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Le blog de Malika Sorel

  • L’appel de 50 personnalités pour un référendum sur «le tour de vis fédéraliste» de l’Union européenne

     À diffuser le plus largement possible car il est là, le vrai sujet de ces élections européennes.

    APRÈS LE 9 JUIN, IL SERA TROP TARD !!!

     

    Extrait: " La fin des souverainetés nationales, et donc de nos démocraties, est ainsi clairement projetée. Nos dirigeants s’apprêtent à prendre, au nom du peuple français, une décision majeure engageant le destin de notre pays, son indépendance et son existence même en tant que nation"

     

    Tribune collective publiée par le Figaro, le 23/04/2024

    Tournant le dos à ce qui la fonde, l'Union devient un carcan normatif où l'État de droit n'est brandi que pour justifier l'extension sans limites d'un système autoritaire.
    TRIBUNE - En novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée, puis une résolution semblable a été adoptée à l’Assemblée nationale. Cinquante personnalités, dont Arnaud Montebourg et Marcel Gauchet, appellent à organiser un référendum sur ce sujet qui engage la souveraineté de la France.

    L’Union européenne n’en finit plus de dériver vers une supranationalité écrasante. D’année en année, la devise « Unis dans la diversité » a cédé sous une centralisation uniformisatrice effaçant les identités et les souverainetés nationales. Tournant le dos à ce qui la fonde, l’Union devient un carcan normatif où l’État de droit n’est brandi que pour justifier l’extension sans limites d’un système autoritaire. Imaginée comme un espace de prospérité où le « doux commerce » et la coopération renforceraient la paix entre les nations, elle est devenue une « prison des peuples » reposant sur des dogmes aveugles qu’il est interdit d’interroger malgré leurs évidents et dramatiques échecs économiques, sociaux et géopolitiques.
    Cette dérive est servie par les deux dynamiques sans frein de l’élargissement et de l’approfondissement, le second étant toujours présenté comme indispensable au premier, lui-même inéluctable.L’extension illimitée du territoire de l’Union européenne, sans stratégie ni délibération démocratique, semble échapper à la raison et ne plus obéir qu’à un automatisme incontrôlé. Entre 2004 et 2007, l’Union a déjà accueilli des États qui n’adhéraient pas à l’idée d’une autonomie stratégique. Il en est résulté une soumission accrue à l’hégémonie américaine tandis que les travailleurs de l’Ouest étaient livrés à la concurrence de ceux de l’Est. L’entrée irréfléchie, récemment promise, de l’Ukraine et de la Moldavie risque encore de ruiner des pans entiers de l’économie française, sans parler des conflits avec la fédération de Russie ni des distorsions culturelles et sociologiques que l’on feint d’ignorer.

    L’approfondissement consiste ensuite, au nom de l’efficacité décisionnelle menacée par les élargissements, à accentuer le tour de vis fédéraliste en confisquant toujours davantage la souveraineté des peuples au profit des institutions supranationales. Cette captation continue passe depuis l’origine par l’interprétation extensive des compétences de l’Union, toujours défendue par la Commission et systématiquement validée et accentuée par la Cour de justice de l’Union européenne qui a imposé brutalement d’elle-même, en marge des traités et même contre leur lettre, la primauté inconditionnelle du droit européen, y compris sur les constitutions nationales. L’augmentation considérable du budget de l’Union, soustrait au contrôle des peuples et même parfois utilisée contre eux pour sanctionner leurs choix électoraux, révèle un déficit démocratique considérable, particulièrement injuste pour les pays contributeurs nets comme la France. Enfin, l’abandon du vote à l’unanimité au Conseil de l’Union, remplacé progressivement par le vote à la majorité qualifiée, a déjà ôté aux États membres leur droit de veto sur des domaines essentiels. Le projet de réforme des traités en préparation propose de généraliser définitivement, en toutes matières, y compris la défense et la politique extérieure commune, la règle de la majorité, actant ainsi officiellement la disparition du droit de veto des États membres et donc de ce qu’il leur reste encore de souveraineté.  C’est ainsi la fédéralisation complète d’une Union élargie à trente-sept qui se prépare à l’insu des Français. L’adoption de cette réforme, qui transférera à l’Union les derniers éléments de ce que le Conseil constitutionnel français appelle les « conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale », réalisera le rêve de quelques-uns d’une Europe fédérale

    Depuis des décennies déjà, une grande partie des lois nationales n’est plus que la transposition servile de directives communautaires, tandis que la Cour de justice étend l’empire de sa jurisprudence et de son interprétation abusive des traités. Jusqu’ici, grâce au droit de veto résiduel, chaque pays membre pouvait encore, en théorie, refuser de consentir à une politique qui lui serait préjudiciable. Mais depuis la Conférence « citoyenne » sur l’avenir de l’Europe, organisée en 2022 de façon parfaitement opaque et pseudo-démocratique, la suppression de ce droit est programmée.

    En mai 2023, des dirigeants français et allemands élus mais non mandatés pour cela ont déclaré vouloir réformer l’UE dans ce sens. En septembre 2023, des experts franco-allemands ont déposé leur rapport. Le 22 novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée à tous les domaines sans exception et prévoir davantage de sanctions contre les États membres récalcitrants. Le 29 novembre suivant ce fut le tour de l’Assemblée nationale française de voter une résolution en faveur d’un projet de traité reléguant notre souveraineté et prévoyant explicitement que les frontières extérieures, la protection civile, les affaires étrangères, la sécurité commune, la défense, l’industrie et l’éducation deviennent des « compétences partagées » de l’Union européenne, c’est-à-dire que les États n’y disposeront plus que d’une compétence résiduelle.

    L’adoption de cette réforme, qui transférera à l’Union les derniers éléments de ce que le Conseil constitutionnel français appelle les « conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale », réalisera le rêve de quelques-uns d’une Europe fédérale, dirigée par une commission portant officiellement le titre d'« Exécutif », coiffé d’un « Président de l’Union européenne ». La fin des souverainetés nationales, et donc de nos démocraties, est ainsi clairement projetée.

    Le peuple français presse depuis longtemps cette dépossession. Elle dissout la souveraineté nationale et populaire. Elle sape la République. Il s’est opposé en 2005 à une première tentative de fédéralisation qui scellait sa disparition politique et culturelle, mais ses réticences ont été balayées par des dirigeants convertis à l’idéologie de la « société ouverte ». Le verdict populaire a été bafoué et contourné par la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, simple copier-coller du traité rejeté par les Français.

    C’est la poursuite de ce processus qui est actuellement à l’œuvre. Nos dirigeants s’apprêtent à prendre, au nom du peuple français, une décision majeure engageant le destin de notre pays, son indépendance et son existence même en tant que nation. Exploitant l’angoisse suscitée par la guerre, ils précipitent la fédéralisation sans jamais la nommer et sans que les populations européennes puissent prendre la mesure de leur dépossession.

    Pour ce qui nous concerne, nous refusons cette dérive. Nous pensons, dans le sillage du général de Gaulle, qu’un système fédéral post-démocratique est contraire au génie de l’Europe et de la France et à l’imaginaire collectif qui, depuis mare nostrum, produit du commun à partir de la diversité de ses nations et de leur culture propre. La déconnexion définitive entre les peuples et la machinerie européenne achèvera la déresponsabilisation des dirigeants nationaux et décuplera les réactions nationalistes, au risque de nous conduire au chaos.

    Quelle que soit notre vision de la France et de l’Europe, et l’avis que l’on porte sur la réforme et les élargissements en préparation, nous devons exiger qu’un pareil saut qualitatif dans l’inconnu d’un système supranational, qui minore l’identité des peuples, l’existence des nations et l’expérience des États d’Europe, soit soumis au référendum.

    Il est urgent d’ouvrir le débat sur ce qui se prépare. Les élections de juin 2024 doivent être l’occasion de se prononcer en connaissance de cause sur le projet de fédéralisation en cours ainsi que sur les élargissements en vue.

    Les signataires de cet appel et les citoyens qui s’y associent demandent aux candidats de chaque liste aux élections européennes de prendre clairement position sur ces projets et de s’engager à les faire soumettre à la ratification populaire.

     

  • Paul Doumer, Livre de mes fils

    J'ai cité "Le livre de mes fils" (1906), dans l'émission Le Grand rendez-vous Europe1 Cnews de dimanche dernier, 21 avril.

    Je vous encourage vivement à le lire, et à l’offrir à vos enfants, à vos petits-enfants. Ce livre remplacerait, avec bonheur, bien des cours d'éducation civique et morale dispensés depuis des décennies à l'école, avec les résultats que nous déplorons. Ces cours n'ont pas su atteindre l'objectif qui est pourtant le leur, maintenir la cohésion de la nation.

    Extraits du Livre de mes fils de Paul Doumer :

    N’écoute pas les sophistes qui professent un cosmopolitisme dissolvant, qui nient la Patrie et qui répudient le devoir. Ce sont des ennemis publics ; s’ils étaient suivis, ils précipiteraient la France vers la décadence et la mort, comme leurs aînés ont fait de la Grèce et de Rome.

    Les peuples modernes, la France surtout, hélas ! ont aujourd’hui leurs sophistes. Ils prêchent un cosmopolitisme dissolvant qui détruirait, si l’on n’y  prenait garde, et le patriotisme et la Patrie elle-même. Qu’on les écoute, et c’en est fait de nous. La décomposition intérieure ou l’invasion étrangère, l’une et l’autre peut-être, mettraient fin à notre existence nationale.

    La France attaquée, envahie, menacée dans son indépendance, réclame de ses enfants toute leur activité, tout leur sang, toutes leurs pensées même. Plus rien n’existe alors en dehors d’elle. Son salut est la suprême loi.

    Quand il s’agit de la défendre, de défendre l’honneur ou l’intérêt national, il nous faut tout quitter, intérêts privés, famille, affections. Le devoir envers le pays prime alors et efface tous les devoirs.

    Jeune homme qui me lis, apporte dans la vie publique, dans la vie de citoyen, les vertus que tu dois avoir dans la vie privée et dans la famille ; professe la première des vertus civiques : Aime la Patrie ; travaille à sa prospérité intérieure, à sa grandeur et sa gloire dans le monde. Donne-lui ton intelligence et ton coeur, ton activité et ton travai ! ; donne-lui, s’il le faut, ton sang jusqu’à la dernière goutte pour garantir son existence, pour défendre ses intérêts et son honneur.

    Catégories : Revue de presse
  • Entretien avec Jean Bothorel dans le Télégramme

    Dans le Télégramme du 29 mars

    « C’est de l’intégration culturelle que dépend la continuité historique de la France », estime Malika Sorel

    Le 29 mars 2024 à 06h00

    L’essayiste et écrivaine Malika Sorel, qui vient d’être désignée numéro deux de la liste RN aux élections européennes, considère que la formation présidée par Jordan Bardella est « le seul parti qui entend empêcher l’effacement de la France ».

    Malika Sorel a été membre du Haut conseil à l’intégration, créé en 1989 par Michel Rocard et supprimé par François Hollande en 2013. (Raphaël Attal)

    Vous venez d’accepter d’être là numéro deux sur la liste RN aux élections européennes. Vous êtes une intellectuelle française d’origine algérienne, connue et reconnue pour vos prises de positions fortes sur les problèmes d’immigration et d’intégration. Pourquoi cette décision?

    De nombreux Français de cœur et d’esprit, dont des enfants de l’immigration, souffrent de voir la France s’effondrer. Les défis à relever sont vertigineux. Le RN m’apparaît désormais comme étant le seul parti qui entend empêcher l'effacement de la France, et la mise en minorité de l'identité de son peuple historique sur son territoire.

    Voilà vingt ans que vous abordez dans vos livres, notre « déclin identitaire et civilisationnel », une question ô combien sensible! Comment analysez-vous cette évolution ?

    Les mauvais diagnostics se sont succédé et les traitements se sont révélés pires que du placebo. Mineure, la dimension socioéconomique a été jugée majeure. Récemment, le Président Macron a établi un lien entre insécurité et immigration, mais nul gouvernant n’a le courage de dire la vérité : c’est de l’intégration culturelle que dépend la continuité historique de la France. Or 74 % des musulmans de moins de 25 ans déclarent « faire passer leurs convictions religieuses avant les valeurs de la République » – alors qu'ils sont 25 % pour les 35 ans et plus (IFOP). La régression de l’intégration signe la faillite d’une école où 50% des enseignants déclarent s’autocensurer par peur de leurs élèves. L’État accélère la cadence en spoliant les pays du sud de leur matière grise, ce qui pousse les miséreux sur le chemin de l’exode. Ce pillage des élites est utilisé, par les fondamentalistes religieux, comme argument pour accroitre la haine de la France, donc le danger sur les Français.

    Vous écrivez que cette question concerne l’Europe autant que la France. Partout, en effet, les tensions politiques s’exacerbent.

    Dans un rapport signé en 1991 par les ministres européens des questions migratoires, il est question de « pratiques ou sensibilités religieuses des immigrés qui sont étrangères ou contraires aux traditions de la société du pays d’accueil » Or, au lieu de s’engager à faire respecter l’héritage culturel de leurs propres peuples, les dirigeants européens demandent alors aux États membres « une souplesse accrue dans l'application de la législation ou de la coutume des pays européens ». Aujourd’hui, le pacte européen sur la migration entend transformer l’Europe en centre d’accueil dont l’unique préoccupation est de répartir les migrants, avec une sanction financière à la clé pour les pays qui refuseraient de se soumettre. La liste aux Européennes de Jordan Bardella donne aux Français l'occasion unique de stopper cette fuite en avant suicidaire. Nous sommes à la croisée des chemins. Un compte à rebours est enclenché. Chacun doit en prendre la pleine conscience.

    (1) Malika Sorel a vécu une quinzaine d’années en Algérie. Elle a fait des études en France - dont Sciences po Paris-, et elle est diplômé de l’École Polytechnique d’Alger. Membre du Haut Conseil à l’intégration, créé en 1989 par Michel Rocard et supprimé par François Hollande en 2013, ses interventions y furent particulièrement remarquées. Dernier ouvrage, « Les dindons de la farce » ed. Albin-Michel.2022.

    Catégories : Revue de presse
  • BFMTV : L'interview de Malika Sorel

    Le mercredi 27 mars, j'étais l'invitée de BFMTV.

    J'ai été interrogée par Olivier Truchot, Alain Marschall et Benjamin Duhamel.

    Vous pouvez revoir l'émission en suivant ce lien.