Extrait de la discussion entre Michel Houellebecq et Michel Onfray dans la revue Front populaire.
Michel Houellebecq : "Je crois malheureusement que c’est plus profond. Je vais dire quelque chose de désagréable, mais je constate qu’on n’a pas de problème avec les gens qui se sentent supérieurs à nous, comme les Asiatiques. Mais nombre d’Algériens se sentent inférieurs, parce qu’on les a toujours considérés comme inférieurs."
Malheureusement, je ne puis que confirmer. En dépit de mon engagement plein et entier au service de la France, j'ai eu à subir les dures et profondément injustes conséquences de cet état de fait, en particulier dans le monde des "élites" ou de la France dite improprement "la France d'en-haut". Cela s'est traduit de mille et une façons. Si je l'ai vécu, bien d'autres que moi qui ont aussi fait le choix de l'assimilation l'auront pareillement vécu. ET c'est terrible à plus d'un titre.
Bien qu'étant née en France, j'ai vécu 15 ans en Algérie où j'ai eu la chance de connaître un certain nombre de sujets de manière concrète, et pas seulement de manière théorique...Une chose est sûre à mes yeux : n'importe quel Français qui aurait pris le parti de l'Algérie y aurait été traité avec égard et reconnaissance par les Algériens.
C'est un énorme problème pour les Français qui se seront ainsi privés de la possibilité d'être aidés à une heure où c'est bien la continuité historique de leur peuple qui se joue. Pour sortir du piège, il suffirait pourtant aux Français de souche occidentale de ne considérer autrui qu'au travers de ses seules actions car "les actes des hommes sont les meilleurs interprètes de leurs pensées" (John Locke)
J'ai souvent cité Ernest Renan sur "le nécessaire oubli des pages sombres de l'histoire". Je pense que cela vaut également côté Français de souche culturelle occidentale. Il y a désormais urgence à ce que chacun s'évertue à sortir des approches binaires et simplistes que j'évoque longuement dans Les dindons de la farce. Pour la France.