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ump - Page 2

  • Qu’ils les accueillent dans les écoles de leurs enfants !

    Voici ce que j’écrivais en mai 2008 :

    « Les enfants des banlieues sensibles qui souhaitent étudier en sont parfois, et même de plus en plus souvent, empêchés par leurs petits camarades de classe.

    Solution : encourager les meilleurs d’entre eux à fuir les établissements de leurs quartiers. (humour…)

    Tout a été prévu. Comme cela condamnera à terme les établissements des banlieues les plus sensibles, désertés par leurs meilleurs éléments, les plus problématiques d’entre eux seront alors fermés, et leurs effectifs répartis dans d’autres établissements. C’est une nouvelle technique d’extinction des incendies : lorsque subsistent des braises, les récupérer et les disséminer. Il faudrait breveter le procédé, puis aller le proposer à tous les pompiers de la planète. »

    Voici ce que j’écrivais en mai 2010 :

    « Savez-vous quelle est l’idée politique qui circule à présent à ce sujet ? Les établissements les plus difficiles, ceux dont les résultats sont catastrophiques, seraient fermés, et leur population répartie dans d’autres établissements. Car c’est bien connu, lorsqu’un pompier se trouve face à un feu, le meilleur moyen pour lui de l’éteindre est de prendre les braises et de les disséminer ! »

    _____________

    Des expériences de transport d’élèves des quartiers sensibles vers d’autres quartiers sont actuellement déployées, et il est question de fermer les établissements scolaires qui ont le plus pâti de la suppression de la carte scolaire, et d’en répartir les élèves.

    Voici à présent une information relayée hier par France Info, et aujourd’hui par le Figaro et le Monde :

    « L’Établissement de Réinsertion Scolaire avait ouvert ses portes ce lundi matin, à Craon en Mayenne. Un établissement censé accueillir des collégiens dits perturbateurs […] “dont le comportement nécessite un éloignement”.

    Or, la douzaine de collégiens de Seine-Saint-Denis en rupture de ban s’en serait pris aux autres élèves ce matin. Les enseignants ont donc décidé d’exercer leur droit de retrait, et demandent la fermeture de la toute nouvelle unité […] Des parents d’élèves aussi ont annoncé leur intention de retirer leurs enfants de l’établissement, en attendant que l’Établissement de Réinsertion Scolaire (ERS) ferme. Cinq des agresseurs auraient été renvoyés dans leur département d’origine par les gendarmes. »

    « À la mi-journée, dans la cour déserte de ce coquet collège, on pouvait entendre des insultes proférées par les neuf pensionnaires restants depuis les fenêtres des leurs locaux, situés dans le bâtiment central du collège. “Un ministre a dit qu’un seul de ces jeunes pouvait pourrir un établissement de 1.000 élèves, alors imaginez 14 d’entre eux au milieu de 350 collégiens”, soupire M. Mounier. »

    « “Aujourd’hui, ils ont l’air content de leur coup, en moins de 24 heures ils ont ’vidé’ les 350 élèves du collège et ont crié ’on est chez nous’", poursuit l’enseignant »

    « La création des ERS a été annoncée en avril. Le premier a ouvert ses portes en septembre dans les Alpes-Maritimes. Une dizaine d’autres sont annoncés pour fin novembre et dix autres d’ici la fin de l’année scolaire. Selon le ministère, les ERS “accueillent des collégiens en difficulté scolaire et sociale, dont le comportement nécessite un éloignement et une prise en charge différente”. »

    Savez-vous ce que tout cela m’inspire ? C’est que les Français ne peuvent plus être sereins nulle part  sur le territoire national, puisque nos élites peuvent, à tout moment, déverser chez eux le produit de leurs erreurs politiques. Pourquoi ne les accueillent-ils donc pas dans les écoles de leurs enfants ?

    Pendant que la France sombre, incapable de regarder vers le haut et désespérant ainsi son peuple, les pays émergents se lancent dans la course à la formation d’ingénieurs de très haut niveau, dans le but de devenir des champions de R&D dont les produits innovants vampiriseront les marchés de demain. Le sursaut devient urgent !

    Je vous recommande vivement la lecture du très bon article que Natacha Polony a publié après avoir participé à la convention Éducation de l’UMP. Vous êtes très nombreux à m’écrire votre souhait de me voir diffuser mon analyse du sujet ainsi que mes recommandations ; je tiens à vous dire que le conseiller d’un ministre avait lourdement insisté pour que j’intervienne lors de cette convention, mais sans succès…

    Catégories : Éducation - instruction, Insertion - intégration
  • Que faut-il penser de l’affaire Soumaré ?

    Je souhaite le dire en préalable, je soutiens la cause de la réinsertion, au sein de la société, de tous ceux qui se sont un jour égarés dans la voie de la délinquance. Je pense que le monde politique ne s’investit pas assez dans cette question de la réinsertion sociale. Comment accepter qu’une personne puisse être une seconde fois sanctionnée, et condamnée à vivre en marge de notre société, lorsqu’elle montre sa volonté de tourner le dos à la délinquance ?

    Ce préalable étant fait, je dois dire qu’après avoir découvert des éléments de son passé dans la presse, je suis profondément choquée par le choix d’Ali Soumaré comme tête de liste du PS en Île-de-France. Il aurait de plus été « condamné en 2009 à deux mois ferme pour rébellion à agents de la force publique. Lemonde.fr a pu consulter ce jugement. »

    Il existe en France un nombre incalculable de personnes issues de l’immigration qui ne possèdent aucun casier judiciaire, et qui de plus sont compétentes ; et voilà qu’un parti de gouvernement va chercher, en le présentant de surcroît comme « issu de la diversité », un jeune homme qui a été condamné pour des actes de délinquance et, qui plus est, pour rébellion à agent de la force publique. À quoi les partis politiques jouent-ils ? Ont-ils seulement conscience qu’ils participent ainsi à rendre plus difficile encore l’intégration des enfants issus de l’immigration ? Les politiques ne semblent pas comprendre – et c’est là que c’est grave – que présenter à l’opinion publique comme l’élite issue de l’immigration, des personnes à casier judiciaire, ou d’autres sur lesquelles pèsent des soupçons quant à la réalité de leurs diplômes… ne peut qu’appeler la conclusion suivante : « eh bien ça alors, si c’est ça leur élite… » Ces choix sont catastrophiques pour l’image des populations issues de l’immigration. Même si je me situe à l’opposé des prises de position communautaristes que prend parfois Rama Yade, elle a, à mes yeux, le mérite de présenter un parcours éducatif qui a valeur d’exemple.

    Le PS n’a probablement pas vérifié le parcours d’Ali Soumaré. Pendant plusieurs semaines, la presse a surveillé les partis politiques : combien de personnes issues de la diversité le PS et l’UMP inscriraient-ils sur leurs listes ? Cela relevait de l’obsession, et a vraisemblablement mis une forte pression sur les partis politiques. Dans ces conditions, peu importait le parcours ; seule comptait la couleur de la peau. Voilà à quoi conduit le choix d’individus à raison de leur origine ethnique ou raciale. Considérer l’autre sur la base de sa couleur de peau, et adapter son comportement en conséquence, n’est-ce pas là que commence le racisme ?

    Les politiques n’ont malheureusement pas encore compris à quel point l’image des populations issues de l’immigration est dégradée dans l’opinion publique. Ce sera une œuvre de longue haleine, de la part de tous les acteurs concernés, que d’en construire une image positive. Cela nécessitera la plus grande rigueur et une certaine hauteur d’exigence.

    Espérons que cette invraisemblable erreur de recrutement du PS pousse l’ensemble des politiques à réfléchir davantage, à l’avenir, à leurs responsabilités.

    J’aimerais connaître votre point de vue : doit-on considérer que le recrutement d’un ancien délinquant à un poste d’élu peut envoyer le signal que notre société sait pardonner et réhabiliter, ou est-ce une lamentable erreur qui pourrait, dans le cas présent, affecter encore un peu plus l’image de l’immigration ?

    Catégories : Politique
  • Décision attendue du Conseil constitutionnel

    Le 25 octobre dernier, le Parti Socialiste a déposé un recours au Conseil constitutionnel sur la loi sur l’immigration. Le Conseil constitutionnel dispose d’un mois, à dater du 25 octobre, pour rendre sa décision.

    Le document de recours a également été signé par François Bayrou, Président du MoDem, ainsi que par des députés du groupe GDR (communistes et Verts). Ils ont demandé entre autres au Conseil constitutionnel de censurer l’article qui permettrait de légaliser le recours aux statistiques ethniques dans notre pays. Voici le passage en question :

    « Quant à l’article 63 autorisant les statistiques ethniques issu d’un amendement parlementaire, il convient de s’interroger sur son lien avec un texte relatif à l’immigration, alors de surcroît que le législateur n’a pas apporté toutes les garanties nécessaires à la protection des droits fondamentaux en cause dont ceux consacrés par l’article 1er de la Constitution. C’est pourquoi, il nous apparaît si important que vous fassiez prévaloir les droits et libertés fondamentaux, loin des exploitations électorales, en demeurant tout simplement fidèle à votre jurisprudence protectrice des principes républicains. Votre décision est donc, à cet égard, particulièrement espérée. »

    J’ai été très heureuse de constater à cette occasion que le sursaut sur le comptage ethnique s’était produit, même s’il fut extrêmement tardif. L’honneur de notre représentation nationale est donc sauf : tous nos élus ne se sont en effet pas laissés aveugler par la seule question des tests ADN. Il me semble que le premier devoir qui devrait incomber à chacun de nos parlementaires est la vigilance constante quant au respect des principes fondamentaux de notre pacte républicain. Comme je le développe dans Le puzzle de l’intégration, non seulement ces principes concourent à sculpter l’identité française, mais ils participent très largement à dessiner la société française de demain. Pour ces raisons, si « l’envie » prenait à nos gouvernants de modifier ces principes, la moindre des choses serait bien qu’ils consultent le peuple français sur des questions aussi lourdes de conséquences. Des choix qui à terme bouleverseraient notre société ne sauraient en effet être imposés au peuple français, sans même, il faut le signaler, l’avoir informé de tous les tenants et aboutissants. C’est moralement et éthiquement indéfendable.

    Je ne suis malheureusement pas certaine que l’on s’embarrasse vraiment de ces considérations, qui pourtant touchent véritablement au respect du peuple français. Il n’est qu’à observer ce qui se produit actuellement avec l’introduction dans notre pays du traitement inégalitaire des citoyens, dont les partis politiques tels que le PS ou l’UMP osent se glorifier dans le cadre du processus de désignation de leurs candidats aux prochaines municipales. La discrimination positive, à raison de la couleur de la peau ou de l’origine ethnique, est bel et bien à l’œuvre dans ces partis. La même approche anticonstitutionnelle (il est très important de le garder à l’esprit) prévaut également dans certaines entreprises. Ainsi, Jean-Paul Agon, Directeur Général du groupe l’Oréal, déclarait-il au mois de juillet dernier au journal le Monde : « L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume […] Aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chances d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche. »

    Quand verrons-nous nos propres élus soucieux de faire respecter la Constitution française ? La question est posée. Pourtant, tant que cette dernière est en vigueur, s’y conformer est une obligation légale : « Nul n’est censé ignorer la Loi ». Visiblement, ce n’est pas toujours le cas dans la République Française en 2007, à commencer par les élus du peuple eux-mêmes ; c’est un comble !

    Catégories : Discrimination positive, Politique