Je tiens à vous remercier de vos chaleureux commentaires, ainsi que de vos nombreux courriels.
Je saisis l’occasion du commentaire de Brahim, qui s'étonne de ne pas avoir eu connaissance de mon livre, alors qu’il était à l'affût de toute production intellectuelle sur le sujet de l'intégration, pour aborder la question de la censure.
J’ai évoqué dans un entretien en octobre 2007 la censure dont était victime Le puzzle de l’intégration. Aussi ceux qui m’ont donné la parole sont-ils bien méritants, et je les en remercie à nouveau ici. Cette censure, je l’ai constatée de mes propres yeux, mais j’en ai également eu confirmation de la part de journalistes et d’intellectuels. Ces discussions ont été pour moi l’occasion d’apprendre que mon ouvrage était très lu dans les milieux journalistiques et politiques. Récemment, un grand journal est même allé jusqu’à supprimer de son site Internet le message que j’avais posté sous un de ses articles, quand dans le même temps y figuraient des centaines de commentaires fustigeant la France et faisant la propagande de la discrimination positive. Observez comment, depuis l’élection de Barack Obama, une écrasante majorité des médias donnent la parole aux communautaristes, alors qu’ils ne publient quasiment aucune ligne de ceux qui défendent le modèle républicain français… Le parti pris contre les idéaux qui symbolisent l’identité du peuple français est évident !
Si j’ai fait l'objet d’une censure, cela signifie que vraisemblablement, bien d'autres que moi, qui auraient pu enclencher une dynamique de meilleure compréhension du sujet de l'intégration, ont subi le même sort.
Le peuple français se trouve dans une situation périlleuse. Il est en effet submergé d'informations, et se croit donc véritablement libre de ses appréciations et de ses décisions, convaincu surtout d’évoluer dans une démocratie pleine et entière.
Puisque nous parlons de médias : j’ai décidé, dès la sortie du Puzzle de l’intégration, de privilégier la plume et la voix, qui me semblent mieux adaptées au traitement en profondeur du problème de l’intégration. Il est en effet urgent de rendre à la parole la force que l’image lui a volée. Observez combien les journalistes de la télévision sont devenus otages de la dictature de l’audimat. Ils traquent le moindre mot, le moindre cadrage d’image qui pourraient faire sensation, et sacrifient chemin faisant toute possibilité de créer le climat de sérénité seul à même de permettre l’engagement des vrais débats. Je garderai toujours à l’esprit l’image très douloureuse de la philosophe Élisabeth Badinter, jetée en pâture aux communautaristes par une Arlette Chabot d’une insoutenable légèreté.
L’ennemi de la raison ? Le star system ; ce racolage qui piège les citoyens et les pousse, dans une époque vraisemblablement charnière de l’histoire de France, à prêter plus d’attention à la vie privée et à l’apparence de notre personnel politique, qui s’étalent à longueur de papier glacé, qu’à l’analyse objective et exigeante de leur action politique.
Dans l’intérêt de tous les Français, et dans celui de tous les peuples qui ont besoin que la France demeure fidèle à ses idéaux, restons concentrés sur l’essentiel ; œuvrons à ce que chacun autour de nous prenne conscience que la France a désormais besoin de la protection de chacun de ses enfants.