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giesbert

  • Comment en est-on arrivé là ?

    Ces deux vidéos sont plus qu'instructives et résonnent tant avec l'actualité !

    Émission Les grandes questions de Franz-Olivier Giesbert.

    Voici un extrait de mon accrochage avec Mazarine Pingeot qui m'a cherché querelle, et m'a trouvée.

    Toujours le 17 décembre 2015, voici le passage où je suis interrogée par Franz-Olivier Giesbert sur ce que j'ai découvert lors de mon voyage à l'intérieur du Système.

    Extrait: “J'ai écrit Décomposition française pour une raison unique, c'est de laisser – puisque les écrits restent –, de laisser un témoignage pour les génération futures, afin qu'elles ne puissent pas penser, comme à une autre époque qui n'est pas si lointaine, que nous ne savions pas. Notre société savait, et notre société n'a pas fait grand chose pour éviter ce qui nous arrive. C'est mon témoignage que je livre à ceux qui viendront plus tard car nul ne peut savoir dans quelle direction la France, mais aussi l'Europe, va basculer.”

     

    Catégories : Politique
  • Côté coulisses

    À mon arrivée dans le salon invités de France 2, je découvre que je participe à un plateau de 10 personnes, quand je pensais être invitée à un plateau de 5 personnes. Ma réaction intérieure ? « Ma pauvre petite, si tu parviens à prononcer ne serait-ce qu’un seul mot intelligible, ce sera vraiment très très bien ».

    Je m’attendais à un débat autour de Pierre Nora à l’occasion des 30 ans de la revue Le Débat, je découvre que le sujet sera autre. Ce point ne me pose pas de difficulté. C’est le nombre d’intervenants autour de la table qui m’interroge. Il paraît clair que le temps indispensable au développement des idées ne sera pas là. J’entre alors en concentration. Il me faut me placer en mode « pilotage automatique ». C’est mon cerveau qui prendra les commandes. Je lui fais entièrement confiance. Je découvrirai ensuite le résultat, en visionnant l’émission après coup.

    Au moment d’entrer sur le plateau, Franz-Olivier Giesbert me dit très gentiment « souriez, car à la télé ça passe mieux si on sourit, et surtout parlez dès que vous le souhaitez ». C’est in situ que je vais comprendre ce que signifie la seconde partie de son très amical conseil. Pour pouvoir m’exprimer, Franz-Olivier Giesbert s’attend à ce que je coupe la parole à celui ou ceux qui sont en train de parler. Ce que je vais refuser de faire, malgré les nombreux encouragements qu’il va m’adresser tout au long de l’émission et que vous ne voyez pas à l’antenne. Heureusement qu’il me donnera tout de même la parole à deux reprises. Je vais tout de même finir par couper la parole à Mara Goyet, dont le misérabilisme dégoulinant me fait bondir. C’est là que j’évoque la nécessité que les aides sociales ciblent directement les enfants. Sous-entendu, lorsque ces aides passent par les parents, elles n’atteignent pas forcément les enfants.

    Voici, pêle-mêle, quelques-unes des pensées qui m’ont traversé l’esprit durant l’émission, au fil des paroles de certains orateurs :

    • Il y aurait donc actuellement, sur le territoire français, consensus sur la République, et tout le monde serait soudé autour de la laïcité ? Il y en a qui ne vivent pas sur la même planête que nous ! Les extra-terrestres possèdent finalement la même apparence physique que les terriens…
    • Le bonheur ? Qu’est-ce que le bonheur ? A-t-il été de tous temps une finalité, ou n’est-ce pas cette dictature du bonheur qui a entraîné la société contemporaine dans une fuite en avant et qui a rendu les Européens aussi vulnérables ? Soyez heureux, et surtout montrez que vous l’êtes. Souriez à pleines dents. Adoptez le consensus mou et la pensée molle. Honte à vous si vous n’avez pas trouvé le bonheur…
    • Est-il seulement capable d’imaginer qu’une foi puisse exister en un projet qui ne soit pas d’inspiration religieuse ? Visiblement non. Comme il a fait des études de philo, alors il est estampillé philosophe, et tout le monde se doit d’être d’accord avec lui. Ceux qui ne le sont pas prennent le risque d’être classés ignares ou incultes. J’assume faire partie de cette catégorie de pauvres péquenauds qui ne se vivent pas à l’heure bobo gauche-droite de la mondialisation. Je suis une péquenaude qui va jusqu’à se réjouir de la glaise de son territoire qui reste accrochée à ses chaussures.
    • Ce débat va dans tous les sens. Là, ça fait de longs moments qu’ils discutent de capitalisme et ils mélangent un peu tout, toutes les notions, tous les concepts. La crise ne serait donc pas réelle, elle serait de l’ordre du ressenti… ;
    • Alors là, avec tout ce qu’elle a dit dans son livre, je m’attendais à tout autre chose de sa part. Venir nous dire, après tout ce qu’elle a dû endurer dans ses classes : « ces pauvres parents, ils n’y peuvent rien si leur réveil ne sonne pas à 7 heures ». D’autre part, je suis choquée d’entendre un enseignant employer des mots grossiers. Se pourrait-il que les profs, entendant des grossièretés à longueur de journée, finissent par s’y habituer et se trouvent contaminés par ce mauvais virus ? Ce syndrôme me fait penser à ces générations de parents qui pensaient aider leur bébé en se mettant à lui parler bébé au lieu de s’exprimer convenablement…
    • Je comprends ce qui est sous-jacent aux chemins de Compostelle, mais ce qui ressort de cette discussion me semble un peu surréaliste. Pauvre deviendrait chic ? J’ai envie d’intervenir pour dire que goûter à la pauvreté quand elle est pleinement choisie et s’accompagne d’emblée d’un contrat à durée déterminée n’a strictement rien à voir avec une pauvreté dont vous ignorez le terme. Si vous savez que dans quelques semaines, un frigo bien garni vous attend, alors là, oui, être pauvre peut devenir une expérience très tendance. Vous ferez pâlir d’envie vos semblables, à qui vous raconterez votre aventure dans un autre monde. L’échange autour de la pauvreté me fait repenser au Ramadan : les gens ne mangent pas de la journée. Le but est de communier avec les pauvres, de partager leur souffrance. Mais à partir de midi, tout le monde ne pense plus qu’à manger. Les hommes quittent leur travail très tôt pour aller acheter tout ce qu’ils peuvent, et les femmes mettent en route les fourneaux. Ceux qui le peuvent dorment une partie de la journée. Le Ramadan est un mois quasi-mort pour l’économie, et pour la transmission des savoirs dans les établissements scolaires. Le soir venu, ce sera la multiplication des mets sur la table. Le mois du Ramadan, c’est celui où les gens mangent le plus. Où est la communion avec les pauvres ? Quels pauvres ? L’objectif premier a disparu des esprits…

    Puisque j’étais en pilotage automatique, j’ai découvert le résultat après coup, en visionnant l’émission. J’ai également lu les courriels qui m’ont été adressés. Au vu des quelques minutes où je me suis exprimée, je ne suis finalement pas mécontente du résultat, alors que le sentiment qui m’habitait au sortir du plateau, c’était plutôt une grande déception.

    Mon « pilote automatique » a réussi à placer des éléments majeurs en très peu de temps : 1- la responsabilité est politique ; 2- l’école et les enseignants ne sont pas des magiciens et ne peuvent pas tout ; 3- les parents doivent adhérer au contenu du pacte républicain - sous-entendu, lorsque ce n’est pas le cas, c’est dans cette direction qu’il faut chercher, en priorité, la raison de l’échec de leurs enfants ; 4- il faut renouer avec l’esprit de responsabilité, donc de responsabilisation ; 5- il faut tourner le dos à l’idéologie de la repentance et au misérabilisme.

    La radio et la plume conviennent bien mieux à ma personnalité. À la télé, pour bien faire passer son message, il est préférable de sourire de tout et donner l’impression d’être détaché de tout. J’en suis totalement incapable. La France est en train de mourir à petit feu sous les yeux de ses propres enfants. Ces derniers seront jugés coupables de non-assistance à personne en danger par le tribunal de l’Histoire s’ils ne parviennent pas à la sauver. Je ne vois rien de drôle dans tout cela.

    Henri Guaino : « Tout le monde n’est pas républicain […] L’indivisibilité de la République face au communautarisme, c’est un débat tout à fait d’actualité. C’est pas du tout quelque chose de secondaire ou d’anecdotique. TOUS LES JOURS, les assauts sont extrêmements forts […] C’est vrai pour la laïcité aussi. Derrière ce débat sur la République, la question qui est posée c’est : dans quelle société voulons-nous vivre ? Avec quels droits, quels devoirs et sur quelles valeurs ? C’est Georges Pompidou qui disait, je crois, un pays ce n’est pas une page blanche. Non, un pays n’est pas une page blanche. Il y a des mentalités, des représentations collectives, une histoire, des souvenirs, une mémoire individuelle et collective. Nous, tout cet héritage, nous l’avons appelé la République. »

    Catégories : Revue de presse