Voici quelques bribes cueillies dans la demeure d’Alexandre Dumas, le château de Monte-Christo, dont je recommande la visite à ceux qui ne le connaissent pas. Le château est situé à Port-Marly dans les Yvelines.
Alexandre Dumas était soupçonné de ne pas être l’auteur de toutes ses publications. Sa grand-mère maternelle étant d’origine africaine, voici le genre d’échange qui circulait à ce sujet dans les salons parisiens :
Un détracteur : «Au fait, cher maître, vous devez bien vous y connaître en nègres.»
Alexandre Dumas : « Mais très certainement ; mon père était mulâtre, mon grand-père un nègre et mon arrière-grand-père un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit. »
Ne trouvez-vous pas que c’est l'esprit qui manque le plus à notre époque, et que notre pays est victime d'une terrible régression ? De nos jours, c’est la justice qui serait aussitôt saisie ; une justice embouteillée et qui fonctionne avec nos deniers. Nous devons toujours nous en souvenir !
À présent, « le quarantième ours », histoire porteuse d’une très forte symbolique, qu’Alexandre Dumas nous rapporte de son voyage en Russie :
« Ne croyez pas que nous en ayons fini avec les ours. Non, il me reste à vous parler de l’ours fatal, du seul ours qui soit véritablement à craindre pour un chasseur, si courageux ou si habile qu’il soit.
On peut tuer trente-neuf ours sans attraper une égratignure, mais le quarantième ours vengera les trente-neuf premiers.
C’est une croyance tellement répandue en Russie, que le plus hardi, le plus habile, le plus adroit chasseur, qui n’a pas sourcillé aux trente-neuf premiers ours, n’attaquera le quarantième qu’en tremblant.
Or, attaquant le quarantième ours en tremblant, il manquera le quarantième ours et le quarantième ours ne le manquera pas.
Il faut bien qu’il y ait quelque chose de vrai là-dedans, puisqu’il y a, en Russie, vingt, trente, cent chasseurs peut-être, qui ont été tués par leur quarantième ours.»