L’avis que le HCI a rendu la semaine dernière au sujet de la transmission des valeurs et symboles de la République dessine clairement une nouvelle voie ; une voie qui rompt avec beaucoup de ce qui a été fait depuis trente ans, mais aussi une voie en rupture totale avec la direction qu’a prise l’actuel Président de la République quant à l’intégration et au maintien de la cohésion nationale.
Vous aurez compris que le contenu de l’avis du HCI me ravit. J’y retrouve la voie et la voix de la cohérence que je défends. Vous n’aurez aucune peine à y déceler ma contribution (j’ai été auditionnée par le HCI en vue de l’élaboration de cet avis).
Je souhaite que vous sachiez que la tâche du HCI était tout sauf aisée. Pourtant, malgré les communautaristes qui l’ont infiltré, le HCI a su trouver le courage de défendre l’idéal français et de publier des recommandations et des observations qui constituent des premières. Dans un langage clair et direct, le HCI en appelle à afficher et revendiquer tout ce qui symbolise être Français et « faire France » : le buste de Marianne, le drapeau, la Marseillaise chantée et pas seulement jouée… Le HCI rappelle également l’article 2 de la Constitution, dans lequel il est stipulé que la langue de la République française est le Français (il était temps !) J’évoque cette question de la langue dans Le puzzle de l’intégration.
Voici un passage de mon audition par le HCI : « Il est plus que nécessaire de réaffirmer le Français comme langue de la France et de faire des campagnes de communication autour du fait qu’une langue non pratiquée, et même rejetée, n’a aucune chance d’être maîtrisée. Ces élèves issus de l’immigration, même à la troisième et quatrième génération, qui ne possèdent pas la langue française et dont un grand nombre sont dès la sixième dans l’incapacité totale de comprendre les énoncés de problèmes, ont-ils une quelconque chance de réussir leur parcours scolaire, puis leur insertion économique ? De plus, je souhaite rappeler que la langue n’est pas simplement un outil de communication. C’est véritablement un vecteur ou un véhicule de la pensée et de la vision des autres et du monde […] »
Le HCI demande que son avis sur la transmission des valeurs et symboles de la République ne soit pas réservé aux nouveaux migrants, mais qu’il soit aussi étendu aux jeunes (comprenez aux enfants issus de l’immigration).
Le HCI reconnaît, en filigrane, que la nationalité française ne doit être accordée à un migrant qu’en fin du processus d’intégration (p.9). La nationalité doit venir reconnaître qu’une personne est devenue pleinement française, c’est-à-dire qu’elle est désormais porteuse de l’idéal français. Le HCI effectue une distinction entre l’obligation du respect des valeurs et symboles de la France, et l’adhésion à son idéal : « C’est pourquoi il est important de distinguer respect et adhésion [à l’idéal français], le premier étant indispensable pour s’intégrer et vivre dans la société d’accueil, la seconde résultant d’une longue imprégnation avec les codes de cette société. On doit ainsi expliquer au nouvel immigrant que si l’on exige le premier, son adhésion n’est pas attendue dès son arrivée sinon après un parcours personnel qui le conduit à vouloir devenir pleinement Français par naturalisation. » C’est la distinction que j’ai introduite entre insertion et intégration dans Le puzzle de l’intégration.
Vous aurez déduit de vous-mêmes que l’acquisition automatique de la nationalité par le biais de la naissance sur le territoire français ou par le mariage avec un Français sont contraires aux recommandations du HCI.
Voici un extrait du Puzzle de l’intégration : « Ce n’est que lorsque la nationalité attribuée par la France sera redevenue réelle, et non factice, que les Français cesseront d’éprouver le besoin de parler de “Français de souche” et de “Français d’origine étrangère”. C’est la France qui, en donnant sa nationalité à un nombre considérable de personnes qui ne portaient pas son idéal, s’est rendue coupable de l’introduction de la notion de deux classes de Français. »
Le HCI rejette la discrimination positive et pointe du doigt les lobbys qui souhaitent amener la France à rompre avec son héritage historique (p.24) : « Certains lobbys demandent aujourd’hui, partant du constat d’une inégalité effective, une rupture de l’égalité républicaine en introduisant une discrimination positive notamment sur des critères ethno-raciaux. Autant dire que la notion d'égalité est aujourd'hui menacée dans un contexte économique difficile, impactant l'idée de liberté. Les individus vont-ils retomber dans les "lois de l'hérédité" dont les avaient si justement extirpé la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme?"»
Vous me demandez régulièrement que faire. L’avis du HCI sur les valeurs et symboles de la République doit être relayé le plus largement possible. Vous pouvez vous employer à le diffuser sur la Toile, mais aussi dans votre entourage et chez les élus locaux, régionaux et nationaux. Le document du HCI souffre en effet d’une très pauvre couverture média. A contrario, les recommandations que Yazid Sabeg remettra au Président de la République le 7 mai prochain seront sans aucun doute très largement médiatisées. Il faut aider les élus et tous les Français à lui opposer la réponse républicaine du HCI. C’est pourquoi il est nécessaire que l’avis du HCI parvienne à leurs oreilles. Le Premier ministre François Fillon est lui-même un Républicain ; il doit désormais apprendre à tirer bénéfice de sa position pour servir véritablement le peuple français. Pour l’instant, son attitude est incompréhensible, nous ne l’avons guère entendu sur le sujet ; pire, il semble laisser la France être entraînée dans une voie périlleuse, celle que la commission Veil avait qualifiée de « matrice de dislocation accrue de la Nation » !