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Politique - Page 37

  • Gérer la France à temps partiel, est-ce vraiment sérieux ?

    La France peut-elle continuer à s’offrir le luxe d’être gérée à temps partiel ? C’est sa situation économique et sociale qui nous en donne la réponse.

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « L’accumulation de fonctions et d’honneurs ne laisse plus à nos élus le temps de réfléchir à ce pourquoi nous les avons élus. C’est la raison pour laquelle ils vont chercher dans d’autres pays des recettes ou du “prêt à poser”, souvent sans même se demander si elles sont compatibles avec l’héritage culturel et social des Français. Rares sont les citoyens qui croient qu’il puisse être possible, vu la complexité des sujets à traiter, à une seule et même personne d’assumer de manière satisfaisante plusieurs responsabilités simultanément. De plus, une trop grande concentration des pouvoirs entre les mains de trop peu de gens les rend superpuissants, de cette superpuissance qui fait peur, lie les langues et fait grossir les rangs des courtisans. »

    Lors d’un récent déplacement à Périgueux dans le cadre de sa campagne municipale, le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos s’est laissé aller à la confidence. Il a assuré les Pétrocoriens de sa présence régulière à leurs côtés, puisqu’il n’était, selon ses dires, à son ministère que « 2 à 3 jours par semaine ». Peut-il être réellement efficace en exerçant un temps si partiel à la tête d’un ministère qui a en charge l’avenir de la France, puisqu’il prépare les générations futures ? Depuis sa nomination, Xavier Darcos s’est surtout illustré en reprenant à son compte des mesures déjà annoncées et programmées par son prédécesseur Gilles de Robien…

    Près des deux tiers des membres du gouvernement sont candidats aux élections municipales. Même le Premier d’entre eux s’y présente. À croire que Matignon lui laisserait encore des ressources cérébrales et de l’énergie physique disponibles. Il est vrai que la situation économique et sociale de la France est si belle et si paisible, et qu’un avenir radieux est déjà assuré…

    Rien ne saurait donc détourner nos dirigeants de la recherche de la gloire du mandat électif, pas même les résultats de leur gestion, pourtant sans appel. Seule Valérie Pécresse a renoncé à se présenter à Versailles, arguant que son ministère exigeait de sa part concentration et investissement. Merci Madame Pécresse, de venir nous rappeler la nécessité d’un minimum de sérieux dans l’engagement.

    Les Français se sont laissés piéger par la règle d’un suffrage qui serait devenu une onction, règle colportée précisément par ceux qui se pensent surnaturellement si efficaces qu’ils osent encore et toujours cumuler. La confrontation au suffrage universel est-elle une condition nécessaire pour rendre l’homme ou la femme politique pertinent, sérieux et efficace ? Si tel était le cas, alors la France se porterait à merveille.

    Peut-on espérer que ceux qui cumulent des charges importantes s’assagiront un jour d’eux-mêmes, et se résoudront à exercer leur fonction à temps complet avec le niveau d’investissement que devrait spontanément leur commander le service de la France et des Français ? Je ne le crois pas une seule seconde. Ce sont véritablement les électeurs qui détiennent la solution. Ces derniers ont compris depuis fort longtemps que le cumul était à l’origine de beaucoup de leurs misères. Tant qu’ils ne se résoudront pas à émettre un signal fort et sans équivoque à leur classe politique, en sanctionnant très sévèrement les candidats au cumul déjà en charge d’une mission exigeante au service de la France, le cumul continuera d’opérer ses ravages, pour le plus grand malheur des électeurs eux-mêmes.

    Catégories : Politique
  • Le « plan banlieue » de Fadela Amara : affligeant !

    L’annonce du « plan banlieue » a été précédée d’une véritable attaque en règle de la part de membres du gouvernement. Sincèrement, fallait-il attendre un miracle de la part de Fadela Amara, secrétaire d’État qui n’a été choisie qu’au vu de son origine ethnique et qui, dès sa nomination, s’est empressée d’ouvrir un blog pour y recueillir, de la part de la population des quartiers dits « sensibles », des idées pour alimenter sa réflexion ?

    Il est consternant de constater que notre équipe dirigeante, élue après avoir « vendu » au peuple qu’elle détenait les meilleures réponses aux grandes questions qui le tourmentaient, s’est empressée, dès sa prise de pouvoir, de créer des commissions à tours de bras et de confier des missions tous azimuts dans le but de savoir ce qu’il convenait de faire. Si je me permets d’aborder cette question éminemment politique, c’est que cette attitude contribue à alimenter le sentiment de défiance, déjà très important, du peuple français envers sa classe politique qui, depuis trop longtemps à présent, lui donne l’impression de jouer de sa naïveté ou de sa crédulité. Contrairement aux apparences, le peuple français a le sang extrêmement chaud, et le cocktail problèmes économiques/problèmes identitaires est véritablement des plus explosifs.

    Toutes les dimensions du problème de l’insertion des populations issues des dernières vagues d’immigration dans la société française, doivent être traitées simultanément. S’évertuer, depuis déjà 30 ans, à rejouer au peuple français le disque rayé de la ségrégation territoriale, de la hauteur des tours, du taux de chômage, de la discrimination dûe au supposé racisme des Français de souche européenne…, pour expliquer l’échec de l’insertion, sans même parler de celui de l’intégration, des populations issues de l’immigration maghrébine et africaine, est une entreprise des plus irresponsables qui soit.

    Fadela Amara aura beau obtenir des milliards d’euros à destination des quartiers sensibles, ce sera autant d’argent jeté par les fenêtres. Depuis 1977, tous les gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche, se sont évertués à monter plan de sauvetage sur plan de sauvetage. Ils ont tous espéré que les milliards injectés résoudraient définitivement la crise. Le résultat est là sous leurs yeux, et le plus sidérant est qu’ils persévèrent dans leurs erreurs. Notre classe politique vit en réalité totalement déconnectée du terrain. C’est pour moi la raison principale de son aveuglement et de son incompétence sur ce sujet. Le summum vient d’être atteint par un Jacques Attali qui préconise la relance de l’immigration, alors que la France risque à tout moment d’imploser à cause de l’échec de l’intégration. La commission Attali a-t-elle été rémunérée avec l’argent du contribuable pour nous sortir l’ânerie du siècle, à savoir que l’immigration engendrerait de la croissance en France ? La France a-t-elle si peu d’enfants méritants que l’on soit allé quémander les conseils du sherpa de François Mitterrand, qui porte une lourde responsabilité dans l’état actuel de notre pays ?

    Le jour où l’on osera enfin décrypter les raisons pour lesquelles les enfants des quartiers sensibles refusent l’enseignement dispensé par leurs maîtres et maîtresses ;

    le jour où l’on commencera à analyser les conséquences de l’image négative renvoyée aux entreprises par les populations issues de l’immigration ;

    le jour où l’on osera enfin accepter de regarder en face la source de la violence des voyous des quartiers sensibles envers les forces de l’ordre, les pompiers, le corps enseignant, le corps médical…

    le jour où l’on acceptera de décorréler la question de l’insertion (non négociable et obligatoire pour tous) de celle de l’intégration (facultative et personnelle) ;

    le jour où nos dirigeants politiques cesseront d’envoyer, comme le fait Nicolas Sarkozy, le signal que les principes républicains peuvent être adaptés pour convenir à ceux qui refusent de les respecter…

    ce jour-là, nous aurons alors simplement commencé à aborder sérieusement le problème de l’immigration-insertion-intégration.

    Nicolas Sarkozy commet une lourde erreur, car les Français sont majoritairement attachés aux principes qui fondent leur société, et entrent de ce fait dans la composition de leur noyau identitaire. Or, fissurer un noyau peut engendrer la libération d’une énergie incontrôlable ! Espérons donc que Nicolas Sarkozy croisera, sur son chemin de la fission du noyau identitaire du peuple français, des hommes et des femmes qui trouveront moyen de le raisonner, ou à défaut de mettre en échec sa folle entreprise !

    Pour finir, je vous propose de substituer au plan banlieue de Mme Amara le contenu du Puzzle de l’intégration, à mon sens la seule voie qui permettra à notre pays de résoudre le problème des banlieues. Je vous livre ici ce qu’a ressenti le directeur d’une très grande librairie à la lecture de mon livre : « cela prendra le temps qu’il faudra, mais je suis profondément convaincu qu’il y aura un avant et un après “Le puzzle de l’intégration”. »

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • Qui saura ouvrir les yeux de Nicolas Sarkozy ?

    J’espérais que Nicolas Sarkozy, devenu Président, s’assagirait sur la question de la discrimination positive, ainsi que sur celle du « toilettage » (c’est son expression) de la Loi de 1905. J’espérais que, chargé de la responsabilité de la conduite du destin du peuple français, il mesurerait alors combien notre pays était devenu fragile, aussi fragile qu’un beau cristal, et que pour cette raison, il ne fallait pas se laisser aller à craquer des allumettes dans la maison France devenue une poudrière.

    Lors de ses récents vœux, Nicolas Sarkozy a évoqué son souhait de faire modifier le préambule de la Constitution afin d’y inscrire le « respect de la diversité », c’est-à-dire la discrimination positive, cette politique qui lui est si chère, et qui à rebours du principe d’Égalité, considère les êtres humains au travers du prisme de l’origine raciale ou ethnique. Par ailleurs, il souhaite toujours que soit « toilettée » la loi sur la Laïcité, dans une période où la France est menacée par la résurgence de conflits interreligieux. Que retiennent les Hommes des douloureux enseignements de l’Histoire ?

    Il est urgent que Nicolas Sarkozy mesure à quel point l’altération, dans le contexte actuel, de deux des piliers qui soutiennent la France, est une entreprise des plus dangereuses. Il est, dans le climat actuel, essentiel de veiller à ne pas créer de nouvelles divisions dans le corps social, ni d’introduire, dans l’espace public, quoi que ce soit qui puisse servir de prétexte à des tensions intercommunautaires. Il est urgent que Nicolas Sarkozy prenne conscience qu’il faut cesser d’envoyer des signaux qui sont interprétés comme autant d’encouragements à tester encore davantage les fondations de la maison France.

    Les députés de droite comme de gauche sont majoritairement opposés à l’altération de ces principes républicains. Sauront-ils assumer leurs convictions au service de la France, ou se laisseront-ils, comme cela est déjà arrivé, guider par des consignes de vote qui nient, dans les faits, l’existence d’une liberté de pensée et d’action de chacun des élus de la République ? La représentation nationale saura-t-elle ouvrir les yeux de Nicolas Sarkozy sur un sujet aussi sensible ?

    Le Traité européen de Lisbonne, qui sera soumis à ratification lors du Congrès de Versailles du 4 février prochain, accorde la liberté de « manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites ». Nul doute que les Français regretteront la Laïcité qui avait pacifié leur espace public, car ce Traité européen signe dans les faits la mort de leur Loi de 1905. Comme les Britanniques et les Québécois, les Français en viendront à regretter l’absence de lieux publics neutres. Où sont nos grands hommes d’État visionnaires ? Il me semble parfois, ces temps-ci, que les Français sont orphelins !

    Je réaffirme ici avec force le fond de ma pensée, à savoir que c’est la classe politique française, et non les immigrés, qui depuis maintenant près de 30 ans sème sans le savoir les graines de la discorde : si notre classe politique n’avait sans cesse envoyé des signaux indiquant que les principes fondamentaux de la République pouvaient être amendés, les immigrés et leurs descendants auraient fini par respecter ces principes, et donc par s’insérer dans la société française. Nos hommes politiques feraient œuvre de salut public en réaffirmant avec force la nécessité pour tous, y compris pour eux-mêmes, de respecter les principes fondamentaux de l’idéal républicain, qui constituent véritablement la digue qui protège la France de la submersion par les flots des conflits intercommunautaires.

    Il est de la responsabilité de chaque Français de veiller à ce que la France demeure en paix. Ayons tous à cœur le repos de la France : ne permettons pas que l’irréparable soit commis ; œuvrons pour que soit stoppé le processus déjà enclenché de libanisation de la France !

    Catégories : Discrimination positive, Insertion - intégration, Politique
  • La République finira-t-elle par imploser ?

    J’évoque régulièrement sur ce blog les errements de la politique de « miroir aux alouettes » que conduit notre actuelle majorité, pour la simple raison que c’est toute notre société qui en paiera tôt ou tard les conséquences, et ces dernières, à n’en pas douter, seront de plus en plus lourdes.

    Au cas où certains avaient pu, de manière enfantine, l’espérer, les événements de Villiers-le-Bel sont là pour nous le rappeler : la nomination d’une Rachida Dati ou d’une Rama Yade, que l’on exhibe dans tous les voyages officiels comme les totems d’une France « métissée » qui se porterait bien, n’a aucune incidence sur le maintien de la paix dans certains de nos territoires où les lois de la République ont de plus en plus de mal à être appliquées.

    Il suffit de se plonger dans le quotidien des pompiers, médecins ou enseignants des quartiers dits « sensibles » pour réaliser qu’il y a bien aujourd’hui deux France, et que le défi que nous devons tous participer à relever est d’éviter la dislocation de la France dans un proche avenir. C’est pour cette raison que j’attire l’attention, dans Le puzzle de l’intégration, sur la grande prudence dont nous devons faire preuve, non seulement dans la politique de décentralisation, mais aussi dans le parachutage de personnalités politiques au seul motif qu’elles seraient d’origine étrangère, donc susceptibles de mieux capter les voix d’électeurs de la même origine.

    Le décès de deux adolescents à Villiers-Le-Bel a aussitôt déclenché de nouvelles scènes d’émeutes, rappelant celles de novembre 2005. En quelques heures se sont produits incendies de véhicules, destructions de postes de police et de bâtiments publics (école, bibliothèque, centre des impôts…) et de boutiques du centre ville, incendie d’une entreprise, agressions de plusieurs dizaines de policiers et de pompiers… et l’insurrection semble à présent se propager aux quartiers environnants.

    Voici à ce propos quelques réactions significatives.

    Jean-Yves Bugelli, n°2 du syndicat de police « Alliance », au micro de France Inter : « Depuis 2005, on n’a rien réglé au fond donc c’est vrai qu’un évènement comme celui-là peut déclencher quelque chose. C’est une éventualité. Je ne dis pas que c’est attendu. Je ne dis pas que tous les éléments sont réunis pour cela, mais c’est vrai quand on voit les réactions qui sont quand même complètement démesurées par rapport aux faits eux-mêmes […] »

    Patrice Ribereau, secrétaire général adjoint du syndicat « Synergie Officiers » : « Les événements dans leur intensité et dans leur niveau de violence ont largement dépassé cette nuit ce qu’on a pu connaître à Villiers-le-Bel et à Sarcelles il y a deux ans pendant les émeutes de 2005. On a assisté à des scènes de violence d’une rare sauvagerie cette nuit, que ce soit des scènes de razzia, de pillage mais aussi d’agressions envers nos collègues notamment, et c’est nouveau, avec des tirs d’armes à feu, de fusils à pompes et de fusils de chasse sur nos collègues. Auquel cas là on n’est plus dans des violences urbaines ordinaires si on peut dire, mais on bascule dans la guérilla urbaine. »

    Fabrice Drouelle, présentateur du journal de 13h de France Inter : « C’est justement parce que l’on ne sait pas ce qui s’est passé que Villiers-le-Bel s’est embrasé ». Question : depuis quand, lorsqu’« on ne sait pas », est-on légitimé à saccager ? Ce commentaire de Fabrice Drouelle, que je considère par ailleurs comme un très bon journaliste, montre à quel point notre société a pris l’habitude de participer à légitimer la violence en la justifiant.

    Yvan Hallouin, présentateur du 19/20 de France 3, informe quant à lui ses téléspectateurs : « Précisons que ce reportage aurait dû être plus complet. D’autres témoignages avaient été recueillis, mais l’équipe s’est fait agresser en milieu de journée sur les lieux de l’accident. La caméra et les images ont été volées. »

    François Hollande, toujours au micro de France Inter : « ces violences sont inexcusables, sont inacceptables et en même temps elles traduisent une crise sociale, une crise politique […] La première solution, c’est de régler la crise sociale profonde dans l’emploi […] Pourquoi les logements ne sont attribués que dans certaines villes ? […] Je fais aujourd’hui la proposition : lorsque les maires n’attribuent pas les 20% de logements sociaux dans leurs villes, eh bien ce sera le Préfet qui se substituera à eux. »

    Vous noterez que François Hollande, tout en affirmant que ces violences sont inexcusables, insinue dans le même temps qu’elles auraient pour origine des questions de logement ou d’emploi. Il trouve donc ainsi une justification aux agressions d’agents de l’État et aux dégradations. Je pose donc la question à M. Hollande : si la France entrait en récession économique, comme cela s’est déjà maintes fois produit au cours de son Histoire, devrions-nous alors nous attendre à la voir brûler ?

    Les habitants de Villiers-le-Bel ont quant à eux immédiatement réclamé que les policiers qui conduisaient la voiture impliquée dans l’accident soient déclarés coupables, avant même que les enquêteurs aient pu effectuer leur travail. Pour avoir la paix, l’État français devra-t-il un jour offrir la tête de ses policiers ?

    Face à des comportements de violence quels qu’ils soient, l’ensemble de notre classe politique doit opposer un front républicain commun et uni. Lorsque ce n’est pas le cas, et que certaines personnalités politiques tentent d’accréditer le bien-fondé de la violence, alors ceux qui souhaitent en découdre avec la République l’interprètent comme un signe de compréhension et d’encouragement. Les conséquences en sont terribles pour tous, et pour les habitants des quartiers « sensibles » en premier lieu.

    Comment peut-on s’étonner que les entrepreneurs et les commerçants désertent certains quartiers, alors même que l’État y alloue des sommes conséquentes en avantages fiscaux, quand on voit le climat qui y règne même en dehors des périodes d’insurrection ? Comment peut-on encore s’interroger sur les hésitations des entreprises, à la lecture de certains CV portant l’adresse de quartiers qui renvoient régulièrement à l’opinion publique une image des plus déplorables ? Comment peut-on encore surseoir à sensibiliser les parents de ces délinquants aux comportements que la société française attend de tout parent ? Comment s’étonner que personne en France ne souhaite accueillir des logements sociaux de gaieté de cœur ? Et ce n’est pas une loi coercitive telle que la « loi SRU » qui règlera le problème d’acquisition des règles de comportement qu’attend la société française. En l’état actuel des choses, l’application de cette loi ne conduirait qu’à disséminer dans tous les autres territoires les problèmes des quartiers sensibles. Cessons de mettre en œuvre des idées qui ne feront qu’amplifier les difficultés au lieu de les résorber !

    Nous vivons une période d’hypocrisie qui n’a que trop duré. Il est maintenant urgent de cesser de cautionner la violence en la justifiant. Comme je le développe dans « Le puzzle de l’intégration », cette attitude est terrible de conséquences pour l’éducation des enfants issus de l’immigration. Il faut cesser de laisser croire à des quartiers entiers que l’on peut réussir un jour à décrocher un emploi sans fournir le minimum d’investissement requis au cours de l’apprentissage scolaire, et en bafouant les règles élémentaires du « savoir vivre ensemble » propres à la société française. En poussant le système scolaire à attribuer des notes et des diplômes sans rapport avec le niveau réel des élèves, nos dirigeants politiques desservent en réalité les enfants, qui sont devenus incapables d’établir un lien de causalité entre leur niveau d’investissement ou de désinvestissement personnel, et leur réussite ou leur exclusion ultérieure.

    Il faut d’autre part que le Ministre de la Justice s’occupe de toute urgence des vrais dossiers liés à la délinquance, au lieu de faire diversion en tentant de modifier une carte judiciaire qui n’aurait pour inconvénient que de dater de 1958. Quand, par exemple, le Ministre de la Justice s’occupera-t-elle de démanteler les réseaux d’économie parallèle ? Je répète ici ce que j’ai écrit dans Le puzzle de l’intégration : tant que les élèves des quartiers sensibles auront sous leurs yeux des exemples de « réussite » facile, jamais ils ne développeront d’effort réel à l’école. Plus grands, ils lutteront à leur tour contre la présence policière sur des territoires qui ne sont plus vraiment sous contrôle de la République française. Ni ce sujet, ni celui du traitement de la délinquance, n’ont connu d’amélioration de la part de Nicolas Sarkozy, qui fut pourtant Ministre de l’intérieur pendant quatre ans, ou de Rachida Dati, qui fut sa conseillère Place Beauvau. Nous avons, bien au contraire, enregistré une nette dégradation. Ils ont à présent le devoir de cesser de faire illusion en ne se préoccupant que de communication, pour traiter véritablement le fond des problèmes, car la colère des Français pourrait être un jour à la hauteur de la déception !

    Le problème de l’immigration-insertion-intégration est un défi majeur pour la France de demain. Je dirais même que c’est le principal défi que devra relever la France, tant il pèse sur son avenir. Ses conséquences se font déjà sentir dans notre enseignement supérieur, altérant de ce fait l’aptitude de la France à relever les défis posés par la mondialisation. Ce ne sont pas les quelques milliards d’euros que vient de promettre le gouvernement qui porteront le niveau réel des élèves à l’entrée du supérieur à un niveau suffisant ; pas plus qu’ils ne donneront, aux 20% de la population estudiantine qui ne possèdent pas le minimum de culture générale nécessaire à un bon déroulement de scolarité, le niveau d’excellence qui seul permettra à la France de tenir sa place dans une compétition internationale sans merci. L’Inde et la Chine forment à présent une élite qui détient, elle, de vrais diplômes et de véritables compétences leur permettant de créer les produits innovants qui seront demain achetés par les consommateurs de la planète entière. Que sera l’avenir d’une France exclue de la compétition internationale ?

    Notre classe politique devra se résoudre à aborder le puzzle de l’intégration en considérant l’ensemble de ses pièces, et non plus en le réduisant à une seule de ses pièces, qui plus est la plus insignifiante, celle du niveau économique des familles issues de l’immigration. Les raisons de l’échec de l’insertion dans la société française, sans même évoquer celles de l’intégration dans la communauté nationale, se trouvent en effet bien ailleurs…

    Catégories : Insertion - intégration, Politique