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Le blog de Malika Sorel - Page 27

  • Comment les élites de commandement ont réparti les braises à travers le territoire national

    Pour ceux qui souhaitent cerner la réalité des enjeux et défis et sortir de l'écume des vagues et des approches simplistes et binaires, voici des extraits de mes livres. Comme l'avait écrit Marcel Gauchet dans la revue le Débat :  "Malika Sorel est la seule à s’être préoccupée de comprendre le processus d’intégration et à mettre en lumière les conséquences ravageuses qu’entraîne la méconnaissance des données de base de ce processus".

     

    Extrait de Décomposition française : comment en est-on arrivé là ?

    Les élites de commandement, celles qui ont le pouvoir de décider de la trajectoire, doivent admettre qu’elles se sont trompées, qu’elles ont fait emprunter une route dangereuse à la France.

    Le commandement a failli, et plutôt que d’admettre ses erreurs et tenter de corriger la trajectoire, il a persisté, et persiste encore, à emmener la France vers le chaos. Ce qui se produit défie l’entendement.

     

    Extrait de mon ouvrage Le Puzzle de l'intégration (2007) 

    La contestation de l’autorité des policiers par les jeunes n’est pas liée aux qualifications des forces de l’ordre. Cette non-reconnaissance, voire ce refus de leur autorité, tient en partie, comme cela est souvent avancé, au désir de certains de soustraire de l’autorité de la République des territoires qu’ils ont annexés pour y mener une vie paisible à l’ombre de l’économie parallèle. Elle n’est pas sans rapport non plus avec la symbolique de l’uniforme, puisque cet uniforme représente une société qu’ils rejettent avec vigueur et dont ils ne souhaitent pas respecter les lois, car ils ne les reconnaissent pas. Ils ne rejettent pas du tout cette société parce qu’elle les aurait rejetés (ça, c’est l’explication « vitrine » qui leur a été fournie par de « savants spécialistes » et par la gauche). Ils la rejettent uniquement parce qu’elle n’est pas conforme à leur système de valeurs et d’idéaux. C’est d’ailleurs pour la même raison que les enseignants, qui sont eux aussi des symboles de la République, sont agressés. L’erreur est de continuer à penser que les « jeunes » sont des électrons libres. Ils ne le sont pas. S’ils sont en position de camper si fort sur leurs positions extra-sociétales, c’est qu’ils savent qu’ils bénéficient du soutien pas nécessairement réfléchi de leurs tuteurs légaux, et de l’aubaine de l’intoxication des esprits liée au « politiquement correct ». Une action sur les seuls jeunes ne suffira donc pas, car, une fois extraits de la société, ils seront aussitôt remplacés par leurs puînés sur le « terrain » de l’action. Il est nécessaire de faire prendre conscience aux parents que leurs attitudes sont loin d’être sans conséquence et qu’il leur est possible de ne pas entraver l’insertion de leurs enfants dans la société.
    Il est essentiel de relever que cette vive antipathie de certains enfants de l’immigration pour leur pays d’accueil n’est jamais ressentie pour leur pays d’origine, qui est pourtant celui qui a poussé leurs familles à l’exil et les a donc privés d’une existence dans une société conforme à leur système de valeurs. Preuve s’il en fallait encore que le véritable amour, sincère et désintéressé, n’est pas lié à des contingences matérielles.

     

     Extrait de mon ouvrage Immigration, intégration : le langage de vérité (2011)

    De plus en plus de parents de France sont malheureusement concernés par les problèmes identitaires qui se concentrent sur les enfants de l’immigration et les amènent de plus en plus souvent à perturber le climat au sein des établissements scolaires. Nul n’est désormais à l’abri de voir des élèves au langage atrophié et à la scolarité conflictuelle se retrouver, par la magie de la loi SRU ou du busing, dans la classe de ses enfants. Il suffit parfois d’un seul élève perturbateur pour plomber l’ambiance de travail d’une classe et en freiner la progression. Il n’est aujourd’hui plus possible aux parents de déléguer l’entière formation de leurs enfants à l’école de la République, car les enseignants sont confrontés à des problèmes de discipline chronophages qui les empêchent d’assurer l’intégralité des programmes.

    La loi SRU n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, qui oblige les communes à accepter un quota de 20 % de logements sociaux. Le but avoué est d’accroître la mixité sociale, dans le but non avoué de «déghettoïser » les quartiers sensibles… donc de répandre les braises à travers le territoire. Étrange que cette nouvelle méthode d’extinction des feux. Gageons qu’elle amplifiera à terme les problèmes sur le territoire national, puisqu’elle n’a été préalablement accompagnée d’aucun traitement de la source des difficultés.

    Tout événement tragique survenant dans une banlieue «sensible» est désormais exploité par certains de ses habitants pour déclencher des expéditions punitives contre notre société et ses représentants. En dehors de ces occasions, il suffit de se plonger dans le quotidien des pompiers, médecins ou enseignants de ces quartiers pour prendre la mesure du défi que nous devons tous participer à relever, afin d’éviter la dislocation de la France.

    L’impunité dont ont longtemps joui les adolescents et jeunes adultes issus de l’immigration les a renforcés dans leur détermination à affronter la République et ses représentants. Ils savent à présent très bien qu’ils ne risquent pas grand-chose, selon leur propre subjectivité, et la prison est même vécue par certains comme une distinction au sein du groupe, celle d’avoir eu le courage d’en découdre avec l’État ou ses représentants.

     

    Catégories : Éducation - instruction, Identité
  • LES POINTS SUR LES I

    Voici mon intervention dans la nouvelle émission "LES POINTS SUR LES I" de CNews, dimanche 17 avril 2021.

    Je remercie Ivan Rioufol de m'avoir permis de m'exprimer dans une émission qui a bénéficié d'une large audience et a eu un fort retentissement. C'est la première fois qu'une personne reconnaît, comme il l'a fait avec beaucoup de chaleur, s'être inspirée de mes réflexions. L'émission s'est déroulée dans un climat de grande sérénité. Toutes ces dernières années, j'ai le plus souvent été pillée sans même être citée, et lorsque j'étais invitée sur des plateaux télé ou radio, je me suis maintes fois retrouvée en terrain miné, face à plusieurs débatteurs qui tentaient de me faire chuter avec le soutien, même pas masqué, du ou de la journaliste...

    Aujourd'hui, Sonia Mabrouk s'offusque, à juste titre, d'avoir été censurée par l'émission "C à vous" du service public. Bien avant elle, je l'avais déjà été. En décembre 2015, j'ai été déprogrammée au dernier moment des Matins de France Culture de Guillaume Erner. Le journaliste Brice Couturier, qui faisait alors partie de cette matinale, n'en revenait pas. Que s'était-il passé au juste pour que je subisse un tel traitement ? Les attentats du Bataclan venaient de se produire, et un certain nombre de vérités ne devaient manifestement pas être dites aux Français...

     

    Catégories : Revue de presse
  • Extraits de "Décomposition française"

    Prenons le cas de l’Algérie. J’y ai vécu deux périodes distinctes. Une où sévissait la pauvreté, mais où les familles vivaient librement et dans la sérénité. Une forme d’insouciance heureuse y régnait. Une autre où la libéralisation balbutiante de l’économie a permis à une poignée de familles de s’enrichir, au niveau de vie global de s’élever, mais qui s’est accompagnée de l’arrivée progressive d’enseignants venus d’Égypte ou encore de Syrie. En plus de la langue arabe, ils apportaient dans leurs bagages l’idéologie à laquelle Gamal Abdel Nasser s’était retrouvé confronté, qui allait conduire les Algériens à la division, pour finir par les dresser les uns contre les autres.

    ***

    Je me souviens d’une période en Algérie – cela n’a pas du tout toujours été le cas – où porter dans la rue un simple décolleté pouvait déclencher des insultes dans le meilleur des cas, et même parfois des jets de pierres. Le port d’un jean ou de tout pantalon qui pouvait être jugé serré, a fortiori lorsqu’il n’était pas dissimulé sous une longue chemise, mettait la pauvre malheureuse à la merci de mains baladeuses, en pleine rue. L’agression était perçue comme normale. « Fallait pas chercher » : cette sentence, on l’entend désormais sur le territoire français.

    ***

    Lorsque j’étais lycéenne, sitôt les portes du bus ouvertes, nous nous ruions contre les parois pour y plaquer nos fesses, tandis que nous posions très vite nos cartables devant nous pour protéger notre intimité. C’était un cauchemar que de se vivre continuellement comme une proie potentielle. Il y a quatre ans, tandis que les images des yeux fiévreux de beaucoup d’hommes massés sur la place Tahrir, au Caire, défilaient sur nos écrans à l’heure des journaux télévisés, ce sont ces images qui sont remontées à ma mémoire. Cela créait un douloureux contraste avec les propos creux que déversaient journalistes, politiques et pseudo-experts au sujet d’une prétendue quête éperdue de liberté. Selon eux, nous assistions en direct à l’éclosion des bourgeons du printemps. La suite est connue.

    ***

    Ce qui peut parfois sembler incompréhensible, c’est le rôle que les mères jouent dans l’asservissement de leurs filles, ce qui perpétue le processus. Là aussi, de nombreuses études existent qui permettent de mieux comprendre. Les mères jouent leur place au sein du groupe. Elles ne sont pas nécessairement les alliées de leurs filles, qui représentent un danger pour la position sociale de leur mère.

    (...)

    Si ce sont des hommes qui sont les gardiens du temple, les geôliers se trouvent être en l’occurrence le plus souvent des geôlières.

    (...)

    C’est pourquoi, là aussi, les approches simplistes qui se focalisent sur la seule aide aux femmes, laissant de côté les pères et leurs fils, étaient d’avance vouées à l’échec. C’est dans le rôle attribué aux garçons, donc dans la question culturelle et identitaire, qu’il convient de chercher l’une des principales sources de l’écart extrêmement important que l’on observe entre la réussite scolaire des filles et celle des garçons, qui se reflète sur les taux de chômage. Se focaliser sur des conséquences tout en refusant systématiquement d’analyser les sources est on ne peut plus stérile.

    ***

    Définition des diaporas par Chantal Bordes-Benayoun et Dominique Schnapper : « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ».

    ***

    La société française a préféré retenir d’elle-même une histoire fausse, à savoir que l’intégration des migrants intra-européens a fini par se faire pour la majorité d’entre eux. Or, comme l’a mis en lumière l’historien Daniel Lefeuvre, qui s’est appuyé sur les travaux de Pierre Milza, ce n’est pas exact : par exemple, seul un Italien sur trois du flux transalpin pour la période 1870‑1940 a fait souche en France. Au Haut Conseil à l’intégration, nous l’avions auditionné. Au cours de notre long et riche échange, il avait eu à coeur de rappeler la réalité historique, sans l’occulter ni la réduire à l’opinion commune. Parmi les sujets qu’il aborda devant notre auditoire, celui du flux des migrants polonais, pour la période 1920‑1939 ; les recensements laissent apparaître que 42 % d’entre eux étaient repartis. Pourtant, aussi bien en Italie qu’en Pologne, il n’y avait pas eu, entre-temps, d’amélioration économique substantielle qui aurait pu justifier, à première vue, ce retour au pays. Ce qui est systématiquement passé sous silence, c’est l’épreuve que constituent l’exil et les souffrances qu’il peut causer.

    Si ce fait n’avait pas été occulté par les faiseurs d’opinion, journalistes et intellectuels médiatiques en tête, les Français auraient déduit que des flux migratoires de cultures plus éloignées de la leur que celle des Italiens ou des Polonais feraient difficilement mieux… La connaissance de cet aspect des migrations précédentes aurait fatalement conduit à une réflexion sérieuse sur les conditions d’assimilation et leur corollaire, l’octroi des papiers d’identité français : l’acquisition de la nationalité française étant censée, de par le Code civil, attester de l’assimilation.

    Il y a une croyance aujourd’hui répandue que l’émigration est facile, que l’on peut déplacer les personnes sans dommage, que l’on peut vivre indifféremment partout, pour peu que le bien-être matériel soit au rendez-vous. C’est oublier une réalité humaine : l’exil, c’est souvent un exil au mieux choisi à contrecœur, et cette nostalgie du pays, et de ceux qu’on a laissés derrière soi, est transmise aux descendants.

    Pourquoi les hommes politiques n’écoutent-ils pas la réalité humaine profonde ? Pourquoi ne veulent-ils pas la prendre en considération dans les décisions politiques ?

  • Que les femmes en Occident s'y préparent : le statut de la femme est inférieur à celui d'un homme

    La perception du corps féminin est un élément fondamental de l’identité culturelle. C'est ce que Madame Ursula von der Leyen vient d'apprendre à ses dépens.

    Dans un message publié mercredi soir, Charles Michel a regretté « le traitement différencié voire diminué » de la présidente de la Commission, reléguée lors d'une réunion avec Erdogan. Pour Marc Pierini, ancien ambassadeur de l'UE en Turquie : « C'est un gage de plus donné aux religieux conservateurs turcs », affirme-t-il.

    Voici ce que j'écrivais dans Marianne au sujet du projet de loi “séparatisme”, celui qui a pour ambition de conforter les principes de la République : « Ce projet de loi laisse de côté deux points majeurs qui participent à sculpter les contours du séparatisme. Le premier a trait à la hiérarchie entre la loi des hommes et les commandements religieux dans la gestion des affaires de la cité. (...) Le deuxième point, c’est la perception du corps de la femme dont découle, en bonne part, son statut. »

    Et les élites européennes – femmes et hommes – persistent dans leurs programmes irresponsables de flux migratoires intenses en provenance de pays qui ont les commandements religieux comme principes organisateurs de la cité ! Le cynisme sans borne de ces élites les a amenées à imposer à leurs peuples l'idée selon laquelle seuls les corps se déplacent, et non l'identité. Pour la définition de l'identité, prière de se reporter à mes ouvrages.

    Ce sont nous les femmes, toutes sans exceptions, donc y compris les occidentales, qui en paierons le prix, et cela a déjà commencé. L'actualité abonde d’exemples qui viennent le souligner. Mais qui s'en soucie ? Nobody. Pas même les femmes décideurs qui sont des hommes comme les autres : c'est leur intérêt personnel qui prime, comme j'ai pu le constater lors de mon voyage à l'intérieur du Système.

    Catégories : Éducation - instruction, Identité