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discrimination positive - Page 9

  • Entretien avec Julien Landfried

    J'ai accordé un entretien à Julien Landfried, de l'Observatoire du Communautarisme.

    L'Observatoire en conclut que « Sur des sujets délicats (victimisation, discrimination positive, questions identitaires, droit du sol), Malika Sorel apporte une analyse tonique et des réponses se moquant du politiquement correct. »

    J'en profite pour vous signaler que Julien Landfried vient de publier « Contre le communautarisme », aux éditions Armand Colin. Je vous encourage à le lire !

    Catégories : Revue de presse
  • Une discrimination positive à la française ?

    Existerait-il une « discrimination positive à la française », qui serait différente de la discrimination positive américaine ?

    Dans le Monde daté du 11 avril dernier, on pouvait lire :

    « En présence ou non de Nicolas Sarkozy, les secrétaires nationaux, conseillers exécutifs ou simples adhérents de l’UMP, issus des minorités et réunis au sein du Cercle de la diversité républicaine de ce même parti, entendent ouvrir le débat présidentiel sur la diversité. "M. Sarkozy est précurseur sur le thème de la discrimination positive. Nous avons voulu donner corps à ce principe en le déclinant en mesures concrètes", explique Yves Jégo, secrétaire national aux nouvelles adhésions, à l’origine de la création en septembre 2006 de ce Cercle de la diversité au sein de l’UMP.

    En introduction, les auteurs du Livre blanc prennent soin de distinguer la "discrimination positive à la française" qu’ils veulent promouvoir, fondée sur une base territoriale, et la reconnaissance du mérite "quelle que soit la couleur de peau" de "l’affirmative action" américaine s’appuyant sur des critères raciaux ou ethniques. Cela ne les empêche pas d’appeler à la mise en place de statistiques fondées "sur les catégories retenues dans la vie ordinaire, c’est-à-dire les Blancs, les Noirs, les Asiatiques". Des statistiques ethniques en somme, qu’ils se gardent de nommer comme telles, mais qui permettraient, selon eux, de mesurer l’état des discriminations dans la société française et ainsi d’avancer. »[1]

    À la question « Existerait-il une discrimination positive à la française qui serait différente de la discrimination positive américaine ? », la réponse est donc : NON, il n’y a strictement aucune différence entre la discrimination positive que l’on tente actuellement de rebaptiser, sous nos cieux, « à la française », et la discrimination positive américaine. Comme l’a justement souligné sur son blog Dominique Strauss-Kahn, qui est lui aussi favorable à l’importation de cette politique, le critère géographique est véritablement un leurre, qui permet, sans affronter le peuple français attaché à ses valeurs républicaines, de cibler directement des personnes originaires d’Afrique noire ou du Maghreb.

    À ce sujet, Daniel Sabbagh, chargé de recherches au CERI (Centre d’Études et de Recherches Internationales), précise : « On observe actuellement une réelle convergence, tant au niveau des arguments mobilisés pour justifier les politiques — la rhétorique de la “diversité”, par exemple, est directement importée des États-Unis — que des politiques elles-mêmes. »[2]

    Toujours dans le Monde daté du 11 avril : « Ainsi, en matière d’emploi, le Cercle préconise-t-il, par exemple, de transposer les aides consacrées aux zones franches aux personnes qui y résident : une entreprise de centre-ville qui recruterait une personne issue de zone urbaine sensible (ZUS) pourrait se voir exonérée de charges sociales pendant un an ou deux. En matière d’éducation, le Cercle appelle à transformer en politique publique généralisée les dispositifs de soutien scolaire et d’accès spécifiques aux grandes écoles pour les meilleurs élèves issus des quartiers difficiles. »[1]

    Lors de ses États généraux du 7 mars dernier, le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) a quant à lui affirmé : « À des problèmes de discrimination fondés sur la couleur de la peau, nous devons apporter des solutions basés sur la couleur de la peau. » Entre autres mesures, il réclame « l’attribution préférentielle des marchés publics aux entreprises dirigées par des minorités ou embauchant plus de 50% de personnels issus des minorités ».[3]

    Le 31 août 2006, Rachida Dati, aujourd’hui porte-parole de Nicolas Sarkozy, déclarait, dans un entretien au journal Libération de Casablanca: « Je me sers de mon carnet d’adresses. J’aide aussi des Marocains résidant en France à régler certains problèmes. J’ai créé le Club XXIe siècle avec des personnes d’origine maghrébine qui aident les gens de très haut niveau à être visibles dans la société française. »[4]

    La France doit-elle demeurer une communauté nationale, ou doit-elle se transformer en société multiculturelle où chaque groupe travaille à faire « monter » les siens ? Les « Blancs » devront-ils un jour, eux aussi, se constituer en groupe pour veiller sur leurs intérêts ? La question est extrêmement grave, car c’est sa réponse qui dessinera la société française de demain.

    Savez-vous quelle est la conséquence, aux États-Unis, de la mise en œuvre de la discrimination positive ? Je cède la parole à Daniel Sabbagh : « Bien entendu, à cet accroissement du nombre de bénéficiaires potentiels [de la discrimination positive] correspond symétriquement une augmentation du nombre des individus blancs de sexe masculin qui risquent de se voir priver de l’accès à des positions désirées. »[5]

    C’est à l’instauration d’une nouvelle forme d’insécurité à laquelle nous assisterons donc : aucun Français d’origine européenne n’acceptera jamais d’être privé de l’accès à des positions désirées pour la simple raison qu’il est Blanc, et donc pas de la « bonne couleur » au regard de la discrimination positive. Comme vous le conclurez par vous-mêmes, l’application de cette politique ne nous apportera pas la paix sociale, mais entraînera de sérieuses perturbations dans notre pays.

    Aujourd’hui, les partisans de la discrimination positive ont compris qu’il leur fallait avancer masqués, car les Français, de droite comme de gauche, rejettent dans leur grande majorité cette politique inégalitaire. Qu’à cela ne tienne, ses partisans ont trouvé un nouveau cheval de Troie avec l’introduction du comptage ethnique et racial dans notre société. Ils savent que dès que la France aura mis en place ce comptage, elle sera alors administrativement prête à mettre en œuvre la discrimination positive. La raison qu’ils invoquent pour justifier ce catalogage des individus ? Sans cet « outil » (qui rappelle de mauvais souvenirs aux Français), il ne serait, selon eux, pas possible de statuer sur l’efficacité des politiques publiques déjà déployées. Louis Schweitzer, président de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité), s’y oppose pour sa part fermement.

    Il est évident que le comptage ethnique et racial doit être vigoureusement rejeté par tous, car c’est la première marche, et elle est décisive, vers la communautarisation de la France. Si elle est mise en place, nous ne pourrons alors faire marche arrière, car tous ceux qui ont un intérêt à diviser la France ne reculeront jamais plus ! Veillons à ne pas introduire le ver dans le fruit. C’est l’unité de la France qui fait sa force !

    ____________________________

    [1] Laetitia Van Eeckhout, « Les "minorités visibles" de l’UMP entendent ouvrir le débat sur la diversité », Le Monde daté du 11 avril 2007.

    [2] Daniel Sabbagh, « Sur la discrimination positive, il y a convergence entre les États-Unis et la France », Le Monde daté du 25 février 2006.

    [3] Laetitia Van Eeckhout, « Les candidats accusés d’éluder la question de la diversité », Le Monde daté du 8 avril 2007.

    [4] Youssef Lahlali, « Une Marocaine Place Beauvau », Libération Casablanca, 31 août 2006.

    [5] Daniel Sabbagh, « La tentation de l’opacité: le juge américain et l’affirmative action dans l’enseignement supérieur », revue Pouvoirs n°111 « Discrimination positive », Seuil.

    Catégories : Discrimination positive
  • Menace sur l’identité de la France : la « discrimination positive » !

    Les Français ne le réalisent pas encore, mais l’une des menaces les plus lourdes qui pèse sur l’identité de la France s’appelle « discrimination positive ». C’est elle qui enterrera la cohésion nationale, en mettant fin à une France « République indivisible ». Mon livre, Le puzzle de l’intégration, explique pourquoi.

    Sa parution était programmée pour début mars dernier. Contre toute attente, elle a été repoussée après le premier tour de l’élection présidentielle (!) Aux dernières nouvelles, le livre sera enfin rendu accessible au public à la date du 25 avril. Il est pourtant essentiel que les Français soient en mesure de se forger une opinion éclairée sur des sujets qui concernent véritablement l’identité nationale et engagent, à ce titre, le destin de la France.

    Les Français doivent savoir que la discrimination positive, si elle est mise en œuvre, nous fera rompre, et sans aucun espoir de retour, avec notre sentiment de justice qui est un pilier essentiel de la société française : « Tous les citoyens sont égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents » (article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen) ; la discrimination positive introduira en effet l’ethnie, la race ou la religion comme critères déterminants d’accès aux mondes du travail et de l’enseignement.

    Alors qu’elle n’a jamais résolu aucun problème dans les pays où elle fut mise en œuvre, la discrimination positive y a engendré de sérieux dysfonctionnements sociaux. Elle y a introduit de nouvelles lignes de fractures sociales. En France, ce sont les classes populaires françaises d’origine européenne qui subiront de plein fouet ses dégâts collatéraux, et qui lui paieront le plus lourd tribut. Cette politique inégalitaire présente également des effets pervers très lourds de conséquences pour les populations à intégrer, c’est-à-dire, en France, celles qui sont issues des dernières vagues d’immigration.

    Parce que les décisions prises en son nom sont perpétuellement contestées devant les tribunaux, elle a renforcé la judiciarisation des sociétés qui l’ont adoptée, et durci les relations entre citoyens issus de différentes communautés d’origine. Aussi, sur notre territoire national, elle aggravera les tensions qui existent entre les classes populaires de souche et celles qui sont issues de l’immigration. Interrogeons-nous : est-il actuellement raisonnable d’accroître les tensions au sein de notre société ? Est-il, d’autre part, responsable d’adopter une telle politique inégalitaire au moment où de nombreuses familles des classes moyennes basculent chaque jour dans la pauvreté ?

    Au travers de la question de la discrimination positive, les Français réaliseront que c’est en réalité du choix de la société de demain, de celle de leurs enfants, dont il s’agit ; car la discrimination positive divisera la communauté nationale et transformera la société française en une société multiculturelle. Les Français d’origine étrangère trouveront davantage d’intérêt à se rattacher à leurs groupes d’origine qu’à la communauté nationale française, faisant ainsi peser une lourde menace sur la cohésion nationale, puisque leur intégration sera alors définitivement compromise.

    Depuis maintenant 25 ans, le sujet de l’intégration (ou, au choix, de la non-intégration) a été sans cesse instrumentalisé, aussi bien par la gauche que par la droite et cela perdure. Si nous n’y prenons garde, ce sujet ne sera jamais traité de manière responsable, et il est pourtant urgent qu’il le soit. L’Histoire ne nous fera pas de cadeau, car dès demain, nous-mêmes et nos enfants subiront les conséquences de nos décisions ou de nos indécisions. Mesurons donc, avec calme, humanisme mais détermination, la portée des enjeux avant d’accepter de renoncer à nos principes républicains qui sont partie intégrante de l’identité française.

    Ouvrons le débat dans le respect, avec sagesse, mesure mais sans aucun tabou. Disons enfin oui à l’esprit de responsabilité en refusant la haine primaire qui est mauvaise conseillère, car nous devons prendre conscience que la souffrance est aussi importante du côté des Français de souche, que de ceux qui sont issus de l’immigration. Pour prendre des décisions courageuses, il n’est nullement besoin de blesser, car dans une société, les cicatrices des blessures deviennent le plus souvent les foyers de violentes secousses ultérieures.

    En attendant la publication du Puzzle de l’intégration, je vous propose de profiter dès à présent de l’existence de ce merveilleux outil de communication qu’est la Toile. Tissons donc les fils de discussion. Osons ouvrir le débat avec nos proches, nos collègues, nos amis ! Le débat est en effet un élément essentiel de tout pays qui se veut demeurer une démocratie. J’attends vos réactions et vos interrogations, et je vous en remercie vivement !

    Catégories : Discrimination positive