“Nous sommes à l’os, le costume est taillé au plus juste”, avait dit le Chef d’État-Major des Armées Pierre de Villiers au moment de sa démission.
Pour illustrer mon billet précédent (Dépossédés, même du 14 juillet) où j'évoque le fait que je ne me reconnais plus dans la fête nationale du 14 juillet devenue moment de divertissement pour hauts dignitaires et pour certains journalistes, je vous livre ici quelques passages d’une enquête publiée par l’Express, intitulée Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la “misère” de l’armée française. Ce gouffre entre conditions de vie de nos élites et de nos militaires est choquant et révoltant, car sans justification aucune au regard des services rendus à la nation.
Extraits :
“Les chasses d’eau des toilettes du Charles-de-Gaulle sont hors service” (...) “Il n’y a pas une goutte d’eau. Alors, pour évacuer, on en est souvent réduit à utiliser un système de secours qu’on actionne derrière les toilettes, et qui aspire après avoir fait un petit tri”, poursuit pudiquement l’officier de réserve (...)
La quinzaine de frégates qui voguent sous le drapeau tricolore sont elles aussi reconnues pour être... régulièrement obstruées. (...)
“Dans le bâtiment de mon escadron, les douches se bouchaient. L’eau coulait d’un étage dans les tableaux électriques du rez-de-chaussée.” (...) Les logements du camp de Satory, près de Versailles – qui abrite notamment des soldats de la mission Sentinelle – sont un symbole du chemin qu’il reste à faire pour réhabiliter des infrastructures délabrées. “Des bâtiments n’ont même pas de chauffage ni de rideau. Nous étions une dizaine par chambre avec des lits superposés en métal, un matelas pourri et un seul drap. Certes, le militaire doit être rustique. Mais quand je pense aux soldats de Sentinelle qui se lèvent à 5 heures, patrouillent dans Paris, reviennent à 23 heures... C’est désespérant.”