Dans sa collection Rapports officiels, la Documentation française vient de publier le document qui a été remis au Président de la République par la commission présidée par Madame Simone Veil. Le rapport s’intitule « Redécouvrir le Préambule de la Constitution ». Il intègre le contenu de mon audition par la commission. Sa version électronique est disponible ici.
préambule
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Publication du rapport de la commission Veil
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Commission Veil sur le préambule de la Constitution
Mes chers lecteurs,
Maintenant que les conclusions de la commission Veil ont été rendues publiques, je souhaitais vous informer que j’ai été auditionnée par cette commission présidée par Madame Simone Veil. Mon audition s’est remarquablement bien passée. J’ai senti en face de moi des personnalités qui portaient en elles le seul vrai amour qui compte pour notre pays ; l’amour désintéressé. Je ne saurais vous transcrire la beauté du regard de Madame Veil ; cette beauté que seule peut conférer la grandeur d’âme.
Je n’ai pas encore lu le rapport qui devait, comme à toutes les personnes qui ont été auditionnées, m’être adressé par l’Élysée dès aujourd’hui. Dès que je l’aurai en mains, je vous en parlerai. Je n’ai en effet, pour l’instant, accès qu’à des bribes publiées par la presse.
Comme vous l’aurez déduit de vous-même, le Président de la République a décidé d’aller à l’encontre des recommandations de la commission Veil dont il connaissait le contenu avant qu'il ne soit rendu public. Il a poussé l’affront jusqu’à organiser une conférence en ce sens dans la foulée de la remise du rapport par Madame Veil; de toute évidence, pour que la presse relaie en boucle ses décisions et néglige le rapport Veil. La stratégie a remarquablement bien fonctionné. Souvenez-vous, en comparaison, du battage médiatique dont avait bénéficié le rapport de Jacques Attali !
Bien entendu, les termes « critère social », « boursier », ne sont là que pour masquer la discrimination positive, car c’est bien de cela qu’il s’agit ; la nomination de Monsieur Yazid Sabeg, apôtre de ce poison que dénonce Barack Obama, en est une démonstration supplémentaire s’il en fallait encore.
Ce soir, je veux partager avec vous ma détresse. Je ne veux pas vous cacher que j’ai pleuré en réalisant que les Français étaient orphelins, et qu’ils devaient d’urgence se trouver un père protecteur ou une mère protectrice, ou à défaut se serrer très fort les uns contre les autres en vue de former une véritable digue qui protègera la France !
Hannah Arendt : « La puissance jaillit entre les hommes lorsqu’ils agissent ensemble. »
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L'enfer est pavé de bonnes intentions
Je lis toujours avec la plus grande attention tous les commentaires qui me sont envoyés, même si je ne les poste pas tous. Aussi, l’objectif du présent billet est-il un peu de présenter mes excuses à ceux dont les réactions ne sont pas publiées.
Il m’arrive d’être bouleversée par leurs contenus, tant la souffrance qui s’y exprime est vive. Je veux dire à leurs auteurs, le plus simplement du monde, que je partage leur douleur ainsi que leur refus de ce qu’il advient de notre pays la France.
Alors, pourquoi ne pas avoir publié certains messages de mes lecteurs ? Pour bien connaître le sujet que j’ai traité dans Le puzzle de l’intégration, je sais que la souffrance très vive qui s’exprime au travers de leurs messages à propos de l’identité française commence à être partagée par des Français issus de l’immigration maghrébine et africaine. Il n’est pour moi, humainement pas acceptable d’ignorer cette souffrance et de jouer sans le vouloir, le jeu de ceux qui poussent à cliver les Français selon l’origine ethnique ou raciale ou qui réduisent le problème de l’intégration à une problématique d’aides sociales qui seraient trop généreuses en France.
Les choses sont en effet autrement plus complexes que d’imaginer pouvoir placer d’un côté les « Blancs » qui seraient, eux, spontanément défenseurs de la France, et de l’autre des personnes au teint basané ou aux cheveux ondulés, frisés ou crépés, qui seraient d’emblée des adversaires potentiels de la France. NON, immigration ne rime pas nécessairement avec danger pour l’identité nationale, comme le laisse sous-entendre l’intitulé schizophrène d’un ministère que jamais la France n’aurait dû voir créer sous ses cieux. Tout ce qui participe à la provocation, tout ce qui crée de la souffrance, empêche l’installation du climat de sérénité qui permettra de voir le sujet de l’intégration enfin traité dans toutes ses dimensions, et non de manière superficielle comme il l’a trop souvent été, et continue de l’être.
J’ajoute que le problème soulevé par l’immigration ne trouvera pas sa solution dans le tarissement des aides sociales. Bien sûr, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, le circuit de ces aides devra être impérativement repensé, afin de cibler au plus près le projet éducatif et culturel des enfants ; j’en explique longuement les raisons dans Le puzzle de l’intégration.
Comme j’ai tenté de le montrer dans mon ouvrage, le sujet de l’intégration est très complexe, et nous payons à présent le prix fort pour l’avoir réduit à quelques-unes des innombrables pièces du puzzle qui le constitue. Aussi, j’espère que les Français réussiront un jour à tirer les enseignements des errements passés, sans pour autant clouer au pilori ceux qui s’étaient trompés. Mais ce qui me met fort en colère, c’est que d’aucuns puissent persister dans l’erreur alors que tout concourt à leur ouvrir les yeux. Aujourd’hui, malgré la gravité de la situation, des hommes et des femmes politiques continuent en effet de se voiler la face, et servent encore et toujours au peuple français des explications stupides et des propositions d’action qui prêteraient à sourire si le sujet n’était pas aussi lourd de conséquences pour la paix civile dans notre pays. Les réactions de notre classe politique après que l’hymne national eut été conspué au cours d’un récent match de football en sont une illustration. Je reviendrai sur ce point dans un prochain billet.
L’instrumentalisation de ce sujet a conduit à diffuser l’idée que les immigrés et leurs descendants portaient la responsabilité première de la dramatique situation de la France. Je ne partage pas cet avis. Je considère en effet qu’il appartenait, et qu’il appartient encore et toujours, à notre classe politique de faire respecter, sur le sol de France, les idéaux propres à la société française. Si elle avait joué son rôle, jamais la France ne se serait trouvée, comme elle l’est à présent, au bord du gouffre. De très nombreux hommes politiques persistent à envoyer le signal que la France pourrait un jour accepter de rompre avec ses fondamentaux. Comble de l’absurde ou de l’ignorance, ces mêmes hommes politiques viennent ensuite pousser des cris d’orfraie lorsque les symboles de cette même France sont outragés…
Désormais, la question qui se pose est d’identifier ce qui risque de faire franchir à la France le pas fatal, celui qui la précipitera dans le gouffre. Ma réponse sera courte et précise : la descente aux enfers, sans possibilité de retour, commencera avec l’introduction de la « diversité » dans le préambule de la Constitution en substitution au caractère indivisible du peuple de France (la diversité est en réalité le cheval de Troie de la discrimination positive, habilement déguisée en « respect effectif du principe d’égalité »); et avec l’abrogation de la laïcité pour la remplacer par le traquenard de la « laïcité positive ». Si je devais souffler un seul slogan au peuple français, ce serait :
« Touche pas à mon préambule ! »
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Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simpliste ?
Les exemples ci-dessous étant tirés de notre vie politique, je ne peux même pas me permettre la mention « toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »
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Notre école maternelle ne parvient pas à mettre tous les enfants debout. Beaucoup d’entre eux parviennent encore à quatre pattes à l’école primaire. Cela les empêche de saisir toutes les perches que leur tendent les enseignants du primaire.
Solution : supprimer la maternelle.
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La carte scolaire est contournée par les parents qui ont la possibilité de ne pas faire payer à leurs enfants plusieurs décennies d’errements de notre classe politique.
Solution : supprimer la carte scolaire.
Pour les effets pervers, voir les pays qui ont déjà testé et en sont revenus.
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Les enfants des banlieues sensibles qui souhaitent étudier en sont parfois, et même de plus en plus souvent, empêchés par leurs petits camarades de classe.
Solution : encourager les meilleurs d’entre eux à fuir les établissements de leurs quartiers.
Tout a été prévu. Comme cela condamnera à terme les établissements des banlieues les plus sensibles, désertés par leurs meilleurs éléments, les plus problématiques d’entre eux seront alors fermés, et leurs effectifs répartis dans d’autres établissements. C’est une nouvelle technique d’extinction des incendies : lorsque subsistent des braises, les récupérer et les disséminer. Il faudrait breveter le procédé, puis aller le proposer à tous les pompiers de la planète.
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Le baccalauréat semble n’avoir plus guère de valeur. Même en faisant plus d’un mois de grève par an, la majorité des élèves de Terminale décrochent d’ailleurs leur bout de papier. Un mois d’absentéisme n’a donc aucune incidence sur le taux et le niveau d’acquisition des programmes.
Solution : supprimer le baccalauréat. En prime, cela ferait économiser à l’État le coût de l’organisation des épreuves de vérification des connaissances.
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Nos entreprises rencontrent de plus en plus de difficultés à recruter des thésards pour nourrir leurs activités de recherche. Sur certains sujets de très haute technologie, elles ne trouvent plus un seul Français.
Solution : importer des étudiants étrangers (souvent moins bien formés que nos propres étudiants dans les domaines scientifiques). Tout est prévu : pour les domaines qui touchent à la Défense nationale, la Délégation Générale pour l’Armement tient la liste des pays à éviter ; ceux qui présentent un risque fort de secréter en leur sein de potentiels futurs terroristes, ainsi que les pays actuels ou potentiels concurrents de la France.
Mais, me direz-vous, pourquoi ne pas mettre en place les moyens de garder nos propres chercheurs qui se résolvent, souvent à contrecœur, à l’exil vers les laboratoires étrangers ? Et ne faudrait-il pas également motiver nos jeunes têtes bien formées à s’orienter davantage vers la recherche et l’innovation ?
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De plus en plus de filles sont en détresse, car les garçons les respectent de moins en moins. Ils leur mènent la vie dure. Cela empêche les filles d’étudier dans des conditions normales. Sans compter que beaucoup d’entre elles ne font plus de sport, surtout dans certains quartiers (car ça ne se fait pas… et ne parlons même pas de la piscine !!!)
Solution : inscrire dans la loi la possibilité de séparer dorénavant filles et garçons dans certains cours. Oui, c’est bien ainsi que l’on propose de traiter certains des maux auxquels se trouve soumise la société française du XXIe siècle. Des maux que Fadela Amara identifiait comme liés à l’évolution du machisme de la société française. Il fallait oser une telle explication ; elle l’a fait, et sans complexe !
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Plus de 500 000 emplois ne trouvent pas preneur en France et ce, malgré notre taux de chômage élevé.
Solution : demander au ministère de l’immigration d’importer des quotas d’immigrés.
Mais, me direz-vous, plus de 30% des jeunes sont au chômage dans les quartiers sensibles. Peu importe, puisque Jacques Attali a sorti sa calculette et déclaré : tant d’immigrés importés = tant de points de croissance en plus…
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Les nouveaux entrants rencontrent de très grandes difficultés d’insertion.
Solution : adopter la discrimination positive, et modifier pour cela le préambule de la Constitution.
Pas grand risque de faire des remous, car personne ne dira rien ou presque, et les Français n’en seront même pas avertis. C’est bien plus prudent, car ces derniers tiennent encore trop au legs de leur Histoire : pas assez modernes en effet, pas assez mondialisés.
Seul un député, Jean-Pierre Grand, a tenté, le 21 mai, d’alerter ses pairs au micro de l’Assemblée Nationale : « Le préambule et l’ensemble des articles de la Constitution forment philosophiquement, juridiquement et politiquement un tout cohérent. Aussi, vous comprendrez que l’on puisse s’interroger sur les motivations du Gouvernement de dissocier l’examen du préambule de la Constitution du texte aujourd’hui soumis au vote du Parlement, alors qu’une nouvelle rédaction a été confiée par le Président de la République à une commission présidée par Simone Veil. » La presse, quant à elle, a à peine évoqué la question du préambule. Circulez, il n’y a rien à voir !
Comme me le disait très récemment l’un de mes anciens professeurs : un texte aussi fondamental, auquel on aurait apporté une modification qui ferait régresser la France de plusieurs siècles, et qui plus est, sans même en avoir prévenu le peuple, n’a aucune chance de perdurer.
L’avenir nous dira si mon professeur avait vu juste, et si c’est le cas, l’avenir nous dira également par quels moyens le peuple aura alors défait ce que son élite politique aura voulu lui imposer « à l’insu de son plein gré ».
Je tiens à dire le grand respect et l’immense admiration que j’éprouve pour les députés et sénateurs qui parviennent à rester concentrés sur la nature des véritables enjeux, et à garder la tête froide malgré la tension et la fébrilité qui règnent actuellement au palais Bourbon et au palais du Luxembourg, malgré aussi les pressions qui s’y exercent.
Une réforme qui bouleverserait le fonctionnement de nos institutions et la vie dans notre société, ne mériterait-elle pas sagesse et réflexion, plutôt que tractations politiciennes dans et entre les groupes parlementaires ?