Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • L'enfer est pavé de bonnes intentions

    Je lis toujours avec la plus grande attention tous les commentaires qui me sont envoyés, même si je ne les poste pas tous. Aussi, l’objectif du présent billet est-il un peu de présenter mes excuses à ceux dont les réactions ne sont pas publiées.

    Il m’arrive d’être bouleversée par leurs contenus, tant la souffrance qui s’y exprime est vive. Je veux dire à leurs auteurs, le plus simplement du monde, que je partage leur douleur ainsi que leur refus de ce qu’il advient de notre pays la France.

    Alors, pourquoi ne pas avoir publié certains messages de mes lecteurs ? Pour bien connaître le sujet que j’ai traité dans Le puzzle de l’intégration, je sais que la souffrance très vive qui s’exprime au travers de leurs messages à propos de l’identité française commence à être partagée par des Français issus de l’immigration maghrébine et africaine. Il n’est pour moi, humainement pas acceptable d’ignorer cette souffrance et de jouer sans le vouloir, le jeu de ceux qui poussent à cliver les Français selon l’origine ethnique ou raciale ou qui réduisent le problème de l’intégration à une problématique d’aides sociales qui seraient trop généreuses en France.

    Les choses sont en effet autrement plus complexes que d’imaginer pouvoir placer d’un côté les « Blancs » qui seraient, eux, spontanément défenseurs de la France, et de l’autre des personnes au teint basané ou aux cheveux ondulés, frisés ou crépés, qui seraient d’emblée des adversaires potentiels de la France. NON, immigration ne rime pas nécessairement avec danger pour l’identité nationale, comme le laisse sous-entendre l’intitulé schizophrène d’un ministère que jamais la France n’aurait dû voir créer sous ses cieux. Tout ce qui participe à la provocation, tout ce qui crée de la souffrance, empêche l’installation du climat de sérénité qui permettra de voir le sujet de l’intégration enfin traité dans toutes ses dimensions, et non de manière superficielle comme il l’a trop souvent été, et continue de l’être.

    J’ajoute que le problème soulevé par l’immigration ne trouvera pas sa solution dans le tarissement des aides sociales. Bien sûr, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, le circuit de ces aides devra être impérativement repensé, afin de cibler au plus près le projet éducatif et culturel des enfants ; j’en explique longuement les raisons dans Le puzzle de l’intégration.

    Comme j’ai tenté de le montrer dans mon ouvrage, le sujet de l’intégration est très complexe, et nous payons à présent le prix fort pour l’avoir réduit à quelques-unes des innombrables pièces du puzzle qui le constitue. Aussi, j’espère que les Français réussiront un jour à tirer les enseignements des errements passés, sans pour autant clouer au pilori ceux qui s’étaient trompés. Mais ce qui me met fort en colère, c’est que d’aucuns puissent persister dans l’erreur alors que tout concourt à leur ouvrir les yeux. Aujourd’hui, malgré la gravité de la situation, des hommes et des femmes politiques continuent en effet de se voiler la face, et servent encore et toujours au peuple français des explications stupides et des propositions d’action qui prêteraient à sourire si le sujet n’était pas aussi lourd de conséquences pour la paix civile dans notre pays. Les réactions de notre classe politique après que l’hymne national eut été conspué au cours d’un récent match de football en sont une illustration. Je reviendrai sur ce point dans un prochain billet.

    L’instrumentalisation de ce sujet a conduit à diffuser l’idée que les immigrés et leurs descendants portaient la responsabilité première de la dramatique situation de la France. Je ne partage pas cet avis. Je considère en effet qu’il appartenait, et qu’il appartient encore et toujours, à notre classe politique de faire respecter, sur le sol de France, les idéaux propres à la société française. Si elle avait joué son rôle, jamais la France ne se serait trouvée, comme elle l’est à présent, au bord du gouffre. De très nombreux hommes politiques persistent à envoyer le signal que la France pourrait un jour accepter de rompre avec ses fondamentaux. Comble de l’absurde ou de l’ignorance, ces mêmes hommes politiques viennent ensuite pousser des cris d’orfraie lorsque les symboles de cette même France sont outragés…

    Désormais, la question qui se pose est d’identifier ce qui risque de faire franchir à la France le pas fatal, celui qui la précipitera dans le gouffre. Ma réponse sera courte et précise : la descente aux enfers, sans possibilité de retour, commencera avec l’introduction de la « diversité » dans le préambule de la Constitution en substitution au caractère indivisible du peuple de France (la diversité est en réalité le cheval de Troie de la discrimination positive, habilement déguisée en « respect effectif du principe d’égalité »); et avec l’abrogation de la laïcité pour la remplacer par le traquenard de la « laïcité positive ». Si je devais souffler un seul slogan au peuple français, ce serait :

    « Touche pas à mon préambule ! »

    Catégories : Politique