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Politique - Page 36

  • Qu’est-ce qu’être Français ?

    Extraits du Puzzle de l’intégration :

    « Mais le problème auquel nous sommes confrontés, c’est que même si la majorité de ces immigrés ont opté pour l’acquisition de papiers d’identité français, ils n’en demeurent pas moins perçus comme des immigrés par les Français, car ils ne leur paraissent pas culturellement intégrés ; c’est-à-dire qu’ils ne les reconnaissent pas comme porteurs du même idéal de société […] Ce n’est que lorsque la nationalité attribuée par la France sera redevenue réelle, et non factice, que les Français cesseront d’éprouver le besoin de parler de “Français de souche” et de “Français d’origine étrangère”. C’est la France qui, en donnant sa nationalité à un nombre considérable de personnes qui ne portaient pas son idéal, s’est rendue coupable de l’introduction de la notion de deux classes de Français. »

    […]

    « Dans la mesure où s’intégrer dans une communauté nationale, c’est être reconnu par les autres membres de cette communauté, si un migrant n’est pas identifié comme inséré, il n’y a aucune chance qu’il puisse être reconnu et intégré. »

    […]

    « Si la France sait aller au bout de la logique de préservation de sa stabilité intérieure, elle sera bien heureuse de constater qu’un grand nombre des familles de l’immigration préfèreront se résoudre à laisser leurs enfants s’insérer, et même à les y encourager […] Le jour où chacune de ces familles sentira qu’elle risque individuellement d’être placée devant un choix qui pourra s’avérer pour elle lourd de conséquences, elle se mettra à réfléchir en fonction de ses seuls intérêts. Elle recouvrera ainsi son indépendance. Ce jour-là, elle redécouvrira par la même occasion que ses intérêts peuvent aller dans le même sens que ceux de la société française, et de la République. »

    __________

    Extrait de la circulaire du 24 février 2005 sur laquelle s’est appuyé le Conseil d’état pour refuser la nationalité française à une personne d’origine étrangère non insérée :

    « Les services préfectoraux ou consulaires, saisis d’une demande d’acquisition de la nationalité française à raison du mariage, procèdent à une enquête destinée :

    - à vérifier la communauté de vie tant affective que matérielle entre les époux ;

    - à évaluer, selon sa condition, le degré de connaissance de la langue française du déclarant lors d’un entretien individuel donnant lieu à un compte rendu ;

    - à apprécier son degré d’assimilation à la communauté française ;

    - à apprécier sa conduite et son loyalisme. »

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • Coupables de non-assistance à France en danger !

    C’est ainsi que l’Histoire risque bien de nous qualifier, et de qualifier tous ceux qui auront assisté à la lente agonie de la France. Cette agonie, il est important de le préciser, est le sort désormais réservé à de nombreux autres pays européens.

    Je m’apprêtais à vous publier un billet sur l’autisme de la HALDE, pour évoquer la croisade qu’elle mène contre notre société et contre les entreprises, quand un vent de terreur s’est subitement abattu sur Vitry-le-François. Tout événement tragique survenant dans une banlieue « sensible » est désormais exploité pour déclencher des expéditions punitives contre la société. Nos médias, dont beaucoup auront été les complices de l’aggravation de la situation en France, nous ont à nouveau ressorti leur couplet sur le niveau de vie des familles de Vitry-le-François, la couleur des murs des quartiers… Pourquoi les médias sont-ils à mes yeux complices de la lente et sûre descente de la France aux enfers ? Parce que ce sont eux qui ont diffusé les analyses fausses ou tronquées sur le sujet de l’échec de l’intégration, censurant dans le même temps les nombreux travaux et réflexions de tous ceux qui avaient déjà commencé à soulever le voile sur l’horreur qui guettait la France.

    Le maire de Vitry-le-François, Jean-Pierre Bouquet (PS), raconte au journal le Monde : « Il s’agissait d’un déchaînement de violence, extrêmement brutal, très difficile à contrôler. Le signe, aussi, qu’on fait face, en France, dans notre société, à une violence latente qui peut surgir n’importe quand. »

    Une des causes de ces problèmes est que nos hommes politiques, nos journalistes et leurs familles ne sont pas installés dans ces quartiers, et qu’ils n’y vivent pas quotidiennement. Si eux et leurs enfants avaient participé à y augmenter le taux de mixité sociale imposé par ailleurs aux Français dits « d’en bas » (loi SRU), jamais en effet la République ne se serait retrouvée dans une telle situation. Jamais les écoles de ces quartiers, qui auraient été celles de leurs enfants, n’auraient eu le loisir de se transformer en lieux où nombre d’enseignants travaillent la peur au ventre. S’ils étaient, eux et leurs enfants, confrontés à la réalité de la régression démocratique et sociale imposée à la France, nos hommes et femmes politiques auraient rapidement compris que leurs analyses étaient des plus simplistes et des plus dangereuses. Les journalistes, dont les enfants auraient été scolarisés dans les écoles des quartiers sensibles, auraient miraculeusement su trouver les mots justes pour dénoncer des propositions et des actions politiques qui de toute évidence conduisaient leurs propres enfants, autant que ceux issus de l’immigration, à l’échec et la mise au ban de la société. Le refus de Ségolène Royal, candidate à présider au destin du peuple français, d’inscrire son fils au cours Florent pour cause de quartier trop populaire, nous renseigne sur le niveau de confiance qu’accorde notre classe politique à sa propre capacité à sauver la France du mal qui la gangrène.

    Proposition à soumettre à nos élus (qui ne l’accepteront bien entendu jamais) : que la loi SRU soit accompagnée de la publication du taux d’élus, de ministres, de journalistes qui résident dans les quartiers sensibles, c’est-à-dire ceux qui sont prompts à entrer en ébullition.

    Catégories : Politique
  • Rachida Dati : quand l’hôpital se moque de la charité…

    L’annulation d’un mariage à Lille pour cause de non-conformité de la marchandise reçue, et donc retournée à l’envoyeur – car il s’agit de cela et de rien d’autre, tant le statut de la femme se trouve atrophié au sein de certaines familles – suscite de très vives réactions de la part de notre classe politique. Or, cela fait bien longtemps que de telles histoires se produisent sur la terre de France, terre dite des droits de l’Homme. De même que cela fait bien longtemps qu’une écrasante proportion de mariages « mixtes », qui ne possèdent de mixte que le nom, ne sont dans les faits que l’aboutissement de tractations entre deux parties, dans le but de permettre à l’heureux élu, qui réside de l’autre côté de la Méditerranée, d’obtenir ce que je dénomme dans Le puzzle de l’intégration « le fameux sésame ». Par leur nombre très élevé, ces mariages sont devenus une question centrale, car ils sont une cause directe de l’aggravation du problème de la non-insertion et de la non-intégration. Cette question n’est en effet pas étrangère au refus de plus en plus manifeste de l’utilisation, par les migrants et leurs descendants, de la langue française ; au durcissement des positions des « jeunes » issus de l’immigration ; à l’importation d’attitudes ou de convictions que les Français ne sont pas prêts à reconnaître, car ils les considèrent comme antinomiques de l’identité française… Si le taux de mariages mixtes pouvait, à une époque bien antérieure, être le signe d’une amélioration de l’intégration, il est à présent devenu le signe patent de l’échec de l’intégration.

    Alors, quoi de neuf sous nos tropiques ? Ce qui est nouveau, c’est qu’apparaît au grand jour, aux yeux des Français de souche, et grâce à l’inacceptable décision du TGI de Lille, la brutalité de situations bien réelles qui ont cours en France. Et à présent, beaucoup de nos hommes et femmes politiques qui savaient déjà tout cela ne peuvent plus détourner les yeux et faire comme s’ils n’avaient rien vu. La classe politique, dont le devoir est d’anticiper, démontre ici avec brio qu’elle est en réalité à la traîne. Afin que la question des mariages de complaisance, qui rend encore plus improbable l’intégration de ceux qui se trouvent déjà sur le territoire français, soit véritablement prise en considération par notre classe politique, souhaitons qu’une affaire terrible – aux yeux des Français – surgisse dans le paysage public. La gouvernance par scandales successifs viendrait ainsi au secours de notre société.

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « Les familles de l’immigration récente qui ont des enfants en âge d’être mariés, se trouvent extrêmement sollicitées pour conclure des alliances […] Cela pose un problème d’une extrême gravité aux enfants de l’immigration, qui perdent par la même occasion la liberté du choix de leur conjoint, ou qui s’engagent dans une lutte acharnée et parfois désespérée pour la préserver.

    Cette aberration couvre tantôt des mariages de complaisance, tantôt des mariages forcés pour que les heureux bénéficiaires puissent à leur tour devenir « Français ». Ce phénomène est connu depuis très longtemps par notre classe politique. En pensant défendre la liberté de mariage des enfants issus de l’immigration avec des étrangers, les Français soutiennent le plus souvent, dans les faits, la confiscation de la liberté de ces enfants de se marier avec le conjoint de leur choix. »

    Dans ce contexte, Rachida Dati fait preuve d’un incroyable toupet en rejetant sur la gauche la responsabilité de tous les errements en matière de politique d’intégration, alors que la droite et la gauche ont partagé le pouvoir à quasi-égalité depuis trois décennies. Comment peut-elle se permettre de telles attaques, elle qui a de prime abord trouvé des justifications à cette annulation de mariage ? Rachida Dati est-elle bien placée pour critiquer la politique d’intégration menée par la gauche ? Elle qui fut conseillère à la prévention de la délinquance de Nicolas Sarkozy Place Beauvau ; période qui n’a pas vu la délinquance des enfants issus de l’immigration régresser, mais au contraire exploser, comme elle l’exposait elle-même le 22 juin 2007 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny. Le coût de l’incarcération d’un mineur, arme lourde mais impuissante bien que très prisée de l’actuel Ministre de la Justice, est d’environ 230 000 euros par an. Ne serait-ce que pour contribuer au nécessaire allégement de la dépense publique, l’État ne devrait-il pas se muscler davantage sur les dossiers dont il se doit d’assumer la responsabilité, puisque le « bien vivre ensemble » en dépend ? Pour mémoire, je rappellerai ici ce que Rachida Dati ne peut en aucun cas ignorer : contrairement à ce qu’elle a osé affirmer devant la représentation nationale, ce qu’elle dénomme « la politique des grands frères » n’a jamais été fabriquée par la gauche…

    Il me semble par ailleurs important de préciser que ni la gauche, ni la droite n’ont souhaité mener la France au chaos. Notre personnel politique a considérablement sous-estimé la complexité des problèmes. Il a parié sur le fait que le temps viendrait à bout de toutes les difficultés. Combien de fois ai-je entendu dans le milieu politique : « la France en a vu d’autres » ! Quel regard la société porterait-elle sur un parent qui aurait observé avec autant de détachement et d’indifférence son enfant soumis à une terrible épreuve ?

    Vu la gravité des défis que nous devons tous participer à relever, il est irresponsable de dépenser la moindre énergie à tenter de déterminer qui, de la gauche ou de la droite, sur le sujet de l’intégration, a par le passé perpétré le plus grand nombre de mauvaises actions politiques. Je pense qu'il est désormais bien trop tard pour se permettre un tel luxe. Nous devons veiller à nous focaliser sur ce qui se déroule, et il est manifeste que l'équipe politique qui détient aujourd’hui le pouvoir de décision, si elle n’est pas raisonnée à temps, affaiblira de manière irréversible, sans l’avoir prémédité, les fondations de la maison France ; j’insiste sur le terme « irréversible ». L’ironie du sort pour les Français est que l’élection présidentielle de 2007 se sera gagnée sur le thème de l’identité nationale.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • Les habits neufs de l’empereur…

    Après seulement un an d’exercice du pouvoir, le Président de la République est désavoué par une majorité des Français. Que s’est-il donc passé pour que l’élan de confiance qu’il avait suscité dans le cœur des Français appartienne déjà au passé ?

    Il semble que Nicolas Sarkozy ait négligé un élément essentiel : la France n’est pas une terre vierge, et le peuple français est dépositaire d’une longue histoire avec laquelle il n’a nulle envie de rompre. Nicolas Sarkozy est manifestement convaincu que les Français, en l’élisant, lui ont donné carte blanche pour faire table rase de tout, y compris de leur passé. Là réside un réel malentendu ; une terrible méprise.

    Nicolas Sarkozy s’est permis, sans aucun complexe, de changer tous les repères des Français, aussi bien ceux qui ont trait à l’image du Président de la République que ceux qui concernent les fondamentaux de l’idéal républicain. Son comportement personnel le place au niveau de n’importe quel quidam, quand il est censé incarner la France, ce qu’il a visiblement encore un peu de mal à intégrer.

    Plus préoccupant : depuis qu’il est élu, Nicolas Sarkozy s’emploie à trahir la confiance de ceux qui avaient cru en lui pour traiter en profondeur un certain nombre de sujets qui engagent l’avenir de la France. Non seulement peu de sujets sont traités de manière sérieuse, mais pire, il s’emploie à démolir ceux qui étaient le fruit d’un consensus national très net. Ainsi, il torpille la sage stratégie d’indépendance de la politique française sur la scène internationale, comme en témoigne sa décision de renforcer l’effort de guerre en Afghanistan ou encore sa volonté de faire de la France un pion parmi d’autres au service de la stratégie Otanienne des États-Unis d’Amérique ; ou encore, il bouscule les fondamentaux de l’idéal républicain, comme la laïcité et l’égalité républicaine. Comment les Français qui ont voté pour lui réagiront-ils s’il réussit à faire modifier le préambule de la Constitution pour permettre la mise en œuvre de la discrimination positive ? Il y a fort à parier que le jour où suffisamment de Français de souche se seront trouvés confrontés, dans leurs démarche quotidiennes ou celles de leurs enfants, aux conséquences de la discrimination négative envers eux, c’est dans la rue que cela se résoudra.

    Tant que la démocratie nous offrait la possibilité d’une alternance politique crédible, les Français pouvaient encore se tenir « tranquilles ». Ce n’est plus le cas désormais, car ils ne croient plus en une gauche qui s’est montrée bien incapable de regarder la réalité en face ; une gauche qui aura mis des décennies à comprendre que pour répartir la richesse, il fallait d’abord la créer, et qui n’a toujours pas compris que la France était dans l’incapacité d’intégrer des flux d’immigrés sans cesse croissants ; cette gauche inconsciente qui continue à réclamer la régularisation massive de pauvres venus des pays du Sud, alors que l’on sait à présent que les problèmes identitaires que rencontrent ces derniers les empêchent très souvent de s’intégrer, et même parfois de s’insérer. Comment faire admettre à des Français qui ont voté pour l’ordre en mai 2007, que des patrons hors la loi, puisqu’ils bafouent le droit français, ne soient pas sanctionnés alors qu’ils ont eu recours à des clandestins (sans-papiers), quand dans le même temps on explique, à ces mêmes Français, que les jeunes des banlieues peuvent à tout moment incendier la France au motif qu’ils sont sans emploi ? Où est la cohérence de nos hommes politiques ? Où est leur sens des responsabilités ?

    Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à surmonter son manque flagrant de cohérence, de fil conducteur dans ses décisions, sa carence de vision pour la France, qui le fait désormais apparaître comme une personnalité politique qui manque de stabilité et de sagesse ? Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à faire taire Nicolas Sarkozy, pour que naisse enfin la dimension « représentant du peuple de France » ? Celui qui déclarait que l’histoire de France le laissait froid, pourra-t-il s’ouvrir pour accueillir enfin la France en lui ? Depuis le début, c’est à ce niveau que réside le véritable problème de cette présidence. Comment diriger un peuple, comment l’incarner, comment sentir, en fermant les yeux, cette nécessité absolue de respecter le socle sur lequel repose tout l’édifice France, sans cette inscription dans l’Histoire, sans en porter dans son inconscient la charge émotionnelle et affective ? Dans une époque troublée, dans une époque où le peuple doute si fortement de lui-même, cette dimension devient incontournable.

    Catégories : Politique