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laïcité - Page 5

  • Super bonne nouvelle !

    Quel soulagement !

    Dépêche AFP :

    Salariée voilée à la crèche : licenciement pour “faute grave” validé aux prud’hommes

    « MANTES-LA-JOLIE — Le conseil des prud’hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a validé lundi le licenciement pour "faute grave” d’une salariée voilée par une crèche associative, qui avait créé des remous jusqu’au sommet de la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde).

    Le jugement, qui a reconnu “l’insubordination caractérisée et répétée” de la salariée justifiant son licenciement, a été accueilli par des applaudissements dans la salle d’audience.

    “C’est une victoire pour les laïcs et un soulagement pour Baby Loup (la crèche mise en cause, ndlr)”, a déclaré Me Richard Malka, un des avocats de la crèche, à l’issue du prononcé du jugement.

    En décembre 2008, une salariée de la crèche Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), de retour d’un congé parental, a fait part à la directrice de sa volonté de porter le voile.

    L’employée, qui avait le statut de directrice-adjointe, est alors mise à pied après une “altercation”, selon les responsables de la crèche, et licenciée pour faute grave le 19 décembre 2008.

    Le règlement intérieur de la structure interdit le port de signes religieux au nom du principe de “neutralité”.

    Dénonçant un licenciement abusif, elle avait saisi le conseil des prud’hommes et réclamé plus de 80 000 euros de dommages et intérêts.

    La salariée a aussi saisi la Halde, qui a rendu en mars un avis en sa faveur. »

    Catégories : Identité
  • « Carrefour de la Laïcité » sur France Inter

    J’étais ce matin l’invitée du « Carrefour de la Laïcité » dans le 7/9 du dimanche de France Inter, à l’occasion de la diffusion par Arte, mercredi 29 septembre prochain, du documentaire « La cité du mâle » déprogrammé in extremis de l’émission Thema du 29 août dernier. Je vous engage vivement à regarder ce reportage, et à le recommander chaudement autour de vous !

    Vous pouvez écouter ci-dessous mon intervention.

    Catégories : Revue de presse
  • Pêle-mêle

    La semaine dernière, j’ai assisté à la remise du prix de l’intégration par le Ministre de l’Identité nationale, Éric Besson. J’étais très émue en écoutant les lauréats parler de leur amour de la France. Leurs mots témoignaient du fait que l’intégration se joue bel et bien sur le registre affectif. Qui en doutait encore ? À cette soirée, je n’ai rien découvert que je ne sache déjà, mais rencontrer des personnes qui aiment la France et qui l’expriment, m’émeut à chaque fois.

    Changement total de décor : hier, j’ai participé à une réunion où il était question de laïcité. J’y ai vu se déployer les arguments de la liberté au nom de laquelle il est interdit d’interdire. La burqa ? Les femmes ont le droit de la porter sur le sol de France, car notre société s’est fondée sur la liberté. Si nous venions à l’interdire, ce serait seulement parce qu’elle pose la question de la sécurité. Les femmes qui accompagnent voilées nos enfants aux sorties scolaires ? Eh bien, où est le problème ? Là aussi, c’est une question de respect de la liberté de chacun. J’ai fini par leur crier à la face que j’en avais plus qu’assez que l’on évoque la liberté pour tout et n’importe quoi, et qu’il faudrait un jour que les intellectuels et politiques expliquent si dans leur conception de la liberté, celle de la femme est incluse ou pas. Et puis, il faudra également qu’ils expliquent si la liberté peut être atteinte en l’absence d’égalité hommes-femmes. Je ne le crois pas pour ma part. Je suis de plus en plus choquée de voir à quel point des générations de personnes qui sont censées avoir appris à penser, ne pensent en réalité plus vraiment par elles-mêmes. L’ancien Premier ministre belge a bien raison de dire qu’« il y a quelque chose de pourri en République française », mais certainement pas pour les raisons qu’il invoque ; et je ne vois vraiment pas que la Belgique soit actuellement en position de constituer un quelconque exemple. Il n’y est certainement pas étranger, lui qui a gouverné la Belgique pendant huit ans. La réserve siérait davantage à ses résultats !

    Je souhaite à présent partager quelques articles avec vous :

    1) Doit-on faire entrer la Turquie en Europe ?

    « L’atteinte à l’honneur est encore parfois considérée, par certains juges, comme une circonstance atténuante. En janvier, un père qui avait tué sa fille a ainsi vu sa peine ramenée, en appel, à vingt ans de prison. L’État se montre souvent incapable de protéger les victimes : la jeune Medine, qui n’allait plus à l’école, avait alerté la police à trois reprises, signalant que son grand-père la battait. »

    2) De quelle liberté les élites européennes parlent-elles ?

    « Elles restent victimes de l’opprobe social […] Cette union lui a permis de se réconcilier avec ses parents, qui ne voulaient plus entendre parler d’elle. Rahmouna, elle, regrette de ne pas avoir pu revoir son frère aîné avant la mort de celui-ci. Il l’accusait d’avoir sali la réputation de la famille. Elle aurait tant voulu lui expliquer… »

    Je rappellerai simplement que les flux migratoires ne déplacent pas que des hommes. Ils déplacent également avec eux leurs schémas de pensée et d’organisation sociale. Il suffirait aux gens des beaux quartiers d’aller vivre avec leurs familles dans ceux qui sont pudiquement qualifiés de « sensibles » pour le réaliser. Décrétons « grande cause nationale » la mixité sociale qui serait appliquée à tous les élus et journalistes (avec leurs enfants bien sûr). Je suis sûre qu’ils délaisseraient très vite leurs discours ineptes et qu’ils jetteraient à la poubelle leurs actions irresponsables qui aggravent, chaque jour davantage, la situation de la France.

    3) De la solidarité à raison de l’ethnie ou de la race :

    « “Trop de points communs existent entre les deux pays pour qu’on ne sente pas concernés. Ce sont des Noirs comme nous. Ils parlent français. Ils vivent dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Ils sont obligés d’émigrer dans des conditions épouvantables pour fuir la misère”, m’explique un étudiant sénégalais. »

    Dans cette même catégorie, nous retrouvons Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer : « Mon coeur est et restera en Guadeloupe […] Je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne. »

    Imaginez un seul instant un « Blanc » justifier une aide ou son engagement par un « ce sont des Blancs comme nous ». Il est effrayant de constater que le racisme est devenu acceptable lorsqu’il porte une autre couleur que le blanc ! Le soutien de François Fillon à Marie-Luce Penchard est moralement inacceptable. Il montre à quel point ce sont les intérêts partisans qui dictent leur conduite aux hommes de pouvoir. Pourtant, François Fillon est un Républicain. C’est dire à quel point la situation dans laquelle se trouve le peuple français est compliquée : tous les repères sont brouillés !

    4) De l’usage de la « diversité » pour permettre aux Français de ne pas être contraints de manger de la viande bénie par un religieux :

    Le maire de Roubaix : « Je présume qu’on peut obtenir à l’amiable un retour à la diversité.»

    « Le maire de Roubaix estime enfin que la "discrimination" est d’autant plus insupportable que Quick est une "enseigne nationale", propriété de la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras financier de l’État. »

    Il y a un autre élément qu’il m’apparaît important de souligner : après que l’État a laissé se créer les conditions qui ont abouti à l’exclusion progressive des Français de souche des « quartiers », avec les conséquences que l’on sait sur l’insertion, il laisserait à présent les restaurants se « ghettoïser » ? Où est la cohérence de l’État, s’il laisse peu à peu disparaître les espaces partagés qui ont vocation à constituer des lieux d’apprentissage du bien-vivre ensemble de la société française, alors qu’il se permet par ailleurs d’imposer des quotas « SRU » au motif qu’il faudrait favoriser la mixité, disons, culturelle ?

    Imaginons à présent un instant que la dîme fasse son retour en France. Cela soulèverait immédiatement un tollé général ; alors, pourquoi le versement d’une taxe au culte islamique, au travers de la consommation de viande, serait-il accepté dans un pays où la laïcité est censée garantir la neutralité et où l’on ne doit pas imposer à autrui ses convictions religieuses ?

    Autre élément : les Français accepteraient-ils l’idée que la viande qui leur est servie dans un restaurant soit préalablement bénie par un prêtre ? Je crois que notre pays glisse lentement mais sûrement vers la folie. Il est plus que temps de le ramener à la raison !

    Pour mémoire, rappelons que la dîme a été abolie à la Révolution française. Si vous y réfléchissez bien, ce sont toutes les conquêtes de la Révolution française qui se retrouvent menacées, les unes après les autres.

    5) Sur la violence à l’école

    Sur Europe 1, Jean-François Copé a précisé que ce problème de la violence est « circonscrit dans les quartiers difficiles […] et que le vrai sujet de la violence, c’est une question à poser aussi aux parents ». J’ai déjà tout dit à ce propos dans Le puzzle de l’intégration. Les enseignants se trompent lourdement en pensant que ce n’est qu’une question de moyens. Ils seraient bien avisés d’accepter de regarder en face la réalité de ce problème, avant d’en arriver à payer un jour eux-mêmes de leur vie. À titre de comparaison, lorsque j’étais au collège en Algérie, nous avions un seul surveillant pour environ 350 élèves. Il n’y a jamais eu de violence au sein du collège. C’est notre société qui fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir si aucune prise de conscience politique n’intervient rapidement. Et ce n’est pas en installant des caméras de surveillance partout que le problème de la violence sera réglé. La Grande Bretagne est championne de la vidéosurveillance, cela n’y a eu aucune incidence sur le niveau de violence. Ceux qui prennent les décisions ne peuvent l’ignorer. Aujourd’hui, c’est le lobby de la vidéosurveillance qui doit se frotter les mains.

    Pour voir à terme réglé le problème de la violence, il n’y a pas d’autre issue que de mettre en œuvre, et simultanément, l’ensemble des actions politiques que j’ai listées dans Le puzzle de l’intégration. Il va bien falloir que les Français comprennent, très rapidement, qu’ils doivent s’impliquer bien davantage dans la vie de leur Cité, s’ils ne souhaitent pas voir disparaître à tout jamais le bien-être auquel ils sont si attachés.

    Rêvons à présent un peu :

    Le Président de la République : Le peuple français est meurtri, le peuple français est épuisé, mais le peuple français est debout ! C’est aux Français et à eux seuls de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire. Le rôle de la France est de les aider à reprendre le contrôle de leur destin…

    Catégories : Politique
  • Dépassionner, pour pouvoir agir !

    Je sais la souffrance des Français qui ne reconnaissent plus la France du préambule de la Constitution. Je sais qu’ils ont perdu confiance en leurs élites, et pour cause ! Je sais aussi, dans le même temps, que la détresse est grande parmi ceux que la France, en appliquant le « droit du sol », a affublés d’une identité dont ils ne se sentent pas porteurs. Je sais tout cela, mais il est pourtant indispensable de créer les conditions de sérénité qui permettront à ce sujet d’être enfin un jour mis au menu de notre classe politique.

    Or, dès lors que l’on aborde la question de l’intégration, les passions se déchaînent. Il semble quasi-impossible d’apaiser ce débat ; pourtant, l’enjeu est de taille, puisque sans apaisement, jamais ce sujet, LE sujet qui engage l’avenir de la France et des Français, ne sera traité.

    Si notre société n’avait pas été aussi gravement malade, elle aurait su, malgré ses élites, traiter dès l’apparition des premiers symptômes l’échec de l’insertion dû à l’incompatibilité avec la culture française de certaines valeurs importées. Je parle ici d’insertion, et non d’intégration ; ceux qui ont lu Le puzzle de l’intégration en comprendront la raison.

    Le problème de fond est-il réellement l’Islam (ou toute autre religion ou croyance qui serait venue questionner les valeurs françaises) ou ce cancer de la perte de repères dont le peuple français est profondément atteint ? Et nous le savons, il n’est pas le seul peuple à en être affecté.

    Une prise de conscience est nécessaire sur ce point : la stigmatisation de la religion musulmane et des musulmans produit l’effet opposé à celui qui est recherché, puisqu’en opérant de la sorte, il n’est guère laissé d’autre choix aux musulmans, quel que soit leur niveau de pratique, que de s’agglomérer. Il ne peut en être autrement, vu la très forte pression qu’exerce le groupe sur l’individu. Cette approche est donc totalement contre-productive et heurte en outre, de manière injuste, tous ceux qui ne demandent qu’à vivre en paix dans la société d’accueil. Pour avoir vécu parmi des musulmans, je sais à quel point la religion peut devenir un instrument redoutable d’efficacité pour dresser les uns contre les autres. En Algérie et dans de nombreux pays musulmans, la religion dresse des musulmans contre des musulmans. Si ces pays avaient été laïques, ils ne seraient pas autant frappés, comme ils le sont à présent, par le malheur.

    Je suis convaincue que l’une des graves erreurs commise par nos dirigeants a été de remettre en cause la laïcité à un moment où elle s’imposait plus que jamais pour prévenir et anticiper les conséquences des importants flux migratoires, comme je l’ai écrit dans Le puzzle de l’intégration : « Le rôle d’une classe politique est de savoir identifier, et même anticiper, les difficultés nouvelles qui se présentent à la société au destin de laquelle elle préside. »

    La remise en cause de la laïcité a renforcé la détermination de ceux qui œuvrent à accroître l’influence du religieux sur le politique, avec l’objectif d’imposer de plus en plus d’« accommodement raisonnable » à notre société. Le maintien d’un espace public soustrait à l’emprise des religions, dans le but de préserver la paix, s’impose de manière impérieuse aux Français d’aujourd’hui. Ces derniers sont tombés en léthargie et ont perdu de leur vigilance, notamment parce qu’ils n’ont plus connu la guerre ni les affrontements depuis longtemps. Il serait utile qu’ils se remémorent le contexte de la naissance de la loi de 1905. Il est par ailleurs essentiel que ceux qui demeurent nostalgiques de la période antérieure à 1905 réalisent que la laïcité constitue à présent pour eux une aile protectrice.

    Le puzzle de l’intégration : « C’est la succession de ces pages inscrites dans un fleuve de larmes et de sang, qui a peu à peu conduit les Français à admettre l’impératif absolu de l’élaboration d’une loi qui œuvrerait à pacifier leurs rapports réciproques. La France a connu tant d’épreuves où son unité nationale s’est trouvée menacée de voler en éclats ! Ce n’est donc pas la légèreté qui a commandé la promulgation de la loi de 1905, mais bien la sagesse assise sur la souffrance et sur la douleur. »

    Les Français ont participé, sans le savoir et sans le vouloir, à l’importation sur le sol de France des tensions qui existent au sein du monde musulman. Ces tensions entre différentes “chapelles”, mais aussi entre ceux qualifiés de modernes et les rigoristes, existent depuis la nuit des temps et ressurgissent régulièrement. Croire que les Européens seraient en position d’en trouver la solution et le dénouement est confondant de naïveté ; une naïveté bien dangereuse, qui fait le jeu de ceux qui ont pour objectif que le religieux influence bien davantage encore le politique, car si le mot « islam » fait désormais très peur aux Français du peuple, il transforme nos politiques en statues de sel ou pire encore, les rend capables de nous conduire sur des sentiers hautement dangereux.

    Gardons-nous des fadaises et de l’ignorance, comme celle dont fait preuve Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, dans un entretien au journal le Monde : « Le premier défi, celui qui sera le plus structurant, c’est la question de l’identité française. La nation se fissure en silence parce qu’il n’y a pas de discours sur l’identité […] nous avons commis collectivement l’erreur de ne pas expliquer ce que cela veut dire être français aujourd’hui […] Il faut que l’on positive le fait d’être une population aussi diverse que l’est devenue la nôtre, qu’on le vive comme une chance. […] Ce qui compte, c’est que chaque Français, quelles que soient sa date d’arrivée en France, son origine ou sa religion, a de la valeur et apporte ce qu’il a de mieux pour notre pays. Un exemple : au lycée, on peut choisir en option de très nombreuses langues, mais il est quasi impossible d’apprendre l’arabe, alors que cela pourrait être un fantastique atout économique. Résultat, ce sont des intégristes dans des caves qui s’en chargent. » Et aux propos de Nicolas Sarkozy qui qualifie les Français de « monarchistes et régicides », Jean-François Copé réagit ainsi : « Il a raison, mais c’est une lecture de la société qui se réfère à 1793. Depuis, il y a eu des vagues d’immigration, et je ne suis pas sûr que 1793 reste pour les Français la référence. »

    Jean-François Copé entérine le fait qu’après les dernières vagues d’immigrations, les détenteurs de papiers d’identité français ne revendiquent pas et n’endossent pas le même passé et ne possèdent pas tous la même langue… donc ne forment pas un seul et même peuple. Cela signifierait donc que le peuple français, celui qui reconnait 1793 comme faisant partie de son héritage, partage désormais son territoire avec d’autres peuples. Pour une décision aussi lourde de conséquences et autant chargée de menaces d’éruptions volcaniques, a-t-on seulement recueilli le consentement du principal intéressé, le peuple français ? Si l’on analyse froidement les prises de position et les actes de nombre de nos hommes et femmes politiques, on s’aperçoit qu’ils travaillent, sans même en avoir pris conscience, à la balkanisation de la France. Comme l’a très bien suggéré Stéphane, un de mes lecteurs, face à la gravité des évènements, il appartient à chacun de « débattre et d’informer pour que nous, citoyens, puissions agir envers les élus et informer les français. » Bien sûr, j’ai pour ma part déjà écrit à Jean-François Copé.

    Si les Français s’emparent en masse du sujet de l’intégration, dans le calme et avec détermination, les politiques finiront par respecter eux-mêmes, et faire respecter, l’existence d’un socle de fondamentaux français, car rien n’importe plus à leurs yeux que leur propre élection, puis réélection… Détenir leur destin politique entre nos mains, c’est notre force. Mais pour ce faire, il faudra accepter de jauger les hommes et femmes politiques individuellement, et non plus sur des bases partisanes.

    Autre point: du fait de mon ascendance biologique, on en vient parfois à vouloir m’utiliser pour participer à une guerre de religions. Le sursaut dans le calme est-il encore possible ? Lorsque je vois le niveau des haines qui s’expriment, il m’arrive parfois d’en douter. Je ne suis ni ne serai jamais une Ayaan Hirsi Ali ou une Waffa Sultan. Je n’ai jamais goûté la folie des hommes : la guerre. Je n’ai, par ailleurs, aucun compte à régler ni avec l’islam ni avec les musulmans, car je vis mon appartenance à la communauté française, dans laquelle j’ai inscrit ma descendance, de manière sereine et pleinement assumée.

    C’est parce que je crois à l’impératif du respect de chaque être humain et à la justice pour tous, que j’invoque l’existence de valeurs non négociables propres à la culture française. Il est en effet moralement condamnable d’avoir menti et de continuer de mentir à ceux qui ne connaissent pas vraiment la culture française. Vivre sur le territoire français ne suffit pas pour l’acquérir. Voici un extrait de mon entretien à l’Observatoire du communautarisme : « Ces difficultés d’adaptation sont d’autant plus conséquentes que ces migrants arrivent dans une société dont le référentiel culturel est profondément différent du leur. Si de plus, la société d’accueil ne leur précise ni les codes, ni les règles qui la régissent, ni les lignes blanches à ne pas franchir (socle de valeurs fondamentales), alors inévitablement leur insertion dans cette société deviendra conflictuelle, voire impossible… »

    C’est encore mon vif attachement au respect et à la justice qui m’a conduite à décrypter les drames de dissonance identitaire dont le droit du sol se rend coupable ; et parce qu’il est coupable, il doit être condamné.

    Qui ne considérerait comme irresponsables des parents qui continueraient d’adopter de nouveaux enfants alors qu’ils se trouveraient dans l’incapacité, peu en importent les raisons, de créer les conditions d’une vie normale pour tous leurs enfants, aussi bien déjà adoptés que conçus. Il ne se trouverait au demeurant aucune administration française pour leur délivrer la fameuse autorisation indispensable à chaque nouvelle adoption. Comment qualifier alors l’État français, qui se retrouve dans la situation de tels parents et qui n’en tire aucun enseignement ni aucune ligne de conduite ?

    Le puzzle de l’intégration : « L’intégration des dernières vagues d’immigration représente un sérieux défi pour le peuple français, ainsi que pour les migrants et leurs descendants. Cette intégration nécessite en outre un accompagnement différent de celui qui a été apporté aux vagues d’immigration d’origine européenne. Il faut, dans le même temps, accepter une évidence propre à tout ce qui concerne les êtres humains : l’issue des processus d’insertion et d’intégration sera éminemment personnelle.
    […]
    Il est fondamental de réaliser que le fait que certains gouvernements aient procédé à des régularisations massives d’immigrés, a profondément nui à l’insertion de ceux qui étaient déjà présents sur le territoire national. Il était pourtant facile de comprendre que, face à une situation d’insertion délicate, les chances de réussite diminuent sérieusement si l’on disperse les attentions. À ce propos, il me semble important de mentionner ici que les familles de l’immigration déjà installées supportent elles-mêmes très mal que l’État, vu les finances de notre pays, se trouve dans l’obligation d’éparpiller ses efforts pour prendre en compte la nouvelle urgence que représentent les familles nouvellement arrivées sur le territoire national.
    […]
    Il est également fondamental d’anticiper le fait qu’un nombre non négligeable de ces parents de l’immigration ne souhaiteront pas voir leurs enfants adopter lesdites règles et s’y opposeront, que ce soit de manière consciente ou inconsciente. Cette opposition se manifestera au travers de toutes les remarques faites quotidiennement à l’enfant au sujet des fondamentaux de la société d’accueil qui ne sont pas partagés. Ce sont tous ces éléments de dévalorisation qui amèneront plus tard l’enfant à refuser de s’insérer dans la société d’accueil. Les parents n’ont pas pour objectif que leurs enfants se rebellent contre l’ordre établi, mais la conséquence de l’éducation qu’ils auront transmise et que leurs enfants auront entièrement intériorisée y conduira. Du fait qu’elle leur a été transmise par leur famille, elle porte également pour les enfants une valeur affective forte. On peut comprendre qu’il soit ensuite très difficile à l’école de venir imprimer sa marque, car elle n’évolue alors pas en terrain vierge ni conciliant, mais en terrain rendu en partie inamical.

    Pour le migrant, cette phase d’adaptation et de respect de la définition du “bien vivre ensemble” du peuple d’accueil est incontournable, car elle conditionne son insertion dans la société qui l’accueille. Plus le migrant en enfreindra les règles, moins il aura de chances de s’insérer, c’est-à-dire d’être accepté. Nombreux sont ceux, issus de l’immigration récente, qui n’ont toujours pas réussi cette phase d’adaptation. Au lieu de se préoccuper de “contrat d’intégration”
    , c’est de “contrat d’insertion” que la France aurait dû au préalable se soucier. »

    J’ai déjà tout dit dans Le puzzle de l’intégration. J’y ai énuméré ce qu’il convenait de faire et de ne pas faire afin que la France soit apaisée et demeure indivisible. Bien d’autres que moi ont également écrit sur ce sujet. Les Français disposent d’une très grande facilité d’accès à l’information mais, à l’évidence, ils s’en servent bien peu, d’où il résulte qu’ils sont très facilement manipulables. Pourquoi s’attendre alors à ce que d’autres qui ne disposent pas du tout des mêmes facilités et qui sont même parfois analphabètes, puissent être libres et disposer d’un libre arbitre ?

    Terminons sur une note d’espoir avec Marcel Gauchet : « Les conditions d’un rebond existent. Il ne manque que la volonté de s’en saisir. » Trouvera-t-on collectivement la volonté de s’en saisir ? Faudra-t-il pour cela que l’Histoire nous envoie un nouveau De Gaulle ? C’est l’avenir qui nous le dira, mais une chose est sûre : le meilleur ne pourra surgir du chaos ambiant qu’à la condition que les Français exercent ENFIN pleinement leur citoyenneté.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique