François Hollande promet dans son programme d’instaurer le droit de vote des étrangers. Les étrangers que cible François Hollande sont essentiellement issus de cultures non européennes. Leur culture n’a de ce fait pas été sculptée par les différents mouvements de pensée, et aussi les batailles politiques, qui se sont succédé en France et en Europe au long des siècles derniers. Il est donc naturel que ces étrangers possèdent d’autres corpus de principes et de valeurs que celui des Français de souche européenne. Sur le terrain, dans tous les lieux de vie et en particulier à l’école, nous observons depuis déjà de nombreuses années la montée alarmante et effrayante des tensions et des crispations qui résultent de cette distance culturelle. Les étrangers ciblés par François Hollande ne sont pas des inconnus, puisqu’ils sont issus des mêmes sociétés que ceux que nos hommes et femmes politiques englobent sous le nom de « diversité ».
Voici ce que j’écrivais dans Immigration, intégration : le langage de vérité : « Ce serait une erreur que de considérer l’échelon politique local comme un enjeu mineur. C’est au niveau local que se déclinent les règles du bien-vivre ensemble. C’est à cet échelon que l’on décide ou non de se conformer aux principes républicains et aux valeurs de notre société. La politique locale est la déclinaison de la politique nationale. Elle doit de ce fait se conformer aux exigences des normes collectives françaises, traduction de l’identité française au quotidien. Il suffit pour le comprendre de se remémorer l’expérience de Martine Aubry, maire de Lille, qui en était venue à supprimer la mixité dans certaines plages horaires au sein d’établissements publics de la ville, en l’occurrence des piscines. Aussi la proposition d’octroyer le droit de vote aux étrangers : “Donnons le droit de vote et d’éligibilité aux étrangers non communautaires pour les élections locales”, parfois déguisée en concept de “citoyenneté élargie”, doit-elle alerter au plus haut point nos concitoyens. Comment expliquer, face aux défis que représentent les difficultés auxquelles notre société est confrontée, que l’on puisse proposer une dilution de la citoyenneté française ? »
François Hollande se retrouve, dans les faits, pieds et poings liés par une immigration qui vote massivement pour la gauche, comme l’ont mis en évidence différentes études. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder ce point dans mes écrits et sur ce blog. C’est à la lumière de son amputation de liberté de pensée et de jugement que les citoyens doivent interpréter le refus de François Hollande de prendre en compte le viol de la laïcité que constitue le versement imposé d’une dîme aux consommateurs : « Enfin, l’ancien premier secrétaire du PS a fait mine de s’indigner de l’installation confirmée du chef de l’État sur les thématiques frontistes, avec étiquetage de la viande halal en tête de gondole. “Nous sommes dans une campagne présidentielle avec des enjeux majeurs. (…) Et on viendrait faire une campagne sur la viande halal, parce que Marine Le Pen serait la première à en parler ?” “J’ai trop de respect pour la filière de la viande de notre pays”, a clamé M. Hollande, qui assure : “Ce n’est pas des sujets sur lesquels nous devons débattre, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait aucun problème.” »
Vous vous trompez lourdement, Monsieur Hollande. Non seulement vous devez refuser la dérobade et accepter de débattre de ce qui constitue, au regard de l’histoire du peuple français, une terrible régression, mais vous devez de surcroît, puisque vous prétendez présider au destin de ce même peuple français, lui apporter la garantie que vous veillerez au respect de sa Constitution dont l’article 1er stipule que la France est une République laïque. Doit-on vous rappeler que la dîme a été abolie à la Révolution française ?
Aujourd’hui, votre programme comprend des points qui contribueront, à coup sûr, à mettre en danger notre cohésion nationale et rendront possible l’anéantissement de progrès souvent conquis dans le sang et les larmes. C’est le cas de la laïcité. C’est aussi le cas de l’émancipation des femmes. Vous n’avez pas le droit de faire l’impasse sur la pression qui s’exercera sur les élus locaux à cause de votre droit de vote des étrangers, et qui viendra renforcer celle qu’ils subissent déjà du fait du défaut d’intégration de nombreux enfants issus de l’immigration : « Mais il demeure un fait indéniable que désormais, et même en intégrant la concurrence entre associations musulmanes qui segmentent le réservoir de voix concernées, le facteur islamique est devenu l’un des éléments du vote – à Saint-Denis comme dans de nombreuses autres villes à habitat populaire comportant les mêmes caractéristiques socio-démographiques. (…) Le marché du halal dans l’Hexagone constitue ainsi un analyseur privilégié de l’expression de l’islam de France au début du XXIe siècle. Revendication identitaire qui s’est structurée au moment où les musulmans s’y sédentarisaient, née avec la venue des mères qui rejoignaient en France les pères travailleurs immigrés, et y voyaient une continuité par rapport aux usages du bled, elle a été reprise par la génération née et éduquée en France, de nationalité française, qui s’insérait par ailleurs à la société globale par le marché de la consommation.[1] »
À deux jours du 8 mars, journée de la femme, vous ne pouvez aujourd’hui prétendre en être un défenseur, car c’est une certitude, l’octroi du droit de vote aux étrangers conduira à la régression des droits des femmes et au recul de la mixité, comme cela s’est produit avec l’aménagement des horaires des piscines à Lille. Cette question est malheureusement bien loin d’être anodine, car elle révèle tout du regard porté sur la femme, laquelle peut se trouver réduite, malgré elle, à un objet sexuel.
Autre extrait d’Immigration, intégration : le langage de vérité : « Aucun autre sujet que celui de la femme, du regard que l’on porte sur elle, du degré de liberté qu’on lui consent, de la place qu’on lui octroie au sein d’une communauté, ne peut mieux mettre en lumière le ressort de l’identité d’un groupe. Aucun autre sujet ne peut mieux illustrer la difficulté du processus d’intégration qui doit conduire un non-Européen à s’intégrer à un peuple de culture européenne. La condition faite à la femme dessine, de manière concrète, le gouffre qui sépare une majorité des personnes issues de l’immigration récente et les Français de culture européenne. Aucun autre sujet ne peut mieux mettre en lumière la capacité de la personne à s’émanciper de la tutelle de son groupe pour développer l’effort que commande toute insertion dans une société culturelle autre que la sienne. Aucun autre sujet que celui de la femme ne peut aussi facilement mettre en évidence la réussite ou l’échec de l’intégration à la communauté française. Selon l’anthropologue Emmanuel Todd, “au cœur du système familial, le statut de la femme, bas ou élevé, est essentiel. D’abord, parce qu’il définit en lui-même un aspect de l’existence sur lequel les peuples ne sont guère prêts à transiger (…)[2]”. C’est la question de la femme qui révèle tout de la construction sociale, du regard qui est porté sur l’être humain et du contenu des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. »
Contrairement à François Hollande, Ségolène Royal avait eu le courage, sur certains sujets, de prendre ses distances avec le Parti Socialiste. C’est une fille de militaire, et elle en a très vraisemblablement conservé un patriotisme et un sens de l’intérêt supérieur de la Nation.
Existe-il pour l’avenir d’un peuple sujet plus crucial que celui de l’indépendance de décision ? Non ! Monsieur Hollande, vous semblez bel et bien pieds et poings liés. Aussi, je voulais vous dire, moi, l’enfant d’une immigration pour laquelle vous semblez prêt à sacrifier des principes et valeurs qui m’ont fait choisir la France, que vous me faites à présent peur, très peur !
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