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Hortefeux-Sabeg, même combat !

Merci à tous pour vos encouragements. Mon objectif est, entre autres, de participer à réintroduire le bon sens et la raison comme fils conducteurs des décisions politiques ; le sujet de l’intégration étant évidemment éminemment politique.

Pour répondre à quelques-unes de vos questions :

Ne craignez rien, je ne risque ni de me noyer, ni de me laisser bâillonner. Cette nomination va me permettre de pousser certaines portes avec beaucoup moins de difficulté. Ma situation n’est pas toujours simple, même si elle l’est beaucoup plus que celle des Français de souche européenne, qui eux peuvent difficilement s’exprimer sur le sujet lorsqu’ils ne vont pas dans le sens de la pensée unique. Lorsque vous êtes issu de l’immigration extra-européenne, on attend encore plus de vous que vous maniiez le fouet contre la France et les Français. Triste époque que la nôtre, où les Français paient de leur poche pour engraisser tous ceux qui participent à creuser leurs tombes.

Au sujet d’Abdelwahab Meddeb, je m’apprêtais à vous en parler au moment même où j’ai reçu communication de la liste des membres du HCI. Je souhaitais vous le citer pour opposer sa prise de positions à celle de Yazid Sabeg, au sujet de la burqa.

Abdelwahab Meddeb : « Je trouve absolument inacceptable sa présence en France. La burqa, c’est la disparition de l’identité. Par où la reconnaissance de l’autre se réalise-t-elle sinon par le face-à-face ? Par les traits physiques. »

Je vous recommande la lecture de son article. Je partage certaines des analyses qu’il y développe, mais certainement pas celle où il évoque un prétendu « intégrisme laïciste ».

Yazid Sabeg : « La confusion qui est installée dans les esprits va encore différer et perturber le vrai débat sur les vrais enjeux qui sont d’abord économiques et sociaux. […] Sur les pratiques vestimentaires, le Président de la République s’est exprimé de manière très claire à Caen, début juin, lors de la venue du président Obama. La liberté individuelle est la règle dans la limite du respect de l’ordre public. […] Va-t-on interdire de marcher en babouches dans la rue ou de pratiquer le monokini sur la plage ? »

Comme je l’ai développé dans Le puzzle de l’intégration, la dimension économique constitue la plus petite pièce du puzzle. L’essentiel réside ailleurs.

Dans sa déclaration, Yazid Sabeg tire profit de la prise de position du Président de la République en faveur du discours de Barack Obama au Caire à propos du voile. Voilà bien les gouvernants de la France d’aujourd’hui : trop souvent, ils parlent et décident d’abord, et ce n’est qu’ensuite qu’ils réfléchissent aux conséquences de leurs paroles et de leurs actes. Mais surtout, que cela n’empêche pas le Président de la République de réparer ses erreurs et de rejoindre ceux qui ont déjà compris l’urgence de la réaffirmation des principes républicains de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Laïcité pour le maintien de la cohésion nationale.

Dans la déclaration de Yazid Sabeg, la comparaison burqa/monokini est extrêmement intéressante et bien loin d’être anodine. Elle lève le voile sur l’étape suivante : ceux qui invoquent aujourd’hui le principe républicain de Liberté pour imposer le voile de l’asservissement à « leurs » femmes pourraient en venir un jour, s’ils ne rencontrent pas d’opposition ferme et résolue de la part de l’État, à imposer leurs règles à toutes les autres, dans les communes où ils auront réussi à prendre le contrôle politique par des élections tout à fait démocratiques.

Il y a dix ans, la burqa, c’était l’Afghanistan. Aujourd’hui, c’est en France que l’on en débat. Oui, débattons, encore et encore, dans le pays des droits de l’Homme, de savoir s’il est acceptable ou non que des êtres soient dépossédés de leur propre corps, et aussi du choix de leur destin. La commission parlementaire sur la burqa parle d’« évaluer » et de « prendre la mesure » de l’étendue du phénomène. Cette approche renferme à mes yeux quelque chose de monstrueux. Demain, nous pourrions, en France, accepter d’abandonner des victimes à leur triste sort, si un groupe d’élus estimait que leur nombre n’était pas « significatif », le « significatif » restant à définir. Quelle est donc cette approche nouvelle ? Et où est la dimension prospective qui devrait guider en permanence la réflexion des élus ? Observons à quelle vitesse le voile s’est propagé dans nos rues, pour comprendre que demain, ce sera le tour de la burqa. Surtout, ne déduisez pas de ma critique que je ne soutiens pas cette commission parlementaire. Non seulement je la soutiens, mais je tiens aussi à saluer le courage et l’esprit de responsabilité des élus qui ont réussi à mettre ce sujet sur la table, dont le député communiste André Gérin. Simplement, j’ai noté un recul depuis la création de la commission, et il ne faudrait pas qu’elle accouche d’un consensus mou.

Au sujet des propos tenus par Brice Hortefeux lors du campus des jeunes de l’UMP : ils procèdent exactement de la même approche qu’un Yazid Sabeg et bien d’autres, qui clament haut et fort que le Parlement est « trop blanc ». L’approche communautariste, à savoir la considération des êtres humains sur la base de leur origine ethnique ou raciale, n’est pas humaniste. Je la considère pour ma part comme une approche raciste. Je renvoie donc dos à dos ces deux camarades de jeu d’un gouvernement qui gagnerait à prendre un peu de hauteur afin d’élever la France.

Catégories : Politique

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