Voilà ce qu’a provoqué en moi la nouvelle de la rémunération de Madame Boutin. Lu dans L’Express : « Christine Boutin a confirmé que cette rémunération (9500 euros) s’ajoutait à son indemnité de conseillère générale des Yvelines (environ 2600 euros bruts par mois) et sa retraite de parlementaire (1986-2010, environ 6000 euros par mois). »
Éric Woerth a demandé à Christine Boutin de renoncer à son cumul de salaires : « À partir du moment où une polémique est née, il faut répondre à la polémique », a-t-il dit. Si je comprends bien le français, cela signifie qu’en l’absence de polémique, ils peuvent continuer de se goinfrer comme si de rien n’était ?
Christine Boutin, sur France Info : « J’ai une superbe mission, une responsabilité majeure qui va sans doute participer à la pacification mondiale. Quand il s’agit du travail des enfants, de l’inégalité sociale entre travailleurs, excusez-moi du peu, ça mérite qu’on s’y donne à fond. »
De quelle crédibilité les goinfres et autres justificateurs de goinfrerie peuvent-ils se prévaloir, pour venir ensuite évoquer la justice sociale devant des classes moyennes qui portent le pays à bout de bras ? Mais ma parole, comme on dit dans le sud, ils n’ont pas de morale ! « Ils n’ont pas de pain, qu’on leur donne de la brioche ! » : cette phrase, attribuée à Marie-Antoinette, pourrait être aussi bien prononcée par l’un de nos contemporains.
Pour mémoire, François Fillon, le 21 septembre 2007 : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un État qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer. » Vous avez bien raison, Monsieur le Premier ministre, « ça ne peut pas durer ».