Le message ci-dessous m’a été adressé par un de mes lecteurs. Je saisis à nouveau cette occasion pour vous remercier tous, et vous dire que nous allons tous nous retrouver un jour. Cela est pour moi une réelle évidence. La volonté de faire que mes prises de position ne parviennent pas au grand public sera tôt ou tard mise en échec par cette volonté du plus grand nombre de se réapproprier ce qui a fait la force de notre pays : sa culture de la Liberté ! La puissance du peuple est toujours la plus forte ; le peuple français saura une nouvelle fois en faire la démonstration, dans le calme, je l’espère de tout cœur, car il possède la maturité et la force psychologique suffisantes pour ce faire.
Je remercie Marcel de son message que je souhaite partager avec vous :
“Je ne sais si vous en avez déjà parlé, mais il y a deux mois, la Halde a publié un rapport sur la Place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires. La haute autorité y dénonce des crimes aussi atroces que le fait de montrer une main d’enfant noir dans celle d'un adulte blanc (stéréotype du Noir pauvre aidé par le Blanc), faire étudier Mignonne allons voir si la rose (mauvaise image du "senior"), ou encore ne pas montrer la diversité sexuelle dans les exercices de mathématiques.
Depuis des années, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les contenus des manuels scolaires actuels, massivement constitués de propagande bien-pensante (voir par exemple « Élèves sous influence » de Barbara Lefebvre et Ève Bonnivard, Éditions Audibert, 2005, ou encore l'observatoire des manuels scolaires sur le site de SOS éducation). Comment se fait-il alors que cela ne suffise pas à contenter la Halde ? C’est Louis Schweizer lui-même qui, sur RTL, a expliqué très clairement le fond du reproche que la Halde fait aux manuels scolaires : « On ne représente pas la société telle qu’elle doit devenir. » La Halde ne reproche pas aux auteurs de manuels de donner une vision fausse ou raciste, ou xénophobe ou homophobe de monde, non certes, ce serait absolument impossible, elle leur reproche de donner à voir encore un peu du monde réel alors qu’ils devraient selon elle ne décrire que le monde tel qu’il devrait être, ou plus exactement tel que la Halde estime qu’il devrait être. Autrement dit, elle leur reproche de ne pas faire assez de cette forme particulière de propagande qu’avait inventée Potemkine avec les villages en carton-pâte destinés à ravir la tsarine. Et pour arriver à cela, le rapport affirme que « les éditeurs devrait [sic] construire les manuels en collaboration étroite avec des spécialistes (« comité de vigilance ou comité de relecture, au même titre que sont traquées les fautes d’orthographe ! », nous disait une interviewée). Des enseignant-e-s extérieur-e-s, des médecins hommes et femmes, des historien-ne-s, des mathématicien-ne-s, des sociologues hommes et femmes, des auteur-e-s, etc. mais également des membres d’associations défenseuses des droits des femmes, des représentants de la HALDE et/ou des délégations aux droits des femmes, etc. » (page 112)
Les réactions ? Une bonne analyse sur le site de l’Observatoire du communautarisme, un article de Marc Cohen sur le site du Causeur.fr, quelques allusions plus ou moins ironiques ici ou là : bien peu de choses par rapport à l’approbation générale avec laquelle ces extravagances orwelliennes ont été reçues par la grande presse. Les journalistes en ont parlé avec un parfait naturel et sans la moindre interrogation. C’est normal, d’abord parce que pour les journalistes de la grande presse, la Halde est une institution sainte qui ne saurait émettre que la bonne parole, laquelle ne saurait être mise en doute, et ensuite parce que la plupart de ces gens n’auraient, à supposer qu’ils aient lu le rapport, rien eu à y redire : leur façon de penser est la même que celle des auteurs et des commanditaires, et ils s’efforcent tous les jours d’appliquer le programme formulé par Louis Schweizer : représenter la société telle qu’elle doit devenir.
On aurait pu s’attendre, tout de même, à ce qu’un reste de bon sens, un reste d'attachement à la vérité et à la réalité se fassent entendre du côté des éditeurs. Hélas ! « Ces recommandations vont dans le bon sens. Montrer des contre-stéréotypes et la société telle qu’on voudrait qu'elle soit, on va en tenir compte » a déclaré à l’AFP Pascale Gélébart, du Syndicat national de l’édition.
D’un autre côté il est vrai, les lecteurs qui ont posté des commentaires sur les sites des grands organes de presse sont pour ainsi dire unanimes dans l’indignation ; voir le Monde en ligne, ou l’Express, ou encore Le Figaro). Jamais le décalage entre la société réelle et les milieux qui la dirigent n’a paru aussi énorme. Mais qu’en sera-t-il lorsque la société sera peuplée de gens qui auront été formés par l’école et les manuels surveillés par les comités de vigilance préconisés par une haute autorité Halde dont les recommandations ont presque force de loi ?
C’est pourquoi le travail que vous faites est extrêmement important et mérite la gratitude de tous.”