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démocratie

  • Chronique d’une fin de démocratie annoncée ?

    Le commentaire de Vive la Liberté m’amène à soumettre à votre réflexion le passage suivant, extrait de mon livre Immigration, intégration : le langage de vérité.

    « C’est parce que certains se sont plu à toujours tout minimiser et à tout justifier, même l’injustifiable, que nous en sommes arrivés là : une situation où notre société a fini par engendrer des fauves. Une société qui en vient à légitimer la violence ne pourra qu’être un jour balayée par cette violence. Les hommes et femmes politiques ont à présent très peur des fauves qu’ils ont eux-mêmes créés.

    C’est la peur qui guide désormais leurs prises de position et leurs décisions. Anticipant le plus souvent les demandes, ils reculent en leur sacrifiant l’une après l’autre, en guise d’offrande, chacune des vertèbres de la colonne vertébrale de la France. Si la classe politique agit ainsi, c’est parce que la France est devenue sa variable d’ajustement. Elle l’est devenue parce qu’elle ne semble plus croire depuis longtemps à la France, mais aux territoires optimisés dans la mondialisation.

    La France est devenue cette variable parce que le peuple français, contraint au silence, ne la défend plus guère, et aussi parce que les Français sont un vieux peuple respectueux de la démocratie. Ils attendent sagement le jour du vote pour tenter d’exprimer, à travers une abstention croissante, leur désaveu de leur classe politique. Or, la violence, c’est malheureusement la seule chose qu’entendent et redoutent les hommes et femmes politiques, et qui guide leur comportement sur ce sujet de l’immigration-insertion-intégration.

    C’est cela qui constitue le plus grand danger pour notre démocratie, car les citoyens comprennent petit à petit que respecter la démocratie ne paie pas, et que le joyau des droits de l’homme et du citoyen est en réalité devenu une arme de destruction employée contre eux pour entamer le corps politique qu’ils avaient réussi à constituer. »

    Catégories : Politique
  • Alexis de Tocqueville, le visionnaire

    Alexis de Tocqueville n’a que 26 ans lorsqu’il part aux États-Unis étudier la société américaine. Quatre ans plus tard, en 1835, il publie le premier tome de De la démocratie en Amérique ; puis, cinq ans plus tard, le tome II dans lequel il prédit avec une stupéfiante justesse les maux qui peu à peu gangrèneront les démocraties occidentales. En voici un extrait :

    « Je pense donc que l’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde ; nos contemporains ne sauraient en trouver l’image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.

    Au-dessus de cela s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger.

    J’ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu’on ne l’imagine avec quelques-unes des formes extérieures de la liberté, et qu’il ne lui serait pas impossible de s’établir à l’ombre même de la souveraineté du peuple.

    Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies : ils sentent le besoin d’être conduits et l’envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l’un ni l’autre de ces instincts contraires, ils s’efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leur tuteur. Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme, ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.

    Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent. »

    Catégories : Politique
  • Les dévoiements du politiquement correct

    À lire dans le Nouvel Économiste actuellement en kiosque, ou directement sur le site internet du journal, un article remarquable écrit par Caroline Castets, Rédactrice en chef adjointe du Nouvel Économiste. La version au format journal est à cette adresse.

    Extrait : « Résultat : une dictature verbale qui, quelles que soient ses origines – culpabilité latente par rapport à un passé honteux, peur de l’étiquette ou idéal soixante-huitard – n’est pas sans danger pour les causes qu’elle prétend défendre. Celles de minorités d’abord, que l’on ne juge plus que par le prisme de leur différence, mais aussi celles du vivre-ensemble et de la démocratie, menacés par cette “chape de plomb” – comme l’appelle Malika Sorel, du Haut Conseil à l’Intégration – qui, en interdisant de nommer certaines réalités, interdit également de les combattre. Un dévoiement qui permet aujourd’hui au politiquement correct de servir d’autres causes. À commencer par celle de l’extrémisme. »

    Autre information : sur France 2 ce soir à 23h15, Franz-Olivier Giesbert recevra dans « Vous aurez le dernier mot ! » Jean Tulard, Pierre Nora, Henri Guaino, Malika Sorel… et d’autres invités.

    Catégories : Revue de presse
  • Allons enfants...

    Les Français sont opposés à la discrimination positive, et pourtant « ceux d’en haut » veulent nous l’imposer, par tous les moyens. Ces derniers pensent même que la Constitution, qui est celle du peuple de France, leur appartient. Que signifie désormais la « démocratie » ? Et que signifie le terme « élite » quand l’élite ne guide plus, mais nous entraîne vers des lendemains porteurs de régression et de désespérance ?

    Beaucoup d’entre vous m’écrivent pour évoquer le courage avec lequel je mène mon petit bonhomme de chemin, nageant à contre-courant, pour reprendre cette expression que vous utilisez dans vos courriels. C'est vrai que certains jours ne sont pas faciles, car il est très douloureux de lutter pour empêcher un suicide collectif. Et pourtant que de belles rencontres, que de force transmise à des hommes et des femmes qui partout se lèvent, ou s’apprêtent à se lever, pour se mettre en accord avec leur petite voix intérieure !

    De tous temps, la France a su faire naître des enfants qui se sont levés pour elle lorsqu’elle s’est trouvée menacée. Nous y voilà de nouveau, et la France aura besoin de tous ses enfants pour briser les chaînes avec lesquelles on tente de l'asservir et de la soumettre.

    Je suis très pressée de lire les conclusions du rapport de la commission Veil. Dans notre univers désormais pollué, y retrouver l’impératif de la défense des principes qui constituent le noyau de l’identité française représenterait en effet une salutaire bouffée d’oxygène. Mais il faudra, dans tous les cas, continuer de monter la garde, car le cheval de Troie du communautarisme est désormais introduit dans la maison France. C'est sur le terrain politique, donc avec l’aide de tous les citoyens, que nous parviendrons à le neutraliser, ou mieux, à le mettre hors d’état de nuire. Pour maximiser ses chances de réussite, ce combat devra être mené au sein de chaque formation politique.

    Catégories : Politique