Le 14 juillet 1790, la fête de la Fédération réunissait les députés des 83 départements, ainsi que le Roi Louis XVI, sur le Champ-de-Mars à Paris. Depuis 1880, c’est cette date que le peuple français commémore à l’occasion du 14 juillet, devenu jour de la fête nationale.
Que de larmes et de sang ont été versés pour que le peuple français puisse vivre l’idéal de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ! Mais que reste-il aujourd’hui de cet idéal ? Attaqué de toutes parts, il devient chaque jour plus fragile. Ironie du sort, ce sont des enfants de France allaités à sa mamelle qui lui portent les coups les plus durs, ceux qui pourraient un jour emporter son dernier souffle de vie.
Extrait de mon article pour les 30 ans de la revue Le débat : « Dans notre pays, pas un seul intellectuel ni une seule personnalité politique qui ne se réclame de la République ; et pourtant, ces dernières décennies, aucun des principes fondamentaux qui constituent les piliers de cette République n’aura été épargné. Mais les peuples ne sont pas amnésiques. Ils possèdent une mémoire collective. Ils savent qui ils sont et d’où ils viennent. »
Monsieur le Président de la République, je vous interpelle en ce jour de notre fête nationale. Vous êtes, comme moi, un enfant de la première génération de l’immigration ; vous de l’immigration européenne, moi de l’immigration africaine. Si vous ne semblez pas imprégné autant que vos deux prédécesseurs de la culture historique et littéraire du peuple français, vous donnez, contrairement à eux, le sentiment d’avoir compris qu’un danger de mort planait au dessus de la tête de Marianne. Vous avez également sur eux l’immense avantage du courage politique. Vous avez aujourd’hui l’obligation historique de mobiliser votre courage sur la question de la restauration de la France. Si le peuple français vous a choisi pour conduire son destin à un moment où la République vacille, c’est que vous lui avez fait cette promesse. Mais vous ne l’attirerez plus avec des promesses, seulement avec des actes forts qui rompront définitivement avec la pensée unique qui a enchaîné la France et l’a entraînée vers le déclin.
Vous avez aujourd’hui la possibilité de permettre au peuple français, trop longtemps bâillonné, d’accomplir la révolution pacifique qui lui permettra de clore le chapitre de la Révolution française. Vous ne pouvez ignorer qu’« à vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inéluctables les révolutions violentes » (John F. Kennedy).