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discrimination positive - Page 8

  • Quand le réflexe communautaire prime sur le service de l’intérêt général

    L’épisode de Rama Yade volant au secours de squatteurs est bien plus grave qu’il n’y paraît, et c’est la raison pour laquelle je me dois de l’évoquer. Sa prise de position illustre son comportement instinctif de défense des intérêts de sa communauté d’origine, et non de celui de l’intérêt général. Cela n’a au demeurant pas échappé au Premier ministre François Fillon, qui a déclaré à Laurence Ferrari sur Canal + : « Rama Yade s’est laissée un peu guider par son instinct et son émotion, et quand on est ministre de la République, on doit respecter les institutions. » N’est-ce pas un comble que figure au sein du gouvernement une personne à laquelle le Premier ministre doit enseigner le devoir du respect des institutions ? Ne nous étonnons plus de rien, puisqu’en vérité c’est la discrimination positive qui a été mise en œuvre pour la composition du gouvernement de la France.

    Voici à nouveau un extrait du Puzzle de l’intégration, dans lequel j’évoquais l’une des nombreuses conséquences prévisibles de l’application de la discrimination positive : « Donner aux individus plus d’intérêts à se revendiquer d’un groupe communautaire qu’à la communauté nationale, c’est consacrer la prévalence du lien d’appartenance à une communauté sur l’appartenance citoyenne à la Nation. » La prévalence de l’appartenance à une communauté, c’est exactement ce qui a conduit Rama Yade à adopter la posture qui a été la sienne à Aubervilliers. Je trouve important de préciser ici que la responsabilité de la situation n’incombe pas, à mes yeux, à Rama Yade, mais à ceux qui ont pris la liberté de mettre en œuvre la discrimination positive, violant par là-même la Constitution de la République du peuple français. Il ne fait en effet aucun doute, et les responsables politiques ne l’ont d’ailleurs nullement occulté, que c’est au seul titre de la représentation de la diversité, et donc de la prise en compte du caractère racial ou ethnique, que certains membres du gouvernement ont été choisis. Le peuple français n’aura donc même pas eu le privilège d’être consulté pour signifier son accord ou son désaccord au sacrifice de l’un de ses principes fondamentaux.

    Ce type de prise de position qui, il faut le signaler, est loin d’être l’apanage de la seule Rama Yade, a pour grave conséquence de renforcer les populations immigrées ou issues de l’immigration dans la conviction qu’elles ont bien raison de braver les lois françaises, puisqu’il se trouvera toujours des « responsables » politiques pour les soutenir en ce sens. Voici, sur le même sujet, la réaction du ministre de la ville Christine Boutin, recueillie au micro de France Info : « Rama Yade est jeune, et je ne crois pas que c’était une action qu’il fallait porter, parce que ça ne pouvait qu’exacerber les tensions. »

    Le passage des enfants issus de l’immigration par le « Creuset républicain » doit cesser d’être un luxe pour devenir enfin une exigence, car c’est véritablement la seule voie qui leur permettra de s’insérer dans la société française. Ne sous-estimons plus les dégâts que cause la caution apportée au non-respect des lois et des règles du « bien vivre ensemble » propres à la société française, car c’est ce qui a conduit de nombreuses familles issues de l’immigration à ne toujours pas réaliser qu’il est essentiel que ces règles soient transmises à leurs enfants, afin d’éviter qu’ils ne s’inscrivent au ban de la société française. Venir ensuite tenter de réparer les malheureuses conséquences qui en découlent avec un « plan Borloo » ou un « plan Marshall » ruineux pour les finances publiques, est une entreprise irrémédiablement vouée à l’échec.

    Catégories : Discrimination positive, Insertion - intégration, Politique
  • Les effets pervers de la discrimination positive : le cas Dati

    Non seulement la discrimination positive fera subir des dégâts collatéraux aux Français de souche, qu’elle discriminera négativement, mais elle produira également des effets pervers sur les membres des minorités ethniques ou raciales qu’elle avantage. Les déboires actuels de Rachida Dati l’illustrent à la perfection.

    Le Président de la République ayant souhaité exploiter l’image de Rachida Dati dans le cadre de sa stratégie de communication, il apparaît aujourd’hui au grand jour que cette dernière ne doit sa nomination qu’à ses origines arabes. Si un doute pouvait encore subsister dans l’esprit de nos concitoyens, le Président de la République vient lui-même de le dissiper : « Il faut qu’elle réussisse, car c’est un message à la France diverse, à la France multiple : le signe que chacun a sa chance ». Dans ces circonstances, comment s’étonner de voir, à la première difficulté, poindre la suspicion sur ses compétences ? Le doute sur les aptitudes des membres des minorités est l’un des effets pervers les plus courants dans tous les pays qui pratiquent le traitement inégalitaire des citoyens.

    Rachida Dati n’a jamais été connue ni reconnue comme une pointure dans le domaine juridique. Au sein de l’UMP, ce sont d’autres personnalités qui détiennent ces compétences et ont, à ce titre, assumé la tâche de l’élaboration du projet juridique. Comme je l’évoque dans « Le puzzle de l’intégration » (dont l’écriture était achevée dès septembre 2006), Rachida Dati fut pendant quatre ans chargée de la prévention de la délinquance auprès du Ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy, avec les résultats pitoyables qu’elle a elle-même, dans une touchante naïveté, tenu à détailler à l’occasion de son discours au TGI de Bobigny le 22 juin dernier : « Le nombre de condamnations en récidive pour les crimes et délits a augmenté de 68 % en cinq ans. Pour les délits les plus graves, cette augmentation a été de 145% […] La délinquance des mineurs augmente. Elle est de plus en plus violente. Elle concerne des tranches d’âge de plus en plus jeunes. En 5 ans, le nombre de mineurs condamnés pour des délits de violence a augmenté de près de 40%. En 2006, la part des mineurs dans le total des personnes mises en cause pour l’ensemble des crimes et des délits est de 18%. Elle s’élève à 45% pour les vols avec violence. »

    Si Rachida Dati était dotée de compétences et d’une expérience largement reconnues, elle aurait bénéficié d’une confiance en ses capacités qui lui aurait permis de démontrer aux Français qu’elle est à la hauteur de la mission qui lui échoit. Elle se serait probablement reposée sur le monde de la magistrature pour attester de son expérience. Au lieu de cela, les médias nous apprennent que Rachida Dati aurait elle-même demandé à des associations de lutte contre le racisme de monter au créneau pour prendre sa défense. Une mise au point de sa part s’impose sur ce sujet qui, contrairement aux apparences, est tout sauf anodin. Comme j’ai eu l’occasion de l’évoquer sur France Inter, il n’est en effet pas sans conséquence de diviser la société française en « victimes » et « bourreaux ».

    Aujourd’hui, face aux portes qui claquent au sein de son ministère et à la levée de boucliers que suscite (à juste titre) son projet de loi sur la récidive, l’argument le plus souvent invoqué par ses défenseurs pour mettre fin à la critique est que Rachida Dati subirait une mise en cause de sa légitimité en raison de son origine ethnique. Or, lorsqu’Édith Cresson avait essuyé le vif mécontentement de la classe politique (jusque dans ses propres rangs), sa nomination apparaissait elle aussi illégitime, car elle était assise sur le seul bon vouloir du prince. Nous sommes en réalité dans la même situation aujourd’hui.

    L’exemple du cas Dati laisse par ailleurs augurer des terribles difficultés qui attendent nos entreprises, dès qu’elles se verront imposer la mise en oeuvre de la discrimination positive : elles se trouveront alors confrontées à la nécessité de tenir compte de paramètres autres que la seule adéquation des salariés aux postes proposés, et devront s’attendre aux pires attaques lors des décisions de recrutement, promotions ou licenciements.

    La tentative, de la part d’associations et même de personnalités politiques comme Simone Veil, de transformer de manière éhontée un procès en incompétence en campagne de lutte contre le prétendu racisme des Français, est dangereux pour notre paix civile. Depuis trente ans, on diffuse aux populations issues de l’immigration le disque du racisme des Français de souche ; cela a largement contribué à développer, puis à entretenir, la haine que nourrissent à présent une partie des jeunes issus de l’immigration envers les Français de souche et leur société, avec les conséquences que l’on observe déjà.

    Catégories : Discrimination positive
  • Valérie Pécresse sommée d’introduire la discrimination positive !

    Dans sa feuille de route rédigée par Nicolas Sarkozy et François Fillon, Valérie Pécresse a reçu la directive suivante : veiller à ce que « 5% des meilleurs élèves de chaque établissement scolaire accèdent aux classes préparatoires [aux grandes écoles] ». Il y est précisé que cette mesure doit être mise en place pour lutter contre « les discriminations ».

    Quelques remarques au sujet de cette injonction faite au ministre de l’enseignement supérieur :

    • 5% est un chiffre arbitraire, qui fait fi du niveau réel des savoirs détenus par les élèves. Cette voie a déjà été empruntée dans les pays où a été instaurée la discrimination positive. Une telle mesure politique est en réalité destinée à assurer que les élèves issus des lycées de plus faible niveau se retrouveront tout de même en classes préparatoires. Les lycées visés sont, dans les faits, ceux des Zones d’Éducation Prioritaire, dont les élèves proviennent, en grande majorité, des populations issues de l’immigration maghrébine et africaine. La loi française interdisant de se référer à l’origine raciale ou ethnique, voilà donc une mesure qui permet de masquer, aux yeux des Français, la mise en œuvre d’un traitement inégalitaire des citoyens. Telle a toujours été ma crainte : que nos dirigeants politiques introduisent la discrimination positive de manière sournoise, en contournant les exigences de la Constitution française !

      Alors, que risque-t-il de se passer ? Comme nous ne nous attaquons pas aux sources du problème, on constatera, lors des résultats des concours d’entrée aux grandes écoles, que cette mesure n’a pas permis à suffisamment d’élèves d’origine maghrébine ou africaine d’entrer à Polytechnique ou ailleurs. Deux possibilités se présenteront alors : ou bien on reverra à la baisse le niveau des savoirs exigés pour entrer dans ces établissements de l’enseignement supérieur, ou alors on décidera de fixer à ces écoles des quotas d’admission basés sur des critères qui permettront de cibler, de façon détournée, l’origine ethnique ou raciale des élèves. Chacune de ces deux options aura de lourdes conséquences.

      Comme je le précise dans Le puzzle de l’intégration, il est important de ne pas perdre de vue qu’un certain nombre d’établissements du supérieur forment des ingénieurs qui seront amenés à construire des avions, des trains, des machines de radiothérapie, des centrales nucléaires, etc, dont la conception exige un niveau de savoir réel, et non bradé. Si les grandes écoles ne peuvent plus jouer leur rôle de garants de la compétence, ce sont les entreprises qui devront, au final, s’acquitter de cette tâche, en durcissant considérablement leurs procédures de recrutement.

      Je souhaite également mentionner qu’aux États-Unis, il n’est pas rare que les patients qui en ont les moyens financiers tiennent compte, dans le choix de leur médecin traitant, de l’existence de la discrimination positive. Ne pouvant être assurés que les médecins issus des groupes favorisés par la discrimination positive ont obtenu leur diplôme en seule raison du sérieux de leurs compétences académiques, ils préfèrent les éviter.

    • Le procès qui est fait aux chefs d’établissements supérieurs, que l’on accuse de discrimination, est injuste et préoccupant. J’ai suffisamment fréquenté le monde des universités et des grandes écoles pour savoir que le contenu cérébral des étudiants y est le principal critère de recrutement, et non pas le racisme et la discrimination dont seraient coupables le corps professoral et l’équipe de direction. Dans le monde universitaire, on admire toutes les têtes bien pleines, qu’elles soient blondes ou brunes !

    • Comme Rachida Dati, Nicolas Sarkozy et François Fillon sont profondément convaincus, malgré ce que laissent entendre leurs discours, de la nécessité de la repentance de la France, qui passe par la correction des effets du supposé racisme des Français. Le plus grave, c’est que cette repentance, prônée au plus haut niveau de l’État, vient renforcer la détermination de ceux des enfants issus de l’immigration qui rejettent la société française. Ces derniers sont à présent profondément convaincus que la France est coupable ; cela les incite à la braver, et à ne plus produire le moindre effort pour en respecter les règles du « bien vivre ensemble ». Dans ces conditions, réussirons-nous jamais à cohabiter pacifiquement ? Je commence à douter que ce soit un jour possible, car on ne peut sans conséquence dresser continuellement les populations d’origine étrangère contre les Français de souche.

    Nicolas Sarkozy et François Fillon demandent également à Valérie Pécresse de mettre en place et rendre publique « l’évaluation des établissements d’enseignement supérieur » en tenant compte « des caractéristiques de la population étudiante inscrite dans l’établissement ». Que faut-il comprendre par là ? La France s’achemine-t-elle vers un enseignement supérieur à deux vitesses, dans lequel le niveau d’exigence, et donc d’ambition, serait fonction de l’origine des élèves ? Si c’est le cas, les entreprises sauront en tenir compte dans leurs recrutements…

    À noter enfin que dans son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale, François Fillon a déclaré que « pour le Gouvernement, l’école de la République, c’est celle des valeurs : valeurs de l’effort, du civisme, de la discipline, de la fraternité ». Dans les faits, je considère que nous assistons malheureusement au détricotage de « l’école de la République » et de notre « modèle républicain d’intégration », probablement par inconscience. J’en redoute les conséquences sur la cohésion nationale.

    Catégories : Discrimination positive, Éducation - instruction, Politique
  • Brice Hortefeux : Attention aux errements !

    Brice Hortefeux était l’invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI le 1er juillet. Il a insisté sur la nécessité de « défendre la culture de l’héritage français en ayant à cœur de préserver la cohésion de la communauté nationale ». Je partage entièrement ce point de vue.

    Parmi les objectifs qu’il se fixait, il a notamment évoqué « remettre à l’honneur les valeurs de la République », ainsi que « mettre fin à des décennies d’autodénigrement et d’auto-flagellation ».

    J’espère que Brice Hortefeux saura atteindre ces deux objectifs et qu’il réussira son action pédagogique, en commençant par convaincre les membres du gouvernement auquel il appartient de cesser de donner le mauvais exemple en la matière. Ainsi, il serait utile qu’il obtienne de Rama Yade, Rachida Dati et Fadela Amara qu’elles abandonnent leur rhétorique favorite, qui est que si les enfants de l’immigration ne réussissent pas, c’est en grande partie la faute de la France et des Français. Il serait intéressant aussi qu’il nous démontre sa réelle volonté de tourner le dos à l’idéologie victimaire, en empêchant Rachida Dati de créer des pôles anti-discrimination au sein des parquets de France, comme elle l’envisage.

    Pour Brice Hortefeux, le co-développement doit s’appuyer sur les immigrés déjà présents sur le territoire national. C’est pourquoi l’envoi de contributions financières vers leurs pays d’origine est fiscalement encouragé (loi Sarkozy votée au printemps 2006). Or, comme je l’explique dans Le puzzle de l’intégration, autant l’aide d’État à État est louable, autant l’aide directe des immigrés à leur pays d’origine est hautement nuisible au processus d’insertion, car elle se fait au détriment de l’argent qu’ils consacrent à l’éducation de leurs enfants présents sur le territoire français. Il ne faut donc pas s’étonner que le fossé entre ces enfants et ceux des Français de souche s’accroisse chaque jour davantage, avec les conséquences dramatiques que nous avons à subir. Cette politique est donc une erreur lourde de conséquences, aussi bien pour les enfants issus de l’immigration que pour la société française dans son ensemble.

    Brice Hortefeux a longuement évoqué la nécessité, avant tout accord de regroupement familial, d’un minimum de maîtrise de la langue française par les candidats à l’immigration. Or, est-il utile de rappeler que les immigrés d’Afrique et du Maghreb parlent déjà dans leur grande majorité ce minimum de français, et que, comme nous le constatons, cela n’est en aucun cas un gage de facilité d’intégration, ni même d’insertion ? A contrario, faut-il rappeler que les immigrés des précédentes vagues (Russes, Polonais, Arméniens, Espagnols, Portugais…) ne parlaient pas un mot de français à leur arrivée, ce qui ne les a nullement empêchés de s’intégrer !

    Le ministre a évoqué le contrat d’accueil de l’immigré comme s’il s’agissait d’un élément nouveau. Or, ce contrat existait déjà. Il est d’ailleurs largement signé par les migrants, cette signature ne signifiant au demeurant pas le respect des engagements contractés…

    Brice Hortefeux a rappelé qu’il considère la discrimination positive comme une mesure d’équité : « La discrimination positive, c’est donner plus à ceux qui ont moins ; donc j’y suis favorable ». Pour lui, la raison principale de l’échec de l’intégration est le manque d’emplois. Il a enfoncé le clou en affirmant que quelqu’un qui détenait un emploi était de ce fait intégré. Or, les Français savent parfaitement que détenir un emploi n’est pas un gage suffisant d’intégration. Brice Hortefeux démontre ainsi qu’il ne possède, sur le problème de l’intégration, rien de plus que les connaissances sommaires colportées depuis vingt-cinq ans par l’ensemble de notre classe politique.

    Comme on le constate, il y a donc des éléments à retenir dans l’intervention de Brice Hortefeux, et il y en a d’autres à rejeter. Un seul souhait : qu’il approfondisse sa connaissance du dossier qui lui a été confié. C’est un sujet important, et nous n’avons à présent plus droit à l’erreur, car trop de temps a été perdu !

    Catégories : Immigration, Insertion - intégration, Politique