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  • Les cocus de la République

    Voici un commentaire posté par notre ami Jugurta. Je le publie en billet. Je partage son constat. J’ai vu de nombreux Français issus de l’immigration, intégrés, qui sont aujourd’hui déçus car ils ont toujours été maintenus à l’écart au profit de communautaristes et de tous ceux qui travaillent à nourrir la haine des populations issues de l’immigration contre la France. Dernier exemple en date ? Rachida Dati. L’ancienne ministre de la justice appelle les musulmans, à mots à peine voilés, à être moins dociles, et donc à se dresser contre la France. Au lieu d’expliquer qu’il leur est très important, pour leur image, de respecter les lois françaises comme tout un chacun, elle justifie l’occupation de l’espace public. Comment un ancien ministre de la justice peut-il se permettre de tenir de tels propos hautement irresponsables, car dangereux pour tous ? En guise de récompense, la voici aujourd’hui assurée d’un cadeau en 2012 : la députation dans la ville de Paris. Ceux de mes lecteurs qui sont à l’UMP, et les autres aussi d’ailleurs, doivent dire ce qu'ils ressentent au Président de la République ainsi qu’à l’UMP. Les Français aspirent au respect, au retour de la cohérence et à la disparition des doubles discours en politique. Vous avez là une nouvelle démonstration du fait que ce n’est pas la République qui est coupable, mais bel et bien la classe politique qui dessert la République, les Français de souche et ceux issus de l’immigration qui ont été convaincus que la France était coupable. Une profonde injustice et un pur délire, lorsqu’on sait le sort des leurs restés dans leurs pays d’origine !

    Jugurta : Les enfants d’immigrés intégrés ou les “cocus de la République”

    « On nous avait, jadis, incités à nous intégrer dans la communauté nationale française. On nous avait instruits, via le roman national et ses événements fondateurs, à la grandeur de ce pays appelé France. On avait travaillé à l’école, au collège, au lycée pour acquérir les fondamentaux qui devaient, pensait-on, naïfs que nous étions, nous permettre de nous insérer dans la société française.

    On nous avait appris à parler et à écrire grâce à des dictées dont les zéros pointés révélaient encore nos lacunes. On nous avait fortement incités, lors de nos rendez-vous de naturalisation, à franciser nos prénoms pour nous fondre plus facilement dans la communauté nationale.

    Or, actuellement, tout est fait dans le discours politique et dans les actes pour nous renvoyer à notre communauté originelle. Non que celle-ci soit dénuée de qualités, mais nous avions choisi la modernité individuelle à la tradition communautaire. Nous avions préféré à un moment de notre vie nous inscrire à la suite des hommes et des femmes qui dès la Renaissance, et plus encore les Lumières, avaient décidé que l’être humain, l’individu, était au centre et son devenir à porté de mains.

    Aujourd’hui, nous souhaitons être jugés pour ce que nous faisons et non ce que nous sommes. Mais voilà, on nous renvoie constamment à un hasard, notre naissance. Nous avons accompli un cheminement intellectuel, spirituel, et arrivés presque à destination, on voit cet édifice se défaire sous nos pas.

    Aux nouveaux venus, nul besoin de maîtriser les fondamentaux, nul besoin de savoir parler, écrire, lire dans la langue du pays d’accueil, des traducteurs seront là pour vous faciliter la tâche, mieux, si vous ne connaissez pas votre langue maternelle, on vous l’apprendra sans se demander si elle vous servira réellement dans votre quotidien ou si au contraire elle ne vous éloignerait pas de vos concitoyens français.

    Aussi, ceux qui ont fait des efforts pour faire partie de la majorité invisible sont purement et simplement aujourd’hui, les “cocus de la République”. »

    Catégories : Politique
  • Les attendus du jugement Baby Loup

    Merci à Stéphane de nous avoir communiqué le contenu du jugement.

    Lisez surtout la page 8 qui est très importante, car y est précisé que la décision est fondée sur le fait que la Constitution de feu le Général de Gaulle stipule que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». C’est probablement ce qui a amené l’avocat Richard Malka à déclarer ce qui suit à la journaliste Catherine Fournier de 20 minutes :

    « Ce jugement est extrêmement important car il a une portée générale et rappelle explicitement que la Constitution s’applique pour tous, dans le domaine public comme dans le domaine privé […] Il n’y aucune raison que l’article 1 de la Constitution qui pose le principe de la République laïque ne s’applique pas dans le monde professionnel. »

    Je vous engage à relire mon billet du 21 octobre 2009 : « Dépassionner pour pouvoir agir ». En voici quelques extraits :

    « Je sais la souffrance des Français qui ne reconnaissent plus la France du préambule de la Constitution. Je sais qu’ils ont perdu confiance en leurs élites, et pour cause ! Je sais aussi, dans le même temps, que la détresse est grande parmi ceux que la France, en appliquant le « droit du sol », a affublés d’une identité dont ils ne se sentent pas porteurs. Je sais tout cela, mais il est pourtant indispensable de créer les conditions de sérénité qui permettront à ce sujet d’être enfin un jour mis au menu de notre classe politique.

    Or, dès lors que l’on aborde la question de l’intégration, les passions se déchaînent. Il semble quasi-impossible d’apaiser ce débat ; pourtant, l’enjeu est de taille, puisque sans apaisement, jamais ce sujet, LE sujet qui engage l’avenir de la France et des Français, ne sera traité.

    Si notre société n’avait pas été aussi gravement malade, elle aurait su, malgré ses élites, traiter dès l’apparition des premiers symptômes l’échec de l’insertion dû à l’incompatibilité avec la culture française de certaines valeurs importées. Je parle ici d’insertion, et non d’intégration ; ceux qui ont lu Le puzzle de l’intégration en comprendront la raison.

    Le problème de fond est-il réellement l’Islam (ou toute autre religion ou croyance qui serait venue questionner les valeurs françaises) ou ce cancer de la perte de repères dont le peuple français est profondément atteint ? Et nous le savons, il n’est pas le seul peuple à en être affecté.

    Une prise de conscience est nécessaire sur ce point : la stigmatisation de la religion musulmane et des musulmans produit l’effet opposé à celui qui est recherché, puisqu’en opérant de la sorte, il n’est guère laissé d’autre choix aux musulmans, quel que soit leur niveau de pratique, que de s’agglomérer. Il ne peut en être autrement, vu la très forte pression qu’exerce le groupe sur l’individu. Cette approche est donc totalement contre-productive et heurte en outre, de manière injuste, tous ceux qui ne demandent qu’à vivre en paix dans la société d’accueil. Pour avoir vécu parmi des musulmans, je sais à quel point la religion peut devenir un instrument redoutable d’efficacité pour dresser les uns contre les autres. En Algérie et dans de nombreux pays musulmans, la religion dresse des musulmans contre des musulmans. Si ces pays avaient été laïques, ils ne seraient pas autant frappés, comme ils le sont à présent, par le malheur.

    Je suis convaincue que l’une des graves erreurs commise par nos dirigeants a été de remettre en cause la laïcité à un moment où elle s’imposait plus que jamais pour prévenir et anticiper les conséquences des importants flux migratoires […] »

    J’ajouterai aujourd’hui, fin 2010, que je suis encore plus convaincue que la clé se trouve dans le réveil des consciences. Les Français doivent en effet se réapproprier leur héritage, qui correspond à un très long processus. Ils doivent exiger que leurs hommes et femmes politiques fassent en sorte que les lois françaises, qui ne sont en réalité que la traduction de l’héritage du peuple français, soient respectées par tous, sans aucune exception. Dire cela, c’est simplement exiger de la classe politique qu’elle fasse son travail, rien de plus !!! Le risque ? C’est qu’il n’y ait, à terme, plus aucune possibilité de vivre ensemble, si les religions ne retournent pas dans la sphère intime ou privée. Si cela advenait, ce sont nos élites politiques qui devraient alors assumer la responsabilité de cette tragédie humaine.

    Catégories : Identité, Insertion - intégration, Politique
  • Manuel Valls : “menacé de mort parce que je suis un représentant de la République”

    Après son agression sur un marché de Corbeil-Essonnes, samedi 27 novembre, Manuel Valls a accordé un entretien au JDD : « je me suis retrouvé couvert d’œufs, bousculé, pratiquement par terre. Très vite, des individus nous ont insultés, menacés de mort, intimé de partir du quartier, ce qu’évidemment, nous n’avons pas fait […] Les agresseurs n’avaient aucune revendication. C’est tout simplement parce que je suis le représentant d’une autorité, de la République. […] »

    Voici l’analyse que fait Manuel Valls de cette agression : « À Corbeil-Essonnes, il y a eu une corruption des esprits par l’argent. En plus d’avoir un quartier qui souffre déjà de nombreuses plaies – échec solaire, délinquance, chômage, – vous avez des réseaux de voyous, des réseaux mafieux, qui considèrent que le quartier est à eux. Le comportement de la municipalité précédente leur a sans doute laissé croire cela. »

    Quelle analyse Manuel Valls tire-il des violences et agressions qui se produisent dans de nombreux quartiers sur le territoire national ? Quelle interprétation donne-t-il aux violences qui s’exercent au quotidien contre le corps enseignant, les pompiers, les policiers ou encore contre les jeunes filles et les femmes dans certains quartiers ? Que ce serait, là aussi, une question de « corruption des esprits par l’argent » ? Doit-on rappeler que la majorité des municipalités du 93, par exemple, sont dirigées par des maires de gauche (65%), et que les régions de France sont dirigées, à 91%, par la gauche ?

    Que faudra-t-il donc qu’il arrive pour que les élites politiques regardent la réalité en face et assument enfin, ensemble, leurs responsabilités ? N’est-il pas temps de traiter de manière responsable ce très grave sujet qui concerne directement la paix dans notre société ? Cette dure et dangereuse réalité, ce sont pourtant eux qui ont participé à la créer. S’ils avaient sorti cette question du champ partisan, jamais en effet l’impunité n’aurait pu se développer telle une mauvaise herbe, et surtout, jamais Monsieur Valls n’aurait été agressé au motif qu’il est, comme il a tenu à le préciser, le représentant d’une autorité, de la République.

  • Côté coulisses

    À mon arrivée dans le salon invités de France 2, je découvre que je participe à un plateau de 10 personnes, quand je pensais être invitée à un plateau de 5 personnes. Ma réaction intérieure ? « Ma pauvre petite, si tu parviens à prononcer ne serait-ce qu’un seul mot intelligible, ce sera vraiment très très bien ».

    Je m’attendais à un débat autour de Pierre Nora à l’occasion des 30 ans de la revue Le Débat, je découvre que le sujet sera autre. Ce point ne me pose pas de difficulté. C’est le nombre d’intervenants autour de la table qui m’interroge. Il paraît clair que le temps indispensable au développement des idées ne sera pas là. J’entre alors en concentration. Il me faut me placer en mode « pilotage automatique ». C’est mon cerveau qui prendra les commandes. Je lui fais entièrement confiance. Je découvrirai ensuite le résultat, en visionnant l’émission après coup.

    Au moment d’entrer sur le plateau, Franz-Olivier Giesbert me dit très gentiment « souriez, car à la télé ça passe mieux si on sourit, et surtout parlez dès que vous le souhaitez ». C’est in situ que je vais comprendre ce que signifie la seconde partie de son très amical conseil. Pour pouvoir m’exprimer, Franz-Olivier Giesbert s’attend à ce que je coupe la parole à celui ou ceux qui sont en train de parler. Ce que je vais refuser de faire, malgré les nombreux encouragements qu’il va m’adresser tout au long de l’émission et que vous ne voyez pas à l’antenne. Heureusement qu’il me donnera tout de même la parole à deux reprises. Je vais tout de même finir par couper la parole à Mara Goyet, dont le misérabilisme dégoulinant me fait bondir. C’est là que j’évoque la nécessité que les aides sociales ciblent directement les enfants. Sous-entendu, lorsque ces aides passent par les parents, elles n’atteignent pas forcément les enfants.

    Voici, pêle-mêle, quelques-unes des pensées qui m’ont traversé l’esprit durant l’émission, au fil des paroles de certains orateurs :

    • Il y aurait donc actuellement, sur le territoire français, consensus sur la République, et tout le monde serait soudé autour de la laïcité ? Il y en a qui ne vivent pas sur la même planête que nous ! Les extra-terrestres possèdent finalement la même apparence physique que les terriens…
    • Le bonheur ? Qu’est-ce que le bonheur ? A-t-il été de tous temps une finalité, ou n’est-ce pas cette dictature du bonheur qui a entraîné la société contemporaine dans une fuite en avant et qui a rendu les Européens aussi vulnérables ? Soyez heureux, et surtout montrez que vous l’êtes. Souriez à pleines dents. Adoptez le consensus mou et la pensée molle. Honte à vous si vous n’avez pas trouvé le bonheur…
    • Est-il seulement capable d’imaginer qu’une foi puisse exister en un projet qui ne soit pas d’inspiration religieuse ? Visiblement non. Comme il a fait des études de philo, alors il est estampillé philosophe, et tout le monde se doit d’être d’accord avec lui. Ceux qui ne le sont pas prennent le risque d’être classés ignares ou incultes. J’assume faire partie de cette catégorie de pauvres péquenauds qui ne se vivent pas à l’heure bobo gauche-droite de la mondialisation. Je suis une péquenaude qui va jusqu’à se réjouir de la glaise de son territoire qui reste accrochée à ses chaussures.
    • Ce débat va dans tous les sens. Là, ça fait de longs moments qu’ils discutent de capitalisme et ils mélangent un peu tout, toutes les notions, tous les concepts. La crise ne serait donc pas réelle, elle serait de l’ordre du ressenti… ;
    • Alors là, avec tout ce qu’elle a dit dans son livre, je m’attendais à tout autre chose de sa part. Venir nous dire, après tout ce qu’elle a dû endurer dans ses classes : « ces pauvres parents, ils n’y peuvent rien si leur réveil ne sonne pas à 7 heures ». D’autre part, je suis choquée d’entendre un enseignant employer des mots grossiers. Se pourrait-il que les profs, entendant des grossièretés à longueur de journée, finissent par s’y habituer et se trouvent contaminés par ce mauvais virus ? Ce syndrôme me fait penser à ces générations de parents qui pensaient aider leur bébé en se mettant à lui parler bébé au lieu de s’exprimer convenablement…
    • Je comprends ce qui est sous-jacent aux chemins de Compostelle, mais ce qui ressort de cette discussion me semble un peu surréaliste. Pauvre deviendrait chic ? J’ai envie d’intervenir pour dire que goûter à la pauvreté quand elle est pleinement choisie et s’accompagne d’emblée d’un contrat à durée déterminée n’a strictement rien à voir avec une pauvreté dont vous ignorez le terme. Si vous savez que dans quelques semaines, un frigo bien garni vous attend, alors là, oui, être pauvre peut devenir une expérience très tendance. Vous ferez pâlir d’envie vos semblables, à qui vous raconterez votre aventure dans un autre monde. L’échange autour de la pauvreté me fait repenser au Ramadan : les gens ne mangent pas de la journée. Le but est de communier avec les pauvres, de partager leur souffrance. Mais à partir de midi, tout le monde ne pense plus qu’à manger. Les hommes quittent leur travail très tôt pour aller acheter tout ce qu’ils peuvent, et les femmes mettent en route les fourneaux. Ceux qui le peuvent dorment une partie de la journée. Le Ramadan est un mois quasi-mort pour l’économie, et pour la transmission des savoirs dans les établissements scolaires. Le soir venu, ce sera la multiplication des mets sur la table. Le mois du Ramadan, c’est celui où les gens mangent le plus. Où est la communion avec les pauvres ? Quels pauvres ? L’objectif premier a disparu des esprits…

    Puisque j’étais en pilotage automatique, j’ai découvert le résultat après coup, en visionnant l’émission. J’ai également lu les courriels qui m’ont été adressés. Au vu des quelques minutes où je me suis exprimée, je ne suis finalement pas mécontente du résultat, alors que le sentiment qui m’habitait au sortir du plateau, c’était plutôt une grande déception.

    Mon « pilote automatique » a réussi à placer des éléments majeurs en très peu de temps : 1- la responsabilité est politique ; 2- l’école et les enseignants ne sont pas des magiciens et ne peuvent pas tout ; 3- les parents doivent adhérer au contenu du pacte républicain - sous-entendu, lorsque ce n’est pas le cas, c’est dans cette direction qu’il faut chercher, en priorité, la raison de l’échec de leurs enfants ; 4- il faut renouer avec l’esprit de responsabilité, donc de responsabilisation ; 5- il faut tourner le dos à l’idéologie de la repentance et au misérabilisme.

    La radio et la plume conviennent bien mieux à ma personnalité. À la télé, pour bien faire passer son message, il est préférable de sourire de tout et donner l’impression d’être détaché de tout. J’en suis totalement incapable. La France est en train de mourir à petit feu sous les yeux de ses propres enfants. Ces derniers seront jugés coupables de non-assistance à personne en danger par le tribunal de l’Histoire s’ils ne parviennent pas à la sauver. Je ne vois rien de drôle dans tout cela.

    Henri Guaino : « Tout le monde n’est pas républicain […] L’indivisibilité de la République face au communautarisme, c’est un débat tout à fait d’actualité. C’est pas du tout quelque chose de secondaire ou d’anecdotique. TOUS LES JOURS, les assauts sont extrêmements forts […] C’est vrai pour la laïcité aussi. Derrière ce débat sur la République, la question qui est posée c’est : dans quelle société voulons-nous vivre ? Avec quels droits, quels devoirs et sur quelles valeurs ? C’est Georges Pompidou qui disait, je crois, un pays ce n’est pas une page blanche. Non, un pays n’est pas une page blanche. Il y a des mentalités, des représentations collectives, une histoire, des souvenirs, une mémoire individuelle et collective. Nous, tout cet héritage, nous l’avons appelé la République. »

    Catégories : Revue de presse