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  • France 24 : polémique autour du hamburger halal

    France 24 m’a interrogée, en tant que membre du Haut Conseil à l’Intégration, afin d’aider à décrypter ce que révèle l’opération halal de Quick. Voici le lien vers l’émission. Écoutez attentivement, car il y a beaucoup d’enseignements à tirer de ce que l’invité de France 24 a dit sur le plateau, en seulement quelques minutes.

    Voici un autre débat sur le même sujet, toujours sur France 24.

    Catégories : Identité, Politique, Revue de presse
  • Pêle-mêle

    La semaine dernière, j’ai assisté à la remise du prix de l’intégration par le Ministre de l’Identité nationale, Éric Besson. J’étais très émue en écoutant les lauréats parler de leur amour de la France. Leurs mots témoignaient du fait que l’intégration se joue bel et bien sur le registre affectif. Qui en doutait encore ? À cette soirée, je n’ai rien découvert que je ne sache déjà, mais rencontrer des personnes qui aiment la France et qui l’expriment, m’émeut à chaque fois.

    Changement total de décor : hier, j’ai participé à une réunion où il était question de laïcité. J’y ai vu se déployer les arguments de la liberté au nom de laquelle il est interdit d’interdire. La burqa ? Les femmes ont le droit de la porter sur le sol de France, car notre société s’est fondée sur la liberté. Si nous venions à l’interdire, ce serait seulement parce qu’elle pose la question de la sécurité. Les femmes qui accompagnent voilées nos enfants aux sorties scolaires ? Eh bien, où est le problème ? Là aussi, c’est une question de respect de la liberté de chacun. J’ai fini par leur crier à la face que j’en avais plus qu’assez que l’on évoque la liberté pour tout et n’importe quoi, et qu’il faudrait un jour que les intellectuels et politiques expliquent si dans leur conception de la liberté, celle de la femme est incluse ou pas. Et puis, il faudra également qu’ils expliquent si la liberté peut être atteinte en l’absence d’égalité hommes-femmes. Je ne le crois pas pour ma part. Je suis de plus en plus choquée de voir à quel point des générations de personnes qui sont censées avoir appris à penser, ne pensent en réalité plus vraiment par elles-mêmes. L’ancien Premier ministre belge a bien raison de dire qu’« il y a quelque chose de pourri en République française », mais certainement pas pour les raisons qu’il invoque ; et je ne vois vraiment pas que la Belgique soit actuellement en position de constituer un quelconque exemple. Il n’y est certainement pas étranger, lui qui a gouverné la Belgique pendant huit ans. La réserve siérait davantage à ses résultats !

    Je souhaite à présent partager quelques articles avec vous :

    1) Doit-on faire entrer la Turquie en Europe ?

    « L’atteinte à l’honneur est encore parfois considérée, par certains juges, comme une circonstance atténuante. En janvier, un père qui avait tué sa fille a ainsi vu sa peine ramenée, en appel, à vingt ans de prison. L’État se montre souvent incapable de protéger les victimes : la jeune Medine, qui n’allait plus à l’école, avait alerté la police à trois reprises, signalant que son grand-père la battait. »

    2) De quelle liberté les élites européennes parlent-elles ?

    « Elles restent victimes de l’opprobe social […] Cette union lui a permis de se réconcilier avec ses parents, qui ne voulaient plus entendre parler d’elle. Rahmouna, elle, regrette de ne pas avoir pu revoir son frère aîné avant la mort de celui-ci. Il l’accusait d’avoir sali la réputation de la famille. Elle aurait tant voulu lui expliquer… »

    Je rappellerai simplement que les flux migratoires ne déplacent pas que des hommes. Ils déplacent également avec eux leurs schémas de pensée et d’organisation sociale. Il suffirait aux gens des beaux quartiers d’aller vivre avec leurs familles dans ceux qui sont pudiquement qualifiés de « sensibles » pour le réaliser. Décrétons « grande cause nationale » la mixité sociale qui serait appliquée à tous les élus et journalistes (avec leurs enfants bien sûr). Je suis sûre qu’ils délaisseraient très vite leurs discours ineptes et qu’ils jetteraient à la poubelle leurs actions irresponsables qui aggravent, chaque jour davantage, la situation de la France.

    3) De la solidarité à raison de l’ethnie ou de la race :

    « “Trop de points communs existent entre les deux pays pour qu’on ne sente pas concernés. Ce sont des Noirs comme nous. Ils parlent français. Ils vivent dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Ils sont obligés d’émigrer dans des conditions épouvantables pour fuir la misère”, m’explique un étudiant sénégalais. »

    Dans cette même catégorie, nous retrouvons Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer : « Mon coeur est et restera en Guadeloupe […] Je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne. »

    Imaginez un seul instant un « Blanc » justifier une aide ou son engagement par un « ce sont des Blancs comme nous ». Il est effrayant de constater que le racisme est devenu acceptable lorsqu’il porte une autre couleur que le blanc ! Le soutien de François Fillon à Marie-Luce Penchard est moralement inacceptable. Il montre à quel point ce sont les intérêts partisans qui dictent leur conduite aux hommes de pouvoir. Pourtant, François Fillon est un Républicain. C’est dire à quel point la situation dans laquelle se trouve le peuple français est compliquée : tous les repères sont brouillés !

    4) De l’usage de la « diversité » pour permettre aux Français de ne pas être contraints de manger de la viande bénie par un religieux :

    Le maire de Roubaix : « Je présume qu’on peut obtenir à l’amiable un retour à la diversité.»

    « Le maire de Roubaix estime enfin que la "discrimination" est d’autant plus insupportable que Quick est une "enseigne nationale", propriété de la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras financier de l’État. »

    Il y a un autre élément qu’il m’apparaît important de souligner : après que l’État a laissé se créer les conditions qui ont abouti à l’exclusion progressive des Français de souche des « quartiers », avec les conséquences que l’on sait sur l’insertion, il laisserait à présent les restaurants se « ghettoïser » ? Où est la cohérence de l’État, s’il laisse peu à peu disparaître les espaces partagés qui ont vocation à constituer des lieux d’apprentissage du bien-vivre ensemble de la société française, alors qu’il se permet par ailleurs d’imposer des quotas « SRU » au motif qu’il faudrait favoriser la mixité, disons, culturelle ?

    Imaginons à présent un instant que la dîme fasse son retour en France. Cela soulèverait immédiatement un tollé général ; alors, pourquoi le versement d’une taxe au culte islamique, au travers de la consommation de viande, serait-il accepté dans un pays où la laïcité est censée garantir la neutralité et où l’on ne doit pas imposer à autrui ses convictions religieuses ?

    Autre élément : les Français accepteraient-ils l’idée que la viande qui leur est servie dans un restaurant soit préalablement bénie par un prêtre ? Je crois que notre pays glisse lentement mais sûrement vers la folie. Il est plus que temps de le ramener à la raison !

    Pour mémoire, rappelons que la dîme a été abolie à la Révolution française. Si vous y réfléchissez bien, ce sont toutes les conquêtes de la Révolution française qui se retrouvent menacées, les unes après les autres.

    5) Sur la violence à l’école

    Sur Europe 1, Jean-François Copé a précisé que ce problème de la violence est « circonscrit dans les quartiers difficiles […] et que le vrai sujet de la violence, c’est une question à poser aussi aux parents ». J’ai déjà tout dit à ce propos dans Le puzzle de l’intégration. Les enseignants se trompent lourdement en pensant que ce n’est qu’une question de moyens. Ils seraient bien avisés d’accepter de regarder en face la réalité de ce problème, avant d’en arriver à payer un jour eux-mêmes de leur vie. À titre de comparaison, lorsque j’étais au collège en Algérie, nous avions un seul surveillant pour environ 350 élèves. Il n’y a jamais eu de violence au sein du collège. C’est notre société qui fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir si aucune prise de conscience politique n’intervient rapidement. Et ce n’est pas en installant des caméras de surveillance partout que le problème de la violence sera réglé. La Grande Bretagne est championne de la vidéosurveillance, cela n’y a eu aucune incidence sur le niveau de violence. Ceux qui prennent les décisions ne peuvent l’ignorer. Aujourd’hui, c’est le lobby de la vidéosurveillance qui doit se frotter les mains.

    Pour voir à terme réglé le problème de la violence, il n’y a pas d’autre issue que de mettre en œuvre, et simultanément, l’ensemble des actions politiques que j’ai listées dans Le puzzle de l’intégration. Il va bien falloir que les Français comprennent, très rapidement, qu’ils doivent s’impliquer bien davantage dans la vie de leur Cité, s’ils ne souhaitent pas voir disparaître à tout jamais le bien-être auquel ils sont si attachés.

    Rêvons à présent un peu :

    Le Président de la République : Le peuple français est meurtri, le peuple français est épuisé, mais le peuple français est debout ! C’est aux Français et à eux seuls de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire. Le rôle de la France est de les aider à reprendre le contrôle de leur destin…

    Catégories : Politique
  • Tout va très bien, Madame la Marquise !

    La France va bien. Elle va même très bien ! Ses perspectives de croissance, liées à son entrée dans la société de la connaissance, sont époustouflantes. La démocratisation de l’enseignement s’est en effet révélée réelle, et non factice. La confiance entre les politiques et les citoyens a été pleinement restaurée car les Français ont pu voir, dans leur vie quotidienne, la traduction concrète de la compétence et de l’esprit visionnaire de leur classe dirigeante. Le niveau de confiance est tel que les Français se sont remis à faire des enfants, y compris les femmes diplômées de l’enseignement supérieur (une sur cinq n’enfantait pas).

    La France va si bien que ses ministres se sont retrouvés en situation de se « rouler les pouces ». Il était donc naturel de veiller à leur trouver d’urgence de nouvelles occupations, afin que leur science infuse soit pleinement mise au service des Français. C’est pour cette raison qu’une majorité d’entre eux se sont engagés dans les élections régionales. Il eût été véritablement criminel de priver nos régions de leurs compétences, alors qu’ils possèdent de surcroît la capacité de se démultiplier.

    Dans la catégorie « surdoués du service de l’intérêt général », nous retrouvons :

    Benoist Apparu, secrétaire d’État au Logement, adjoint au maire de Châlons-en-Champagne, vice-président d’agglomération de Châlons-en-Champagne ;

    Nora Berra, secrétaire d’État aux Aînés, conseillère municipale de Lyon ;

    Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports, président du Conseil général de Charente-Maritime ;

    Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, maire de Chaumont, porte-parole du gouvernement ;

    Xavier Darcos, ministre du Travail ;

    Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants, maire de Toulon, président de la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée ;

    Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur ;

    Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’Écologie ;

    Alain Joyandet, secrétaire d’État à la Coopération, maire de Vesoul ;

    Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Économie numérique, maire de Longjumeau ;

    Valérie Létard, secrétaire d’État en charge des Technologies vertes et des négociations sur le climat, présidente de la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole, première adjointe au maire de Valenciennes ;

    Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, conseiller municipal d’Évreux ;

    Alain Marleix, secrétaire d’État aux Collectivités ;

    Nadine Morano, secrétaire d’État à la Famille ;

    Hervé Morin, ministre de la Défense, maire d’Épaignes, président de la communauté de communes du canton de Cormeilles ;

    Hervé Novelli, secrétaire d’État au Commerce, maire de Richelieu en 2008, conseiller régional d’Indre-et-Loire ;

    Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur ;

    Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l’Outre-mer ;

    Henri de Raincourt, ministre chargé des Relations avec le Parlement ;

    Rama Yade, secrétaire d’État aux Sports, conseillère municipale de Colombes.

    Cette liste des responsabilités qu’ils sont censés assumer est probablement incomplète.

    La situation n’est pas nouvelle puisque, comme le rappelle le Figaro, la moitié des membres du gouvernement étaient déjà activement engagés dans les élections régionales de 2004.

    D’aucuns pourraient penser que ce grave problème du cumul des fonctions, véritable cancer qui ronge notre démocratie, ne concerne en rien la réflexion que je mène autour du problème de l’intégration, et pourtant ! Je vérifie en effet, chaque jour davantage, la justesse de ce que j’avais écrit à ce sujet dans Le puzzle de l’intégration :

    « L’accumulation de fonctions et d’honneurs ne laisse plus à nos élus le temps de réfléchir à ce pourquoi nous les avons élus. C’est la raison pour laquelle ils vont chercher dans d’autres pays des recettes ou du “prêt à poser”, souvent sans même se demander si elles sont compatibles avec l’héritage culturel et social des Français. Rares sont les citoyens qui croient qu’il puisse être possible, vu la complexité des sujets à traiter, à une seule et même personne d’assumer de manière satisfaisante plusieurs responsabilités simultanément. De plus, une trop grande concentration des pouvoirs entre les mains de trop peu de gens les rend superpuissants, de cette superpuissance qui fait peur, lie les langues et fait grossir les rangs des courtisans.

    La solution ? Répartir ce pouvoir entre davantage de mains, et surtout limiter son exercice dans le temps ; car on agit avec une plus grande liberté d’esprit et d’action si l’on sait que l’homme ou la femme politique qui est en face s’y trouve pour une durée déterminée, et non pas indéfinie. On ne peut agir librement lorsque l’on se sait condamné à rencontrer les mêmes personnalités dans toutes les structures du pouvoir. Il faut donc limiter le nombre des mandats, ainsi que celui des fonctions et même des mandats honorifiques. Ces emplois sont loin d’être anodins. Ils verrouillent en réalité toute possibilité d’évolution sociale pour un plus grand nombre. C’est vrai dans le monde politique, ça l’est également dans le monde de l’entreprise où on observe la même concentration des pouvoirs.

    Chacun sait qu’une eau qui n’est pas animée d’un courant finit par stagner. Ce courant, il faut le créer en libérant des postes, permettant ainsi d’accueillir autant de nouvelles intelligences venues d’horizons professionnels diversifiés. C’est l’émergence de ces nouvelles catégories de personnalités qui apportera le sang neuf nécessaire à toute classe politique.

    Je n’insinue nullement qu’il faille remplacer l’ensemble de notre classe politique ; cela nous causerait de graves perturbations. C’est l’erreur que les entreprises ont commise en laissant partir ceux qui y détenaient la maturité et l’expérience, qualités indispensables à toute équipe qui souhaite réussir. Je dis simplement qu’apporter de manière naturelle et continue de nouvelles forces à une équipe, la rend plus efficace. Nous devons, dans le même temps, faire preuve de la plus grande exigence quant à la qualité de ceux qui seront appelés à décider de la voie à emprunter pour relever les défis qui se posent à nous. Dans un monde qui devient chaque jour plus complexe, il ne suffit plus de savoir s’entourer de quelques spécialistes ; il faut être soi-même sage et compétent. »

    N’avons-nous pas, nous citoyens, une part de responsabilité dans la Bérézina de la France ? Les Français ne sont-ils pas victimes du syndrôme du « vu à la télé », qui les pousse à voter surtout pour des têtes qu’ils ont justement vues à la télé ? Ne sont-ils pas intéressés à élire des personnalités qui ont leurs entrées dans les hauts lieux du pouvoir, afin de privilégier l’avancement de dossiers locaux ? C’est ainsi que depuis de très nombreuses années, la défense des intérêts locaux a pris le pas sur la défense de l’intérêt national.

    Catégories : Politique