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  • « François Hollande, si Allah le veut »

    C’est ce qui est exprimé dans la vidéo ci-dessous (1’13 et 2’19). En arabe, inch’Allah signifie « si Allah le veut ». Il est dangereux, pour une République qui a instauré la séparation des Églises et de l’État et surtout une hiérarchie entre les deux, qu’un candidat soit porté par un tel message.

    François Hollande ne peut ignorer l’existence de cette vidéo qui est relayée par sa porte-parole Najat Vallaud-Belkacem sur son blog, assortie de ce commentaire : « Transition parfaite entre la fin du festival L’Original Hip Hop à Lyon, et la campagne présidentielle à j-11, c’est à dire à l’heure de la mobilisation générale, et notamment des jeunes… ce très beau clip par 2H12 CREW. Quel talent! Merci à eux! »

    J’ai été indignée par les propos de François Hollande (2’34), s’adressant aux populations de l’immigration que cible ce clip, afin de les inciter à aller voter ; voter pour lui, bien sûr. Différentes études, dont celle de Terra Nova, ont en effet déjà mis en évidence le fait que les migrants extra-européens et leurs descendants, lorsqu’ils se rendaient aux urnes, votaient massivement pour la gauche, ce que Ségolène Royal a pu vérifier aux élections présidentielles de 2007.

    François Hollande : « Les quartiers, les cités, sont une chance pour la République. Ne sous-estimez pas la force de votre décision. Avec le suffrage universel une voix en vaut une autre, et si certains sont plus riches que vous, vous, vous êtes plus nombreux qu’eux. » Ce qui est grave, c’est le clivage qu’il met en scène de façon subliminale : votez pour moi contre le vote des Français de souche européenne. Car nous savons très bien ce que signifient désormais dans la bouche des politiques « cités », « quartiers », « banlieues »…

    Étrange conception de la démocratie que celle de François Hollande : la démocratie par le ventre !

    Les propos de François Hollande méritent d’être dénoncés. C’est ce que je fais ici et c’est ce que tout citoyen devrait s’appliquer à faire.

     

     

    Catégories : Identité, Immigration, Politique
  • François Hollande pieds et poings liés

    François Hollande promet dans son programme d’instaurer le droit de vote des étrangers. Les étrangers que cible François Hollande sont essentiellement issus de cultures non européennes. Leur culture n’a de ce fait pas été sculptée par les différents mouvements de pensée, et aussi les batailles politiques, qui se sont succédé en France et en Europe au long des siècles derniers. Il est donc naturel que ces étrangers possèdent d’autres corpus de principes et de valeurs que celui des Français de souche européenne. Sur le terrain, dans tous les lieux de vie et en particulier à l’école, nous observons depuis déjà de nombreuses années la montée alarmante et effrayante des tensions et des crispations qui résultent de cette distance culturelle. Les étrangers ciblés par François Hollande ne sont pas des inconnus, puisqu’ils sont issus des mêmes sociétés que ceux que nos hommes et femmes politiques englobent sous le nom de « diversité ».

    Voici ce que j’écrivais dans Immigration, intégration : le langage de vérité : « Ce serait une erreur que de considérer l’échelon politique local comme un enjeu mineur. C’est au niveau local que se déclinent les règles du bien-vivre ensemble. C’est à cet échelon que l’on décide ou non de se conformer aux principes républicains et aux valeurs de notre société. La politique locale est la déclinaison de la politique nationale. Elle doit de ce fait se conformer aux exigences des normes collectives françaises, traduction de l’identité française au quotidien. Il suffit pour le comprendre de se remémorer l’expérience de Martine Aubry, maire de Lille, qui en était venue à supprimer la mixité dans certaines plages horaires au sein d’établissements publics de la ville, en l’occurrence des piscines. Aussi la proposition d’octroyer le droit de vote aux étrangers : “Donnons le droit de vote et d’éligibilité aux étrangers non communautaires pour les élections locales”, parfois déguisée en concept de “citoyenneté élargie”, doit-elle alerter au plus haut point nos concitoyens. Comment expliquer, face aux défis que représentent les difficultés auxquelles notre société est confrontée, que l’on puisse proposer une dilution de la citoyenneté française ? »

    François Hollande se retrouve, dans les faits, pieds et poings liés par une immigration qui vote massivement pour la gauche, comme l’ont mis en évidence différentes études. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder ce point dans mes écrits et sur ce blog. C’est à la lumière de son amputation de liberté de pensée et de jugement que les citoyens doivent interpréter le refus de François Hollande de prendre en compte le viol de la laïcité que constitue le versement imposé d’une dîme aux consommateurs : « Enfin, l’ancien premier secrétaire du PS a fait mine de s’indigner de l’installation confirmée du chef de l’État sur les thématiques frontistes, avec étiquetage de la viande halal en tête de gondole. “Nous sommes dans une campagne présidentielle avec des enjeux majeurs. (…) Et on viendrait faire une campagne sur la viande halal, parce que Marine Le Pen serait la première à en parler ?” “J’ai trop de respect pour la filière de la viande de notre pays”, a clamé M. Hollande, qui assure : “Ce n’est pas des sujets sur lesquels nous devons débattre, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait aucun problème.” »

    Vous vous trompez lourdement, Monsieur Hollande. Non seulement vous devez refuser la dérobade et accepter de débattre de ce qui constitue, au regard de l’histoire du peuple français, une terrible régression, mais vous devez de surcroît, puisque vous prétendez présider au destin de ce même peuple français, lui apporter la garantie que vous veillerez au respect de sa Constitution dont l’article 1er stipule que la France est une République laïque. Doit-on vous rappeler que la dîme a été abolie à la Révolution française ?

    Aujourd’hui, votre programme comprend des points qui contribueront, à coup sûr, à mettre en danger notre cohésion nationale et rendront possible l’anéantissement de progrès souvent conquis dans le sang et les larmes. C’est le cas de la laïcité. C’est aussi le cas de l’émancipation des femmes. Vous n’avez pas le droit de faire l’impasse sur la pression qui s’exercera sur les élus locaux à cause de votre droit de vote des étrangers, et qui viendra renforcer celle qu’ils subissent déjà du fait du défaut d’intégration de nombreux enfants issus de l’immigration : « Mais il demeure un fait indéniable que désormais, et même en intégrant la concurrence entre associations musulmanes qui segmentent le réservoir de voix concernées, le facteur islamique est devenu l’un des éléments du vote – à Saint-Denis comme dans de nombreuses autres villes à habitat populaire comportant les mêmes caractéristiques socio-démographiques. (…) Le marché du halal dans l’Hexagone constitue ainsi un analyseur privilégié de l’expression de l’islam de France au début du XXIe siècle. Revendication identitaire qui s’est structurée au moment où les musulmans s’y sédentarisaient, née avec la venue des mères qui rejoignaient en France les pères travailleurs immigrés, et y voyaient une continuité par rapport aux usages du bled, elle a été reprise par la génération née et éduquée en France, de nationalité française, qui s’insérait par ailleurs à la société globale par le marché de la consommation.[1] »

    À deux jours du 8 mars, journée de la femme, vous ne pouvez aujourd’hui prétendre en être un défenseur, car c’est une certitude, l’octroi du droit de vote aux étrangers conduira à la régression des droits des femmes et au recul de la mixité, comme cela s’est produit avec l’aménagement des horaires des piscines à Lille. Cette question est malheureusement bien loin d’être anodine, car elle révèle tout du regard porté sur la femme, laquelle peut se trouver réduite, malgré elle, à un objet sexuel.

    Autre extrait d’Immigration, intégration : le langage de vérité : « Aucun autre sujet que celui de la femme, du regard que l’on porte sur elle, du degré de liberté qu’on lui consent, de la place qu’on lui octroie au sein d’une communauté, ne peut mieux mettre en lumière le ressort de l’identité d’un groupe. Aucun autre sujet ne peut mieux illustrer la difficulté du processus d’intégration qui doit conduire un non-Européen à s’intégrer à un peuple de culture européenne. La condition faite à la femme dessine, de manière concrète, le gouffre qui sépare une majorité des personnes issues de l’immigration récente et les Français de culture européenne. Aucun autre sujet ne peut mieux mettre en lumière la capacité de la personne à s’émanciper de la tutelle de son groupe pour développer l’effort que commande toute insertion dans une société culturelle autre que la sienne. Aucun autre sujet que celui de la femme ne peut aussi facilement mettre en évidence la réussite ou l’échec de l’intégration à la communauté française. Selon l’anthropologue Emmanuel Todd, “au cœur du système familial, le statut de la femme, bas ou élevé, est essentiel. D’abord, parce qu’il définit en lui-même un aspect de l’existence sur lequel les peuples ne sont guère prêts à transiger (…)[2]”. C’est la question de la femme qui révèle tout de la construction sociale, du regard qui est porté sur l’être humain et du contenu des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. »

    Contrairement à François Hollande, Ségolène Royal avait eu le courage, sur certains sujets, de prendre ses distances avec le Parti Socialiste. C’est une fille de militaire, et elle en a très vraisemblablement conservé un patriotisme et un sens de l’intérêt supérieur de la Nation.

    Existe-il pour l’avenir d’un peuple sujet plus crucial que celui de l’indépendance de décision ? Non ! Monsieur Hollande, vous semblez bel et bien pieds et poings liés. Aussi, je voulais vous dire, moi, l’enfant d’une immigration pour laquelle vous semblez prêt à sacrifier des principes et valeurs qui m’ont fait choisir la France, que vous me faites à présent peur, très peur !

    ____________________________

    [1] Gilles Kepel, « Quatre-vingt-treize », Gallimard, janvier 2012. ↩

    [2] Emmanuel Todd, « Le Destin des immigrés », Seuil, 1994. ↩

    Catégories : Politique
  • Un véritable scandale d’État !

    Dans son commentaire, Lisa2 aborde une question sur laquelle j’avais déjà eu l’occasion de réagir mais qui mérite grandement que l’on y revienne. Lisa2, au sujet de Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande : « Pourquoi cache-t-elle à l’opinion publique qu’elle mène de front deux carrières politiques, une en France et une au Maroc ? »

    Voici ce que j’ai déjà publié à ce sujet :

    • « Le 21 décembre 2007, le Roi du Maroc installait le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME). Parmi les missions qu’il assigne à ses membres, figure celle d’œuvrer à “l’essor de leur mère patrie, au renforcement de son rayonnement international”. Quoi de plus naturel pour des citoyens marocains, me direz-vous ? Bien sûr, sauf que parmi les membres de ce conseil figurent des personnalités très actives au sein de structure nationales françaises à caractère politique. Je vous laisse juges :
      - Najat Belkacem, membre du cabinet du maire de Lyon et porte-parole de la candidate Ségolène Royal aux dernières élections présidentielles (…)
       »
    • « Laissons la parole à Rachida Dati : “Je me sers de mon carnet d’adresses. J’aide aussi des Marocains résidant en France à régler certains problèmes. J’ai créé le Club XXIe siècle avec des personnes d’origine maghrébine qui aident les gens de très haut niveau à être visibles dans la société française” ; “Mon rapport avec le Maroc est constant et permanent (…) Je suis toujours allée au Maroc en disant “on est votre première vitrine”. Peut-être considèrent-ils qu’on n’est pas assez malléables. C’est dommage, ils [les pouvoirs politiques marocains, NDLA] se privent d’une vraie représentation” ; “Moi, je donne pour le Maroc, j’aimerais aussi un peu de retour. J’ai toujours entendu dire au plus haut niveau de l’État [marocain, NDLA] qu’on était les bienvenus et qu’on était des Marocains. Tant que ce discours ne sera pas contredit, je continuerai à me battre pour mettre le pied dans la porte de ce pays”. »
    • Au sujet de Rama Yade, qui fait désormais partie de l’entourage de Jean-Louis Borloo :
      « À la question “Et vous servez la France plutôt que le Sénégal. Vous sentez-vous plus Française que Sénégalaise ou vice-versa ?”, Rama Yade ne répond pas qu’elle est Française, et qu’en tant que Secrétaire d’État, elle sert la France ; voici sa réponse :
      “Je me sens moi-même et puis c’est tout. Je suis fidèle à moi-même. Je vais là où le vent m’emporte. Le reste, ce ne sont que des mots.”
      À la question “Pensez-vous un jour pouvoir servir le Sénégal ?”, la Secrétaire d’État de la République française répond :
      “Si le président Wade m’appelle parmi les jeunes talents qui l’entourent, pourquoi pas ?”
       »
    • Je vous avais également évoqué une nomination par le Président de la République, au sein même de l’Élysée, donc au cœur de l’État, nomination qui avait d’ailleurs, je le sais, choqué bien des conseillers dans des institutions, ministères et y compris à l'Élysée. Il s’agissait de la fonction de conseiller à l’intégration, attribuée à Abderrahmane Dahmane, cofondateur et vice-président du Conseil supérieur représentatif des musulmans de France et soutien de la campagne du président Bouteflika.

    Pouvez-vous imaginer un seul instant le Général de Gaulle mettre le pied à l’étrier à des personnes disant œuvrer, ou souhaitant le faire, aux intérêts de pays étrangers, et leur permettre d’accéder à des postes de responsabilité politique dans notre pays ainsi qu’à des informations parfois stratégiques ? Il appartient aux citoyens de relayer ces informations et surtout de mettre la pression, ne serait-ce qu’au travers de la Toile, sur les hommes et femmes politiques qui se permettent de telles légèretés et de tels actes d’irresponsabilité. Sur ce sujet, les premiers responsables et coupables ne sont pas les Dati, Yade, Dahmane ou Vallaud-Belkacem, qui ne font que tirer parti d’une situation qui leur est offerte, mais bien, entre autres, les Nicolas Sarkozy ou François Hollande qui leur offrent la possibilité de le faire. Ces derniers ont l’urgente obligation morale de réagir, et surtout d’agir.

    Extrait du Puzzle de l’intégration (avril 2007) :

    « Considérons-nous qu’il est indispensable, pour préserver l’indépendance de décision politique, et aussi pour la défense de l’intérêt général, que tous ceux qui appartiennent au premier cercle des conseillers de nos femmes et hommes politiques soient entièrement guidés par l’intérêt de tous les Français, sans aucune préférence liée à leur origine ethnique ou raciale ? C’est une question que j’estime essentielle et sur laquelle il nous faut statuer, car elle se pose déjà et se posera de plus en plus avec le temps. Pour ma part, je ne trouve pas très sain que des proches conseillers du pouvoir politique de notre pays, la France, s’affirment et se reconnaissent comme “une représentation” ou “la première vitrine” d’un pays étranger quel qu’il soit.

    La question des conseillers qui entourent nos décideurs politiques doit nous amener à méditer sur notre degré d’attachement à l’indépendance de décision de la France, que ce soit dans sa politique intérieure ou dans sa politique étrangère, politiques qui au demeurant sont parfois fortement imbriquées. Cette question aurait été la même si elle avait impliqué d’autres pays, et même des partenaires proches. Ainsi, le peuple français est très réticent à ce que ses gouvernants puissent présenter des signes d’allégeance trop marquée aux États-Unis d’Amérique. L’histoire de la dernière guerre d’Irak a montré combien le refus de nos dirigeants de s’aligner systématiquement et inconditionnellement sur les décisions d’autres pays, fussent-ils parmi nos plus importants alliés, était la voie qu’il fallait continuer de privilégier. C’est cette fidélité à son idéal d’indépendance de décision qui a permis à la France de se tenir à l’écart d’une guerre que le peuple américain regrette aujourd’hui amèrement. Cette sagesse politique de la France participe de la grandeur de notre pays. Dans une époque de grandes tensions géopolitiques, nos alliés historiques ont plus besoin d’une France forte que d’un vassal ou d’une amitié teintée de servitude (…)  »

    Catégories : Identité, Politique
  • La République finira-t-elle par imploser ?

    J’évoque régulièrement sur ce blog les errements de la politique de « miroir aux alouettes » que conduit notre actuelle majorité, pour la simple raison que c’est toute notre société qui en paiera tôt ou tard les conséquences, et ces dernières, à n’en pas douter, seront de plus en plus lourdes.

    Au cas où certains avaient pu, de manière enfantine, l’espérer, les événements de Villiers-le-Bel sont là pour nous le rappeler : la nomination d’une Rachida Dati ou d’une Rama Yade, que l’on exhibe dans tous les voyages officiels comme les totems d’une France « métissée » qui se porterait bien, n’a aucune incidence sur le maintien de la paix dans certains de nos territoires où les lois de la République ont de plus en plus de mal à être appliquées.

    Il suffit de se plonger dans le quotidien des pompiers, médecins ou enseignants des quartiers dits « sensibles » pour réaliser qu’il y a bien aujourd’hui deux France, et que le défi que nous devons tous participer à relever est d’éviter la dislocation de la France dans un proche avenir. C’est pour cette raison que j’attire l’attention, dans Le puzzle de l’intégration, sur la grande prudence dont nous devons faire preuve, non seulement dans la politique de décentralisation, mais aussi dans le parachutage de personnalités politiques au seul motif qu’elles seraient d’origine étrangère, donc susceptibles de mieux capter les voix d’électeurs de la même origine.

    Le décès de deux adolescents à Villiers-Le-Bel a aussitôt déclenché de nouvelles scènes d’émeutes, rappelant celles de novembre 2005. En quelques heures se sont produits incendies de véhicules, destructions de postes de police et de bâtiments publics (école, bibliothèque, centre des impôts…) et de boutiques du centre ville, incendie d’une entreprise, agressions de plusieurs dizaines de policiers et de pompiers… et l’insurrection semble à présent se propager aux quartiers environnants.

    Voici à ce propos quelques réactions significatives.

    Jean-Yves Bugelli, n°2 du syndicat de police « Alliance », au micro de France Inter : « Depuis 2005, on n’a rien réglé au fond donc c’est vrai qu’un évènement comme celui-là peut déclencher quelque chose. C’est une éventualité. Je ne dis pas que c’est attendu. Je ne dis pas que tous les éléments sont réunis pour cela, mais c’est vrai quand on voit les réactions qui sont quand même complètement démesurées par rapport aux faits eux-mêmes […] »

    Patrice Ribereau, secrétaire général adjoint du syndicat « Synergie Officiers » : « Les événements dans leur intensité et dans leur niveau de violence ont largement dépassé cette nuit ce qu’on a pu connaître à Villiers-le-Bel et à Sarcelles il y a deux ans pendant les émeutes de 2005. On a assisté à des scènes de violence d’une rare sauvagerie cette nuit, que ce soit des scènes de razzia, de pillage mais aussi d’agressions envers nos collègues notamment, et c’est nouveau, avec des tirs d’armes à feu, de fusils à pompes et de fusils de chasse sur nos collègues. Auquel cas là on n’est plus dans des violences urbaines ordinaires si on peut dire, mais on bascule dans la guérilla urbaine. »

    Fabrice Drouelle, présentateur du journal de 13h de France Inter : « C’est justement parce que l’on ne sait pas ce qui s’est passé que Villiers-le-Bel s’est embrasé ». Question : depuis quand, lorsqu’« on ne sait pas », est-on légitimé à saccager ? Ce commentaire de Fabrice Drouelle, que je considère par ailleurs comme un très bon journaliste, montre à quel point notre société a pris l’habitude de participer à légitimer la violence en la justifiant.

    Yvan Hallouin, présentateur du 19/20 de France 3, informe quant à lui ses téléspectateurs : « Précisons que ce reportage aurait dû être plus complet. D’autres témoignages avaient été recueillis, mais l’équipe s’est fait agresser en milieu de journée sur les lieux de l’accident. La caméra et les images ont été volées. »

    François Hollande, toujours au micro de France Inter : « ces violences sont inexcusables, sont inacceptables et en même temps elles traduisent une crise sociale, une crise politique […] La première solution, c’est de régler la crise sociale profonde dans l’emploi […] Pourquoi les logements ne sont attribués que dans certaines villes ? […] Je fais aujourd’hui la proposition : lorsque les maires n’attribuent pas les 20% de logements sociaux dans leurs villes, eh bien ce sera le Préfet qui se substituera à eux. »

    Vous noterez que François Hollande, tout en affirmant que ces violences sont inexcusables, insinue dans le même temps qu’elles auraient pour origine des questions de logement ou d’emploi. Il trouve donc ainsi une justification aux agressions d’agents de l’État et aux dégradations. Je pose donc la question à M. Hollande : si la France entrait en récession économique, comme cela s’est déjà maintes fois produit au cours de son Histoire, devrions-nous alors nous attendre à la voir brûler ?

    Les habitants de Villiers-le-Bel ont quant à eux immédiatement réclamé que les policiers qui conduisaient la voiture impliquée dans l’accident soient déclarés coupables, avant même que les enquêteurs aient pu effectuer leur travail. Pour avoir la paix, l’État français devra-t-il un jour offrir la tête de ses policiers ?

    Face à des comportements de violence quels qu’ils soient, l’ensemble de notre classe politique doit opposer un front républicain commun et uni. Lorsque ce n’est pas le cas, et que certaines personnalités politiques tentent d’accréditer le bien-fondé de la violence, alors ceux qui souhaitent en découdre avec la République l’interprètent comme un signe de compréhension et d’encouragement. Les conséquences en sont terribles pour tous, et pour les habitants des quartiers « sensibles » en premier lieu.

    Comment peut-on s’étonner que les entrepreneurs et les commerçants désertent certains quartiers, alors même que l’État y alloue des sommes conséquentes en avantages fiscaux, quand on voit le climat qui y règne même en dehors des périodes d’insurrection ? Comment peut-on encore s’interroger sur les hésitations des entreprises, à la lecture de certains CV portant l’adresse de quartiers qui renvoient régulièrement à l’opinion publique une image des plus déplorables ? Comment peut-on encore surseoir à sensibiliser les parents de ces délinquants aux comportements que la société française attend de tout parent ? Comment s’étonner que personne en France ne souhaite accueillir des logements sociaux de gaieté de cœur ? Et ce n’est pas une loi coercitive telle que la « loi SRU » qui règlera le problème d’acquisition des règles de comportement qu’attend la société française. En l’état actuel des choses, l’application de cette loi ne conduirait qu’à disséminer dans tous les autres territoires les problèmes des quartiers sensibles. Cessons de mettre en œuvre des idées qui ne feront qu’amplifier les difficultés au lieu de les résorber !

    Nous vivons une période d’hypocrisie qui n’a que trop duré. Il est maintenant urgent de cesser de cautionner la violence en la justifiant. Comme je le développe dans « Le puzzle de l’intégration », cette attitude est terrible de conséquences pour l’éducation des enfants issus de l’immigration. Il faut cesser de laisser croire à des quartiers entiers que l’on peut réussir un jour à décrocher un emploi sans fournir le minimum d’investissement requis au cours de l’apprentissage scolaire, et en bafouant les règles élémentaires du « savoir vivre ensemble » propres à la société française. En poussant le système scolaire à attribuer des notes et des diplômes sans rapport avec le niveau réel des élèves, nos dirigeants politiques desservent en réalité les enfants, qui sont devenus incapables d’établir un lien de causalité entre leur niveau d’investissement ou de désinvestissement personnel, et leur réussite ou leur exclusion ultérieure.

    Il faut d’autre part que le Ministre de la Justice s’occupe de toute urgence des vrais dossiers liés à la délinquance, au lieu de faire diversion en tentant de modifier une carte judiciaire qui n’aurait pour inconvénient que de dater de 1958. Quand, par exemple, le Ministre de la Justice s’occupera-t-elle de démanteler les réseaux d’économie parallèle ? Je répète ici ce que j’ai écrit dans Le puzzle de l’intégration : tant que les élèves des quartiers sensibles auront sous leurs yeux des exemples de « réussite » facile, jamais ils ne développeront d’effort réel à l’école. Plus grands, ils lutteront à leur tour contre la présence policière sur des territoires qui ne sont plus vraiment sous contrôle de la République française. Ni ce sujet, ni celui du traitement de la délinquance, n’ont connu d’amélioration de la part de Nicolas Sarkozy, qui fut pourtant Ministre de l’intérieur pendant quatre ans, ou de Rachida Dati, qui fut sa conseillère Place Beauvau. Nous avons, bien au contraire, enregistré une nette dégradation. Ils ont à présent le devoir de cesser de faire illusion en ne se préoccupant que de communication, pour traiter véritablement le fond des problèmes, car la colère des Français pourrait être un jour à la hauteur de la déception !

    Le problème de l’immigration-insertion-intégration est un défi majeur pour la France de demain. Je dirais même que c’est le principal défi que devra relever la France, tant il pèse sur son avenir. Ses conséquences se font déjà sentir dans notre enseignement supérieur, altérant de ce fait l’aptitude de la France à relever les défis posés par la mondialisation. Ce ne sont pas les quelques milliards d’euros que vient de promettre le gouvernement qui porteront le niveau réel des élèves à l’entrée du supérieur à un niveau suffisant ; pas plus qu’ils ne donneront, aux 20% de la population estudiantine qui ne possèdent pas le minimum de culture générale nécessaire à un bon déroulement de scolarité, le niveau d’excellence qui seul permettra à la France de tenir sa place dans une compétition internationale sans merci. L’Inde et la Chine forment à présent une élite qui détient, elle, de vrais diplômes et de véritables compétences leur permettant de créer les produits innovants qui seront demain achetés par les consommateurs de la planète entière. Que sera l’avenir d’une France exclue de la compétition internationale ?

    Notre classe politique devra se résoudre à aborder le puzzle de l’intégration en considérant l’ensemble de ses pièces, et non plus en le réduisant à une seule de ses pièces, qui plus est la plus insignifiante, celle du niveau économique des familles issues de l’immigration. Les raisons de l’échec de l’insertion dans la société française, sans même évoquer celles de l’intégration dans la communauté nationale, se trouvent en effet bien ailleurs…

    Catégories : Insertion - intégration, Politique