Extraits :
“ (...) Je pense que les Algériens doivent se réjouir de voir l’ancienne puissance coloniale venir leur baiser la main. Cela doit être un grand motif de fierté, et les Algériens sont très sensibles à la fierté. Cela fait même l’objet d’une expression, « avoir du nif ». Le nif, c’est le nez et cela signifie savoir garder tête haute. Les Algériens, dont je connais bien la mentalité – et pour cause !, doivent bien rigoler. Mais cela peut malheureusement renforcer un certain mépris et alimenter des comportements violents que l’on voit parfois se manifester sur le territoire français, car dans la culture musulmane, le fort inspire le respect, et le faible le mépris. Or bien des comportements des Occidentaux – pas seulement des Français – les amènent à ne pas savoir se faire respecter ni faire respecter leurs nations. Les exemples abondent, et j’ai eu tout le loisir de les développer dans mes livres. Pour asseoir une relation saine et gagnant-gagnant, il faut donc savoir rester debout.
(...)
Emmanuel Macron est né après la guerre d’Algérie. Cette page d’histoire ne semble pas l’avoir concerné personnellement, ni de près ni de loin, et encore moins l’avoir fait vibrer ; donc j’avoue ne pas comprendre, là non plus, ce qui l’amène à remettre régulièrement ce sujet sur la table quand il faudrait, bien au contraire, tourner la page. Existe en outre dans son raisonnement un problème de logique car d’une part, il fustige la « rente mémorielle » du pouvoir algérien et d’autre part, il participe de lui-même à alimenter le moulin. Par contre, je suis à 100% d'accord avec le Président Macron lorsqu'il dit que la France n'a pas de leçon à donner. En effet, l'État français, qui s'est révélé au fil du temps impuissant à juguler l'insécurité galopante sur son territoire et à maintenir son école à un bon niveau, est très mal placé pour donner des leçons à d'autres gouvernants, quels qu'ils soient (...)”
L'intégralité de l'entretien est à lire ici.