur histoire personnelle, les filles peuvent être qualifiées de “putes” ou “crevardes”.[2] »

    Et Gilles Kepel qui ose écrire en introduction de son livre Banlieue de la République que « Clichy-Montfermeil c’est la France même » ! Non, Monsieur Kepel, vous faites erreur, tout comme Jean-Louis Borloo avant vous ; et tant que les politiques refuseront de regarder la réalité en face, à savoir que nous n’assistons pas à une évolution de la société française en elle-même, mais à une importation de coutumes et de valeurs, ils continueront de se montrer incapables de traiter les graves problèmes qui se posent à notre pays et qui menaceront un jour de le faire imploser.

    Brice Couturier sur France Culture, dans un billet intitulé Violences contre les femmes et politiquement correct que je vous encourage vivement à lire dans son intégralité : « Il y a des coutumes qu’il faut appeler par leur nom : elles sont barbares. Non, toutes les traditions ne sont pas également respectables, contrairement à ce que prétend le relativisme ambiant. Celles qui humilient, mutilent ou tuent des êtres humains, au nom de croyances absurdes, doivent être combattues. Les droits de l’homme et la dignité des femmes ne sont pas des marottes d’Occidental, mais des principes universels. Et il faut se battre, ici et sur place, pour les faire respecter (…) »

    Je ne comprends pas comment, aujourd’hui, des mouvements qui se disent féministes peuvent continuer d’ignorer ce problème de l’immigration, et même soutenir, sans qu’aucune condition ne leur soit posée, des partis politiques immigrationnistes, alors que l’on sait parfaitement désormais que le processus d’intégration culturelle présente bien davantage de risques d’échec que de chances de réussite. L’arrivée à tous les échelons du pouvoir, au sein de notre société, d’hommes et de femmes [3] qui ne partagent pas le même idéal d’émancipation de la femme finira par mettre en péril toutes les conquêtes féministes, les unes après les autres !

    J’ai une pensée émue pour Olympe de Gouges et toutes celles qui nous ont précédées sur cette terre de France, et qui ont souffert – parfois même donné leur vie – pour que nous puissions vivre libres et respectées : « Les femmes écrivirent un chapitre particulier de l’histoire de la Révolution française. Cependant ni pendant, ni à la fin de ce grand évènement historique, elles ne virent jamais leurs espoirs comblés (…) Dans les années suivantes, le “principe du maintien de la femme dans un rôle privé” fut également élevé au rang de profession de foi par les hommes – car il désamorçait ainsi la question féminine –, les résultats de la Révolution ne se soldèrent donc pour les femmes que par une déception (…) En 1793, tous les rassemblements des femmes furent interdits (…)[4] »

    Ne pensez-vous pas, chers lecteurs et concitoyens, que le progrès dont notre société a hérité, et qui a conduit à une certaine douceur de vivre, mérite amplement d’être défendu bec et ongles ?

    ____________________________

    [1] La Cité du mâle, documentaire de Cathy Sanchez, produit par Doc En Stock pour ARTE, diffusé le 30 septembre 2010. ↩

    [2] Luc Bronner, « La Loi du ghetto », Calmann-Lévy, 2010. ↩

    [3] « la question du contrôle des femmes par les hommes n’est pas seulement une affaire privée, c’est un acte social dont les hommes ont à répondre devant leur communauté tout entière. Il existe une pression sociale sur les hommes qui ne savent pas “tenir leurs femmes”, et par ricochet sur les mères qui ne savent pas “tenir leurs filles”. Ce sont les mères, véritables agents de “dressage”, qui sont chargées de ce travail. » Horia Kebabza, Daniel Welzer-Lang, Jeunes filles et garçons des quartiers, une approche des injonctions de genre, rapport réalisé pour la Délégation interministérielle à la Ville, septembre 2003. ↩

    [4] Paul Noack, « Olympe de Gouges », Éditions de Fallois, 1993. ↩

    Catégories : Politique