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Le blog de Malika Sorel - Page 39

  • François Hollande pieds et poings liés

    François Hollande promet dans son programme d’instaurer le droit de vote des étrangers. Les étrangers que cible François Hollande sont essentiellement issus de cultures non européennes. Leur culture n’a de ce fait pas été sculptée par les différents mouvements de pensée, et aussi les batailles politiques, qui se sont succédé en France et en Europe au long des siècles derniers. Il est donc naturel que ces étrangers possèdent d’autres corpus de principes et de valeurs que celui des Français de souche européenne. Sur le terrain, dans tous les lieux de vie et en particulier à l’école, nous observons depuis déjà de nombreuses années la montée alarmante et effrayante des tensions et des crispations qui résultent de cette distance culturelle. Les étrangers ciblés par François Hollande ne sont pas des inconnus, puisqu’ils sont issus des mêmes sociétés que ceux que nos hommes et femmes politiques englobent sous le nom de « diversité ».

    Voici ce que j’écrivais dans Immigration, intégration : le langage de vérité : « Ce serait une erreur que de considérer l’échelon politique local comme un enjeu mineur. C’est au niveau local que se déclinent les règles du bien-vivre ensemble. C’est à cet échelon que l’on décide ou non de se conformer aux principes républicains et aux valeurs de notre société. La politique locale est la déclinaison de la politique nationale. Elle doit de ce fait se conformer aux exigences des normes collectives françaises, traduction de l’identité française au quotidien. Il suffit pour le comprendre de se remémorer l’expérience de Martine Aubry, maire de Lille, qui en était venue à supprimer la mixité dans certaines plages horaires au sein d’établissements publics de la ville, en l’occurrence des piscines. Aussi la proposition d’octroyer le droit de vote aux étrangers : “Donnons le droit de vote et d’éligibilité aux étrangers non communautaires pour les élections locales”, parfois déguisée en concept de “citoyenneté élargie”, doit-elle alerter au plus haut point nos concitoyens. Comment expliquer, face aux défis que représentent les difficultés auxquelles notre société est confrontée, que l’on puisse proposer une dilution de la citoyenneté française ? »

    François Hollande se retrouve, dans les faits, pieds et poings liés par une immigration qui vote massivement pour la gauche, comme l’ont mis en évidence différentes études. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder ce point dans mes écrits et sur ce blog. C’est à la lumière de son amputation de liberté de pensée et de jugement que les citoyens doivent interpréter le refus de François Hollande de prendre en compte le viol de la laïcité que constitue le versement imposé d’une dîme aux consommateurs : « Enfin, l’ancien premier secrétaire du PS a fait mine de s’indigner de l’installation confirmée du chef de l’État sur les thématiques frontistes, avec étiquetage de la viande halal en tête de gondole. “Nous sommes dans une campagne présidentielle avec des enjeux majeurs. (…) Et on viendrait faire une campagne sur la viande halal, parce que Marine Le Pen serait la première à en parler ?” “J’ai trop de respect pour la filière de la viande de notre pays”, a clamé M. Hollande, qui assure : “Ce n’est pas des sujets sur lesquels nous devons débattre, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait aucun problème.” »

    Vous vous trompez lourdement, Monsieur Hollande. Non seulement vous devez refuser la dérobade et accepter de débattre de ce qui constitue, au regard de l’histoire du peuple français, une terrible régression, mais vous devez de surcroît, puisque vous prétendez présider au destin de ce même peuple français, lui apporter la garantie que vous veillerez au respect de sa Constitution dont l’article 1er stipule que la France est une République laïque. Doit-on vous rappeler que la dîme a été abolie à la Révolution française ?

    Aujourd’hui, votre programme comprend des points qui contribueront, à coup sûr, à mettre en danger notre cohésion nationale et rendront possible l’anéantissement de progrès souvent conquis dans le sang et les larmes. C’est le cas de la laïcité. C’est aussi le cas de l’émancipation des femmes. Vous n’avez pas le droit de faire l’impasse sur la pression qui s’exercera sur les élus locaux à cause de votre droit de vote des étrangers, et qui viendra renforcer celle qu’ils subissent déjà du fait du défaut d’intégration de nombreux enfants issus de l’immigration : « Mais il demeure un fait indéniable que désormais, et même en intégrant la concurrence entre associations musulmanes qui segmentent le réservoir de voix concernées, le facteur islamique est devenu l’un des éléments du vote – à Saint-Denis comme dans de nombreuses autres villes à habitat populaire comportant les mêmes caractéristiques socio-démographiques. (…) Le marché du halal dans l’Hexagone constitue ainsi un analyseur privilégié de l’expression de l’islam de France au début du XXIe siècle. Revendication identitaire qui s’est structurée au moment où les musulmans s’y sédentarisaient, née avec la venue des mères qui rejoignaient en France les pères travailleurs immigrés, et y voyaient une continuité par rapport aux usages du bled, elle a été reprise par la génération née et éduquée en France, de nationalité française, qui s’insérait par ailleurs à la société globale par le marché de la consommation.[1] »

    À deux jours du 8 mars, journée de la femme, vous ne pouvez aujourd’hui prétendre en être un défenseur, car c’est une certitude, l’octroi du droit de vote aux étrangers conduira à la régression des droits des femmes et au recul de la mixité, comme cela s’est produit avec l’aménagement des horaires des piscines à Lille. Cette question est malheureusement bien loin d’être anodine, car elle révèle tout du regard porté sur la femme, laquelle peut se trouver réduite, malgré elle, à un objet sexuel.

    Autre extrait d’Immigration, intégration : le langage de vérité : « Aucun autre sujet que celui de la femme, du regard que l’on porte sur elle, du degré de liberté qu’on lui consent, de la place qu’on lui octroie au sein d’une communauté, ne peut mieux mettre en lumière le ressort de l’identité d’un groupe. Aucun autre sujet ne peut mieux illustrer la difficulté du processus d’intégration qui doit conduire un non-Européen à s’intégrer à un peuple de culture européenne. La condition faite à la femme dessine, de manière concrète, le gouffre qui sépare une majorité des personnes issues de l’immigration récente et les Français de culture européenne. Aucun autre sujet ne peut mieux mettre en lumière la capacité de la personne à s’émanciper de la tutelle de son groupe pour développer l’effort que commande toute insertion dans une société culturelle autre que la sienne. Aucun autre sujet que celui de la femme ne peut aussi facilement mettre en évidence la réussite ou l’échec de l’intégration à la communauté française. Selon l’anthropologue Emmanuel Todd, “au cœur du système familial, le statut de la femme, bas ou élevé, est essentiel. D’abord, parce qu’il définit en lui-même un aspect de l’existence sur lequel les peuples ne sont guère prêts à transiger (…)[2]”. C’est la question de la femme qui révèle tout de la construction sociale, du regard qui est porté sur l’être humain et du contenu des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. »

    Contrairement à François Hollande, Ségolène Royal avait eu le courage, sur certains sujets, de prendre ses distances avec le Parti Socialiste. C’est une fille de militaire, et elle en a très vraisemblablement conservé un patriotisme et un sens de l’intérêt supérieur de la Nation.

    Existe-il pour l’avenir d’un peuple sujet plus crucial que celui de l’indépendance de décision ? Non ! Monsieur Hollande, vous semblez bel et bien pieds et poings liés. Aussi, je voulais vous dire, moi, l’enfant d’une immigration pour laquelle vous semblez prêt à sacrifier des principes et valeurs qui m’ont fait choisir la France, que vous me faites à présent peur, très peur !

    ____________________________

    [1] Gilles Kepel, « Quatre-vingt-treize », Gallimard, janvier 2012. ↩

    [2] Emmanuel Todd, « Le Destin des immigrés », Seuil, 1994. ↩

    Catégories : Politique
  • Elle n’est pas belle, la vie ?

    Rubrique politique du 20 minutes de ce jour : « Nommée porte-parole pour la campagne du candidat UMP à l’élection présidentielle Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet va démissionner de ses fonctions de ministre de l’Environnement et devrait retrouver son siège de député de l’Essonne dans un mois, a indiqué hier Le Parisien. »

    Pour mémoire, NKM est devenue député en 2002 sans passer par la case élection, comme le signale entre autres sa fiche Wikipedia : « Proche du président de la République Jacques Chirac, elle est placée lors des élections législatives de juin 2002 suppléante de Pierre-André Wiltzer (UDF), qui doit être nommé membre du gouvernement (au ministère de la Coopération et de la Francophonie dans le gouvernement Jean-Pierre Raffarin 2) après la victoire de la droite : elle est ainsi assurée d’être députée et devient la benjamine de l’Assemblée nationale. »

    Je n’ai rien personnellement contre NKM, que je trouve plutôt plus intelligente que la moyenne des ministres du gouvernement, mais je soulève ici une question de principe. Publier, en raison de l’actualité politique, un billet sur ce qui apparaît à mes yeux de citoyenne comme un privilège – lesquels ont été abolis à la Révolution française – dans la foulée d’un billet, toujours en raison de l’actualité politique, sur le retour de la dîme qui a elle aussi été abolie à la Révolution française, cela me laisse un goût étrange.

    Catégories : Politique
  • Le retour de la dîme ?

    Des consommateurs paieraient-ils, sans le savoir, un impôt à une organisation religieuse ? Rappelons qu’en France, la dîme a été abolie à la Révolution. Voici quelques éléments pour alimenter la réflexion.

    Marine Le Pen : « L’ensemble de la viande qui est distribuée en Île-de-France, à l’insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal. »

    Claude Guéant : « Les déclarations de Marine Le Pen selon lesquels la viande “distribuée en Île-de-France” est “exclusivement” halal, sont “absolument fausses”. »

    Gilles Kepel, dans Quatre-Vingt-Treize : « Cette proportion très importante en regard d’une population estimée au maximum à 10 % du total, même si il y a une surconsommation de produits carnés chez les musulmans, induit à penser qu’une part significative est mangée par des non-musulmans, en toute connaissance (lorsqu’ils se rendent dans des boucheries halal qui sont désormais majoritaires dans de nombreuses villes) ou à leur insu. Ce dernier phénomène, selon B. Bernard et F. Bergeaud-Blackler, Comprendre le halal, est “courant depuis une dizaine d’années”, du fait “qu’une partie de la viande sans étiquetage religieux vendue en supermarché est issue d’abattages rituels” et parce que “les prix de la viande halal sont si compétitifs que certains gestionnaires des restaurants et cantines s’approvisionnent auprès de négociants de viande halal”. »

    Je pense pour ma part que Marine Le Pen a vraisemblablement exagéré ou forcé le trait, en ce sens que nous consommons également en Île-de-France de la viande qui provient directement de nos terroirs, mais elle soulève néanmoins une vraie question. Le ministre des Cultes Claude Guéant a tort de balayer comme il le fait cette question d’un revers de main, car des interrogations légitimes se posent. Pour preuve, le décret paru le 28 décembre 2011, évoqué dans le Monde par le porte-parole du ministère de l’agriculture : « Selon un décret paru le 28 décembre 2011 et en application depuis début janvier, l’abattage selon le rite halal ne peut avoir lieu que “sur commande, et non de manière mécanique ou systématique”. “Cela doit répondre à une commande spécifique.” »

    Le ministre des Cultes a l’obligation morale de diligenter une enquête digne de ce nom, car il se pourrait en effet qu’une partie de la viande halal qui n’est pas consommée par des musulmans se retrouve bel et bien écoulée incognito dans le circuit, de sorte que le consommateur ignore qu’il consomme une viande bénie par un homme de religion et qu’il participe également, par le biais de la taxe versée au moment du sacrifice rituel de la bête, au financement d’une organisation religieuse. Les consommateurs ont le droit de savoir et de choisir de participer ou non à ce financement en toute connaissance de cause.

    Catégories : Politique
  • Un véritable scandale d’État !

    Dans son commentaire, Lisa2 aborde une question sur laquelle j’avais déjà eu l’occasion de réagir mais qui mérite grandement que l’on y revienne. Lisa2, au sujet de Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande : « Pourquoi cache-t-elle à l’opinion publique qu’elle mène de front deux carrières politiques, une en France et une au Maroc ? »

    Voici ce que j’ai déjà publié à ce sujet :

    • « Le 21 décembre 2007, le Roi du Maroc installait le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME). Parmi les missions qu’il assigne à ses membres, figure celle d’œuvrer à “l’essor de leur mère patrie, au renforcement de son rayonnement international”. Quoi de plus naturel pour des citoyens marocains, me direz-vous ? Bien sûr, sauf que parmi les membres de ce conseil figurent des personnalités très actives au sein de structure nationales françaises à caractère politique. Je vous laisse juges :
      - Najat Belkacem, membre du cabinet du maire de Lyon et porte-parole de la candidate Ségolène Royal aux dernières élections présidentielles (…)
       »
    • « Laissons la parole à Rachida Dati : “Je me sers de mon carnet d’adresses. J’aide aussi des Marocains résidant en France à régler certains problèmes. J’ai créé le Club XXIe siècle avec des personnes d’origine maghrébine qui aident les gens de très haut niveau à être visibles dans la société française” ; “Mon rapport avec le Maroc est constant et permanent (…) Je suis toujours allée au Maroc en disant “on est votre première vitrine”. Peut-être considèrent-ils qu’on n’est pas assez malléables. C’est dommage, ils [les pouvoirs politiques marocains, NDLA] se privent d’une vraie représentation” ; “Moi, je donne pour le Maroc, j’aimerais aussi un peu de retour. J’ai toujours entendu dire au plus haut niveau de l’État [marocain, NDLA] qu’on était les bienvenus et qu’on était des Marocains. Tant que ce discours ne sera pas contredit, je continuerai à me battre pour mettre le pied dans la porte de ce pays”. »
    • Au sujet de Rama Yade, qui fait désormais partie de l’entourage de Jean-Louis Borloo :
      « À la question “Et vous servez la France plutôt que le Sénégal. Vous sentez-vous plus Française que Sénégalaise ou vice-versa ?”, Rama Yade ne répond pas qu’elle est Française, et qu’en tant que Secrétaire d’État, elle sert la France ; voici sa réponse :
      “Je me sens moi-même et puis c’est tout. Je suis fidèle à moi-même. Je vais là où le vent m’emporte. Le reste, ce ne sont que des mots.”
      À la question “Pensez-vous un jour pouvoir servir le Sénégal ?”, la Secrétaire d’État de la République française répond :
      “Si le président Wade m’appelle parmi les jeunes talents qui l’entourent, pourquoi pas ?”
       »
    • Je vous avais également évoqué une nomination par le Président de la République, au sein même de l’Élysée, donc au cœur de l’État, nomination qui avait d’ailleurs, je le sais, choqué bien des conseillers dans des institutions, ministères et y compris à l'Élysée. Il s’agissait de la fonction de conseiller à l’intégration, attribuée à Abderrahmane Dahmane, cofondateur et vice-président du Conseil supérieur représentatif des musulmans de France et soutien de la campagne du président Bouteflika.

    Pouvez-vous imaginer un seul instant le Général de Gaulle mettre le pied à l’étrier à des personnes disant œuvrer, ou souhaitant le faire, aux intérêts de pays étrangers, et leur permettre d’accéder à des postes de responsabilité politique dans notre pays ainsi qu’à des informations parfois stratégiques ? Il appartient aux citoyens de relayer ces informations et surtout de mettre la pression, ne serait-ce qu’au travers de la Toile, sur les hommes et femmes politiques qui se permettent de telles légèretés et de tels actes d’irresponsabilité. Sur ce sujet, les premiers responsables et coupables ne sont pas les Dati, Yade, Dahmane ou Vallaud-Belkacem, qui ne font que tirer parti d’une situation qui leur est offerte, mais bien, entre autres, les Nicolas Sarkozy ou François Hollande qui leur offrent la possibilité de le faire. Ces derniers ont l’urgente obligation morale de réagir, et surtout d’agir.

    Extrait du Puzzle de l’intégration (avril 2007) :

    « Considérons-nous qu’il est indispensable, pour préserver l’indépendance de décision politique, et aussi pour la défense de l’intérêt général, que tous ceux qui appartiennent au premier cercle des conseillers de nos femmes et hommes politiques soient entièrement guidés par l’intérêt de tous les Français, sans aucune préférence liée à leur origine ethnique ou raciale ? C’est une question que j’estime essentielle et sur laquelle il nous faut statuer, car elle se pose déjà et se posera de plus en plus avec le temps. Pour ma part, je ne trouve pas très sain que des proches conseillers du pouvoir politique de notre pays, la France, s’affirment et se reconnaissent comme “une représentation” ou “la première vitrine” d’un pays étranger quel qu’il soit.

    La question des conseillers qui entourent nos décideurs politiques doit nous amener à méditer sur notre degré d’attachement à l’indépendance de décision de la France, que ce soit dans sa politique intérieure ou dans sa politique étrangère, politiques qui au demeurant sont parfois fortement imbriquées. Cette question aurait été la même si elle avait impliqué d’autres pays, et même des partenaires proches. Ainsi, le peuple français est très réticent à ce que ses gouvernants puissent présenter des signes d’allégeance trop marquée aux États-Unis d’Amérique. L’histoire de la dernière guerre d’Irak a montré combien le refus de nos dirigeants de s’aligner systématiquement et inconditionnellement sur les décisions d’autres pays, fussent-ils parmi nos plus importants alliés, était la voie qu’il fallait continuer de privilégier. C’est cette fidélité à son idéal d’indépendance de décision qui a permis à la France de se tenir à l’écart d’une guerre que le peuple américain regrette aujourd’hui amèrement. Cette sagesse politique de la France participe de la grandeur de notre pays. Dans une époque de grandes tensions géopolitiques, nos alliés historiques ont plus besoin d’une France forte que d’un vassal ou d’une amitié teintée de servitude (…)  »

    Catégories : Identité, Politique